L’ouragan Melissa : le bilan s'élève à 43 morts en Haïti, 76 au total
L’ouragan Melissa vient de marquer l’histoire météorologique des Caraïbes par son intensité et ses conséquences dramatiques. En quelques jours, ce phénomène a traversé une large partie de la région, causant la mort d’au moins 76 personnes, dont 43 en Haïti.
Haïti : une population déjà fragilisée face à l’ampleur des dégâts
En Haïti, le passage de Melissa a entraîné des conséquences humaines et matérielles majeures. Selon la protection civile, on compte 43 morts, 21 blessés et 13 personnes portées disparues.
On recense près de 12 000 logements inondés, plus de 170 habitations totalement détruites et 4 257 bâtiments endommagés. Les rivières en crue ont submergé de nombreux quartiers, les routes sont devenues impraticables sous les débris, et les secours peinent à accéder à certaines zones.
Les terres agricoles, essentielles à l’économie locale, n’ont pas été épargnées. On assiste à la destruction de nombreuses cultures vivrières, ce qui risque d’aggraver l’insécurité alimentaire pour des milliers de familles. Face à l’ampleur du drame, un deuil national de trois jours a été instauré afin de rendre hommage aux victimes et de mobiliser la solidarité de la population.
La catastrophe survient dans un contexte déjà critique pour Haïti, confronté à une crise politique, des tensions sécuritaires et une situation humanitaire extrêmement précaire. On constate que chaque catastrophe naturelle aggrave encore plus la vulnérabilité des habitants.
De la Jamaïque à Haïti : un phénomène météorologique extrême
Un ouragan, ou cyclone tropical, désigne une vaste perturbation atmosphérique caractérisée par des vents très puissants (généralement supérieurs à 119 km/h), des pluies intenses et une rotation autour d’un centre de basse pression appelé « œil ».
Melissa, classé parmi les ouragans les plus vigoureux que l’on ait recensés dans cette zone, a d’abord touché la Jamaïque. Là-bas, on déplore déjà 32 morts, mais les autorités préviennent que ce chiffre pourrait s’alourdir à mesure que les opérations de recherche progressent.
Après avoir frappé la Jamaïque, le système a poursuivi sa trajectoire vers Haïti, où l’on constate le plus grand nombre de victimes. La République dominicaine, voisine, a également été concernée, avec un décès signalé. À Cuba, l’anticipation et l’organisation des secours ont permis d’éviter des pertes humaines, grâce à l’évacuation préventive de plus de 700 000 habitants.
L’ampleur de Melissa a été renforcée par des conditions océaniques anormalement chaudes et une humidité élevée dans l’atmosphère, favorisant la formation de dépressions tropicales beaucoup plus intenses. On observe ces tendances depuis plusieurs années, et les météorologues s’accordent désormais à dire que le changement climatique rend ces phénomènes plus fréquents et plus puissants.
Le rôle du dérèglement climatique dans l’intensification de Melissa
Les scientifiques rappellent que le changement climatique contribue à l’intensification des phénomènes cycloniques. Un cyclone, couramment appelé ouragan dans l’Atlantique, est alimenté par la chaleur libérée lors de l’évaporation rapide des eaux de surface océaniques. Avec la hausse des températures des mers, l’énergie disponible pour ces systèmes augmente, ce qui se traduit par des tempêtes plus puissantes, des vents plus destructeurs et des précipitations extrêmes.
Une étude menée par l’Imperial College de Londres précise que Melissa a bénéficié de ces conditions aggravées, rendant l’événement particulièrement meurtrier. On observe également que la fréquence des ouragans majeurs a augmenté au fil des décennies, ce qui impose de repenser la gestion du risque dans les régions exposées.
À chaque nouvelle tempête d’ampleur, on mesure un peu plus l’urgence d’adapter les sociétés et les systèmes de prévention, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale pour limiter l’intensification future de ces désastres.