Quelle différence entre coup de chaleur et insolation ?
Lors des épisodes de fortes chaleurs en France, on entend souvent parler de « coup de chaleur » et d’« insolation ». Pourtant, ces deux urgences médicales ne sont pas synonymes. Savoir les distinguer peut littéralement sauver des vies pendant une canicule ou sous un soleil brûlant.

Comprendre le coup de chaleur : quand le corps devient une cocotte-minute
Imaginez votre corps comme une cocotte-minute : tout va bien tant que la soupape fonctionne, mais si la chaleur s’accumule sans s’évacuer, la pression monte dangereusement. C’est exactement ce qui se passe lors d’un coup de chaleur : lorsque la température interne dépasse 40 °C, le système de refroidissement sature.
Vous pensez être en sécurité à l’ombre ou dans une voiture garée ? Détrompez-vous : il suffit de quelques minutes pour que la température intérieure d’un véhicule dépasse 50 °C, même sans soleil direct. En août 2022, les urgences du CHU de Montpellier ont recensé plus de 70 cas graves de coup de chaleur lors d’une vague caniculaire, dont plusieurs enfants laissés brièvement dans des voitures.
Les causes sont multiples : vague de chaleur, activité physique intense, vêtements trop couvrants, hydratation insuffisante ou locaux mal ventilés. Les épisodes de vigilance, relayés par les prévisions météo en France, pointent chaque année les mêmes risques, avec des alertes renforcées dès que le thermomètre grimpe.
Symptômes d’un coup de chaleur :
- Température corporelle élevée (≥ 40 °C)
- Peau chaude, sèche et rouge (absence de transpiration, comme si le corps « oubliait » de transpirer)
- Maux de tête, nausées, confusion, voire coma
- Fréquence cardiaque rapide, sensation d’étouffement, vertiges
Le coup de chaleur agit comme un soufflet sur les braises de notre organisme : sans refroidissement rapide, le pronostic vital s’engage, surtout chez les personnes âgées et les enfants. Les conséquences peuvent être durables : troubles neurologiques, insuffisance rénale, atteinte cardiaque... Une raison de plus pour prendre au sérieux chaque alerte dans les prévisions météo.
Insolation : quand le soleil tape fort sur la tête
L’insolation, c’est le coup de soleil interne : le rayonnement solaire frappe directement la tête, la nuque, et peut enflammer les méninges. On la croise souvent sur les plages de la Côte d’Azur ou lors des festivals en Occitanie, où l’ensoleillement flirte avec les 12 heures par jour en été.
À Montpellier, lors de la canicule de juin 2023, les hôpitaux ont observé une hausse de 35 % des admissions pour insolation, notamment chez les enfants et les touristes peu habitués au climat du sud de la France.
Symptômes d’une insolation :
- Maux de tête violents, raideur de la nuque (comme si on portait un casque trop serré)
- Nausées, vomissements
- Fièvre modérée (38 à 40 °C), peau chaude et moite
- Fatigue, somnolence, troubles visuels
Non traitée, l’insolation peut virer au coup de chaleur, surtout si la personne reste exposée ou ne s’hydrate pas. On sous-estime souvent ce risque lors des activités de plein air, alors que les prévisions météo signalent clairement les pics d’ensoleillement.
À long terme, des insolations répétées peuvent fragiliser les défenses naturelles du corps face à la chaleur ou aggraver des troubles neurologiques, notamment chez les personnes sensibles.
Prise en charge : quelles différences et conséquences ?
Les gestes à adopter en cas de coup de chaleur ou d’insolation partagent un principe : refroidir vite, appeler vite. Mais la prise en charge diffère selon la gravité et les causes.
- Pour une insolation légère : repos à l’ombre, hydratation, surveillance des symptômes. Si la fièvre ou les troubles neurologiques persistent, direction les urgences.
- Pour un coup de chaleur avéré : allonger la personne dans un endroit frais, retirer les vêtements, refroidir activement (eau fraîche, ventilateur, serviettes humides), et appeler le 15 ou le 112 sans attendre.
À Paris, lors de la canicule de 2019, les hôpitaux ont enregistré une hausse de 50 % des admissions pour urgences liées à la chaleur, avec un pic de cas graves chez les plus de 75 ans. Les conséquences à long terme d’un coup de chaleur sévère peuvent inclure des séquelles neurologiques, des insuffisances organiques et une vulnérabilité accrue lors des prochains épisodes caniculaires.
Vous vous demandez : « Dois-je consulter dès le premier malaise lors d’une vague de chaleur ? » La réponse est oui : la rapidité d’action fait toute la différence, et les prévisions météo sont là pour vous alerter en amont.
Critère | Insolation | Coup de chaleur |
---|---|---|
Cause principale | Exposition directe et prolongée au rayonnement solaire (tête/nuque). | Accumulation de chaleur avec incapacité à se refroidir (effort, local surchauffé, vêtements inadaptés). |
Température corporelle | Modérée : ~38–40 °C. | Très élevée : ≥ 40 °C. |
Mécanisme | Rayonnement solaire → irritation des méninges et déséquilibre thermique local. | Surchauffe généralisée → défaillance de la thermorégulation. |
Peau | Chaude et moite (transpiration présente). | Chaude, sèche et rouge (transpiration absente). |
Symptômes principaux | Céphalées intenses, raideur de nuque, nausées/vomissements, fatigue, troubles visuels. | Céphalées, confusion, vertiges, tachycardie, sensation d’étouffement, possible coma. |
Gravité immédiate | Souvent modérée mais peut évoluer si non traitée. | Urgence vitale avec risque de séquelles ou décès. |
Évolution possible | Peut se transformer en coup de chaleur si exposition/déshydratation persistent. | Peut entraîner défaillance multi-organes et séquelles neurologiques. |
Public à risque | Enfants, touristes peu acclimatés, personnes sensibles. | Personnes âgées, enfants, sportifs, travailleurs exposés. |
Prise en charge | Repos à l’ombre, hydratation, surveillance; consulter si symptômes persistent. | Refroidissement actif (eau, ventilation, vêtements retirés) + appel immédiat au 15/112. |