Électricité : la hausse des prix s’annonce dès la fin 2025, quelles stratégies pour limiter l’impact sur les foyers ?
La France s’apprête à vivre une nouvelle hausse progressive du prix de l’électricité dès la fin de l’année 2025. Ce changement majeur, conséquence de l’évolution du marché et de la fin de plusieurs dispositifs protecteurs, va toucher la quasi-totalité des ménages.
Pourquoi les tarifs de l’électricité vont-ils grimper à partir de 2025 ?
Pendant plusieurs années, les ménages ont bénéficié de mesures exceptionnelles pour freiner la progression des prix, telles que le bouclier tarifaire et l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH). Ces mécanismes, progressivement supprimés d’ici la fin de l’année 2025, laissent place à une exposition plus directe aux réalités du marché.
À l’heure actuelle, un foyer équipé d’un contrat au tarif réglementé paie en moyenne 0,195 € par kWh et s’acquitte d’un abonnement annuel d’environ 185 €. Cependant, le prix de gros sur l’électricité a connu une envolée marquée, dépassant 83 € par MWh en moyenne sur un an, avec des pointes parfois au-delà de 130 €/MWh. Cette dynamique de marché devrait se refléter davantage sur les factures à mesure que les protections disparaissent.
La disparition de l’ARENH à compter du 31 décembre 2025 va transformer la manière dont les fournisseurs alternatifs se procurent l’électricité. Ils devront acheter l’énergie d’origine nucléaire aux tarifs du marché, qui oscilleraient entre 58 et 70 € le MWh voire plus, selon les fluctuations observées. Ce nouveau fonctionnement risque de provoquer une hausse du coût de l’électricité pour de nombreux foyers.
D’autre part, la rénovation et la modernisation du réseau électrique, dont une grande partie date d’avant 1990, entraînent des investissements croissants. Le montant du TURPE (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), soit environ 15 % de la facture, augmentera de 8 % en 2025. Ce poste, combiné à une fiscalité qui reste importante (accises, CSPE, TVA), continue d’alourdir la note malgré quelques allègements ponctuels en 2025.
Enfin, la stabilité des tarifs est fragilisée par la gestion du parc nucléaire (soumis à de nombreux arrêts pour maintenance) et la part variable des énergies renouvelables, qui ont tendance à rendre l’évolution des prix plus imprévisible. On observe donc une tendance de fond à la hausse, accentuée par l’ensemble de ces facteurs structurels et conjoncturels.
Évolution des heures pleines/heures creuses : quels changements pour les habitudes de consommation ?
Depuis le 1er novembre 2025, la répartition des heures creuses (toujours 8 heures par jour) varie désormais selon les saisons. Cette réforme complexifie la comparaison des offres et peut modifier les habitudes des foyers qui optimisaient leur consommation sur ces créneaux avantageux.
On recommande d’adapter ses usages (lave-linge, chauffe-eau, etc.) pour profiter des nouveaux horaires, mais la flexibilité imposée rend la tâche plus complexe. Cette évolution s’ajoute à la hausse globale des prix, rendant la vigilance plus que jamais nécessaire lors du choix d’un contrat ou d’un fournisseur.
Quelles solutions concrètes pour limiter la hausse de sa facture ?
Face à la hausse programmée, plusieurs leviers sont activables par les consommateurs, grâce à la liberté contractuelle sur le marché français :
- Changer d’opérateur ou d’offre : on peut résilier son contrat à tout moment et sans frais, pour basculer vers une offre plus compétitive. Il est essentiel de comparer les conditions et les tarifs proposés par chaque fournisseur.
- Participer à des achats groupés : des associations comme UFC-Que Choisir organisent des campagnes (par exemple, « Énergie moins chère ensemble », prochaine édition le 5 novembre 2025) permettant de négocier des tarifs avantageux. En 2023, 130 000 foyers ont économisé en moyenne 160 € par an grâce à une offre 12,1 % moins chère (hors taxes) que le tarif réglementé.
- Adapter sa consommation : il est possible de déplacer certains usages électriques sur les plages d’heures creuses, même si la réforme complexifie leur identification. Cela peut toujours générer des économies substantielles.
La vigilance s’impose également sur les conditions contractuelles, notamment pour les offres à prix variables, qui peuvent évoluer rapidement en fonction du marché.
FAQ
Quand la prochaine hausse significative du tarif réglementé d’électricité est-elle attendue ?
Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), aucune forte hausse du TRVe n’est prévue avant février 2026, grâce à la prise en compte d’une moyenne des prix de gros sur plusieurs années. Toutefois, la tendance générale reste à la hausse progressive dès fin 2025.
Comment fonctionnent désormais les heures pleines et creuses ?
Depuis novembre 2025, les 8 heures creuses quotidiennes sont réparties différemment selon les saisons, ce qui peut modifier les habitudes de consommation. Il devient donc essentiel de consulter les nouveaux horaires auprès de son fournisseur.
La fin de l’ARENH aura-t-elle un impact direct sur les tarifs ?
Oui, la disparition de l’ARENH au 31 décembre 2025 contraindra les fournisseurs alternatifs à acheter l’électricité nucléaire au prix du marché, ce qui devrait entraîner une hausse des tarifs pour les ménages.
Quels sont les principaux postes de la facture d’électricité ?
La facture comprend le prix du kWh consommé, l’abonnement, le TURPE (tarif d’utilisation du réseau), et la fiscalité (accise, CSPE, TVA), qui représente une part importante du montant total.
Peut-on vraiment réaliser des économies en changeant d’opérateur ?
Oui, la résiliation est gratuite et possible à tout moment. Les achats groupés, comme ceux de l’UFC-Que Choisir, permettent également d’obtenir des offres plus avantageuses.