Ouragan Melissa : 735 000 personnes évacuées à Cuba, vents à 195 km/h
L’ouragan Melissa, rétrogradé à la catégorie 3 mais gardant sa puissance, a atteint le sud-est de Cuba mercredi matin. Après avoir durement touché la Jamaïque, il sème désormais la peur et la désolation à Cuba, avec des vents dépassant 200 km/h et des pluies torrentielles.
Mise à jour 11h44 : 735 000 personnes évacuées à Cuba
Les autorités cubaines ont procédé à l’évacuation d’environ 735 000 personnes, principalement dans l’est du pays.
L’alerte maximale a été déclenchée dans six provinces orientales : Granma, Santiago de Cuba, Guantánamo, Holguín, Las Tunas et Camagüey.
Une prison dans la commune d’Aguadores, dans la province de Santiago de Cuba, a été évacuée par précaution.
Le centre américain de prévision (National Hurricane Center) a signalé des rafales de 195 km/h (≈ 120 mph) au moment du passage en Cuba.
Les prévisions anticipaient des pluies intenses, 150 à 300 mm dans des zones montagneuses, voire jusqu’à 450 mm localement.
L’impact de la tempête était jugé « catastrophique » par les services de météo, en raison de la combinaison de vents violents, de fortes pluies et de crues ou glissements potentiels.
Melissa frappe Cuba : vents violents et pluies extrêmes
Après avoir dévasté la Jamaïque, l’ouragan Melissa a touché la côte sud-est de Cuba le mercredi 29 octobre. Bien qu’il soit passé en catégorie 3 (cela signifie que ses vents moyens sont compris entre 178 et 208 km/h selon l’échelle de Saffir-Simpson), il reste redoutable.
Au petit matin, le centre du cyclone se trouvait à 130 km au sud-ouest de Guantánamo. Les vents soutenus atteignaient 205 km/h et la pression atmosphérique en son centre était de 952 hPa (l’hectopascal, ou hPa, mesure la force exercée par l’air : plus la pression est basse, plus un ouragan est puissant).
Faut-il s’inquiéter de la lenteur de Melissa ? Oui, car avec une progression à seulement 17 km/h vers le nord-est, le phénomène dure plus longtemps et expose davantage les habitants aux conditions extrêmes.
Les provinces de Granma, Santiago de Cuba, Guantánamo, Holguín et Las Tunas sont en alerte ouragan. Les rafales sur les côtes dépassent localement 200 km/h.
Les pluies constituent un autre danger majeur. On attend 250 à 500 mm de précipitations sur l’est de Cuba, et jusqu’à 600 mm dans les reliefs. Ce volume d’eau équivaut à plusieurs mois de pluie en quelques heures : un vrai risque de crues soudaines et de glissements de terrain dans les zones rurales et montagneuses.
Risques majeurs et conséquences pour les populations cubaines
Les zones côtières de Cuba subissent le double impact des vents violents et d’une submersion marine attendue de 3 à 4 mètres. La submersion marine, c’est l’inondation temporaire des terres par la mer lors d’un phénomène extrême, ici causée par la surcote marine (élévation anormale du niveau de la mer liée au vent et à la pression).
Mais les dangers ne s’arrêtent pas là. Les inondations menacent habitations, routes et cultures, tandis que les précipitations violentes peuvent déclencher des glissements de terrain dans les secteurs escarpés.
Face à ces risques, les autorités cubaines ont activé l’alerte maximale dans six provinces et lancé des évacuations massives. Les habitants stockent vivres, eau, bougies et piles, anticipant des coupures d’électricité.
Plusieurs infrastructures sont sous pression : routes coupées, réseaux électriques fragiles, hôpitaux mobilisés. Le réseau de communication est déjà perturbé dans certains secteurs.
Le sillage dévastateur de Melissa en Jamaïque et dans la région
Avant d’atteindre Cuba, Melissa a frappé la Jamaïque le 28 octobre avec une intensité historique. Les rafales ont dépassé 300 km/h par endroits, ce qui fait de Melissa le plus puissant ouragan jamais mesuré sur l’île.
Les conséquences sont lourdes. Plusieurs infrastructures ont été détruites, des hôpitaux endommagés, et la paroisse de Saint Elizabeth, grande région agricole, a été submergée.
À Saint Catherine, la rivière Rio Cobre est sortie de son lit, emportant clôtures et toitures. De nombreux habitants ont fui les côtes ou se sont réfugiés dans des abris.
Le Premier ministre a déclaré la Jamaïque "zone sinistrée". On déplore déjà des victimes en Jamaïque, mais aussi en Haïti et en République dominicaine. Le bilan reste à affiner.
Plus de 25 000 touristes sont restés confinés dans des hôtels ou abris anti-ouragans. L’ONU a prévu l’envoi de 2 000 kits de secours.
La capitale Kingston a été relativement épargnée, mais les zones rurales font face à une situation dramatique. La fermeture des ports et de l’aéroport paralyse l’économie locale.
Melissa poursuit sa course : quelles prochaines menaces ?
Après Cuba, Melissa continue vers les Bahamas. Des pluies de 100 à 250 mm et des rafales puissantes sont attendues dans les 48 prochaines heures. Une surcote marine (hausse du niveau de la mer provoquée par l’ouragan) comprise entre 1,5 et 2,5 mètres est prévue.
Les îles Turks et Caicos seront aussi concernées, puis probablement les Bermudes jeudi soir, avec des vents dépassant 180 km/h.
Les experts du Centre national américain des ouragans préviennent : la lenteur de Melissa prolonge la durée des phénomènes extrêmes et accroît les risques. Tant que l’ouragan garde son intensité, on doit rester vigilant face aux inondations, submersions et coupures d’électricité.
La situation à Cuba évolue d’heure en heure, sous l’œil attentif des autorités locales et internationales.