Tempête de neige mortelle en Patagonie : cinq randonneurs périssent à Torres del Paine

Ce que l’on sait du drame

Le bilan humain s’établit à cinq décès mardi 18 novembre 2025, dans la réserve naturelle de Torres del Paine, en Patagonie chilienne. Les victimes sont deux Mexicains, deux Allemands et une Britannique.

Des rafales jusqu’à 120 km/h et des précipitations mêlant pluie et neige ont durablement compliqué la progression des randonneurs.

Au plus fort de la crise, sept personnes étaient signalées disparues. Les opérations menées sur place ont permis de retrouver quatre d’entre elles en vie.

Des conditions extrêmes : le « vent blanc » expliqué

Les autorités décrivent des conditions de « vent blanc ». Ce terme désigne une situation où les chutes de neige, la poudrerie et des vents soutenus effacent les contrastes visuels. On perd l’horizon et les repères, la visibilité devient très faible.

Concrètement, les randonneurs peuvent se désorienter, s’éloigner des itinéraires officiels et sortir des sentiers balisés. C’est un facteur de risque majeur, surtout quand la topographie est complexe et que le relief se ferme rapidement.

Dans ce contexte, la combinaison de la neige et des rafales à 120 km/h a créé un environnement hostile où l’orientation, la communication et la progression deviennent particulièrement difficiles.

Un parc emblématique, très fréquenté en fin de printemps austral

La réserve de Torres del Paine se situe à environ 2 800 km au sud de Santiago. Classée réserve de biosphère par l’Unesco, elle attire une fréquentation internationale.

En 2023, plus de 360 000 personnes ont visité le site. La saison de randonnée débute généralement en novembre, au cœur du printemps austral, quand arrivent les premiers marcheurs longue distance.

Parmi les itinéraires phares, le circuit autour du massif del Paine s’effectue en un peu plus d’une semaine. C’est une traversée exposée aux changements brusques de temps, typiques des régions australes.

Recherche, secours et démarches en cours

Des moyens terrestres ont été déployés, avec la mobilisation de militaires et de policiers pour les recherches. Les équipes ont opéré dans des créneaux de météo très dégradée, ce qui ralentit habituellement les progressions et les reconnaissances.

Le bilan a évolué dans la journée de mardi, avant d’être confirmé à cinq victimes. Les nationalités des rescapés n’ont pas été communiquées à ce stade.

Des échanges sont en cours avec les consulats concernés pour organiser le rapatriement des corps. Ce type de procédure nécessite des coordinations entre autorités locales et représentation diplomatique, souvent rallongées lorsqu’un événement survient en zone isolée.

Repères météo : pourquoi la Patagonie peut basculer si vite

En Patagonie, les perturbations océaniques et le relief favorisent des rafales soudaines et des changements rapides de masse d’air. Quand la pluie se mélange à la neige sous de fortes bourrasques, la visibilité chute et les repères disparaissent.

Le « vent blanc » n’implique pas forcément de fortes chutes de neige au sol : la neige déjà présente peut être soulevée et remise en suspension par le vent. L’œil humain ne distingue alors plus le ciel du sol, ce qui entraîne des erreurs d’itinéraire.

Pour un parc comme Torres del Paine, exposé à ces dynamiques, une fenêtre météo favorable peut se refermer en quelques heures, surtout en altitude ou dans les vallées encaissées.