Un parachutiste « tombe » devant le Soleil : une photo incroyable
Un astrophotographe basé en Arizona a saisi une silhouette de parachutiste se détachant parfaitement sur le disque solaire. Partagée sur les réseaux à la mi-novembre, l’image baptisée « La Chute d’Icare » combine planification rigoureuse, précision extrême et maîtrise de la lumière émise par l’hydrogène pour dévoiler l’atmosphère solaire. Au-delà de l’exploit visuel, le projet a nécessité plusieurs essais, un unique saut à plus de 1 000 m d’altitude et une diffusion soigneusement orchestrée sur X et Instagram.
Une prouesse calculée au millième de seconde
L’image met en scène la silhouette sombre du musicien et youtubeur Gabriel C. Brown, en pleine chute, sur fond de disque solaire entièrement détaillé. L’astrophotographe Andrew McCarthy, installé en Arizona, a capturé la séquence début novembre, après une préparation étalée sur plusieurs semaines.
Le dispositif a exigé six tentatives afin de positionner correctement l’engin à hélice depuis lequel le parachutiste s’est élancé. Le saut décisif n’a été réalisé qu’une seule fois : replier le parachute en sécurité aurait pris trop de temps pour recommencer. L’altitude dépasse 1 000 m, ce qui a imposé un calage temporel et spatial extrêmement précis pour superposer la trajectoire humaine au transit solaire.
Une vidéo publiée sur Instagram montre l’instant de la capture et les réactions à chaud. La communication a été rythmée sur X : un teasing le 11 novembre 2025, la publication du cliché le 13 novembre 2025, puis un commentaire appuyé le 14 novembre. L’auteur présente cette réalisation comme potentiellement « la photo d’une vie » et peut-être « la première du genre ».
Here's the full photo briefly featured in my recent video post showing @BlackGryph0n against the full solar chromosphere after his jump. Crazy how small he looks despite being nearly 50,000,000x closer!
— Andrew McCarthy (@AJamesMcCarthy) November 14, 2025
This ended up being my most popular print (vs the closeup) linked in my bio. pic.twitter.com/nlnAzuq5mz
Immense planning and technical precision was required for this absolutely preposterous (but real) view: I captured my friend @BlackGryph0n transiting the sun during a skydive.
— Andrew McCarthy (@AJamesMcCarthy) November 13, 2025
This might be the first photo of it's kind in existence. See a video of this moment in the reply 👇 pic.twitter.com/mkjfavuVsZ
Révéler l’atmosphère du Soleil grâce à la lumière de l’hydrogène
La force du cliché tient autant à la mise en scène qu’au rendu du disque solaire. La surface de l’étoile, parcourue de remous incandescents, occupe tout l’arrière-plan. Pour l’obtenir, Andrew McCarthy utilise la lumière émise par l’hydrogène, qui permet de mettre en évidence l’atmosphère du Soleil. Le parachutiste apparaît en silhouette, créant un contraste net et lisible.
Cette approche s’inscrit dans une pratique déjà explorée par le photographe : il affectionne les instants de « transit » — le bref passage d’un objet devant un astre — avec des compositions au cordeau. Il a notamment capturé le transit de la Station spatiale internationale (ISS) devant le Soleil, à proximité d’une région active, et multiplie les prises de vue de la Lune et du Soleil.
Visuellement, le résultat impose une lecture immédiate : un sujet humain minuscule se détache sur un arrière-plan solaire texturé, sans autre repère terrestre. La précision de l’alignement, au millième de seconde près, conditionne la réussite d’une image où le temps et la géométrie ne laissent aucune marge.
Icare en filigrane et diffusion millimétrée
Le tirage est proposé à la vente sous le nom « La Chute d’Icare ». Le titre fait probablement écho au mythe antique et à la référence picturale attribuée à Brueghel l’Ancien, dont le tableau originel est considéré comme perdu. Le parallèle souligne l’audace du projet : approcher un astre par l’image, en jouant des limites techniques et humaines sans effacer la dimension artistique.
La campagne de publication a été pensée pour susciter l’attention : avant-première, révélation, puis message de bilan pour interroger la valeur de l’effort consenti. Une page dédiée sur cosmicbackground.io permet d’acquérir l’œuvre, tandis que les coulisses partagées montrent la coordination nécessaire entre le photographe, le pilote et le parachutiste.
Au final, l’opération renforce la notoriété d’un auteur déjà reconnu pour ses images solaires et lunaires. Elle illustre aussi une tendance : élever le « photobombing » d’objets en transit au rang d’exercice artistique exigeant, fondé sur des données temporelles, des trajectoires maîtrisées et une réalisation sans seconde chance.