La France peut-elle être touchée par un Ouragan ou un Cyclone ?

Résumé — Ouragans en France : ce qu’il faut savoir

• Les ouragans n’atteignent jamais directement la France métropolitaine mais d’autres tempêtes puissantes peuvent s’y produire.
• La France d’outre-mer est en revanche exposée aux cyclones tropicaux, notamment en Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
• Le changement climatique pourrait modifier la trajectoire des tempêtes, mais la probabilité d’un ouragan sur la métropole reste très faible.
• Des précautions existent pour anticiper et limiter les dégâts liés aux tempêtes extratropicales et à la montée des eaux.

Ouragans, cyclones, typhons : de quoi parle-t-on ?

Le terme « ouragan » désigne un phénomène météorologique extrême : une tempête tropicale très intense, avec des vents dépassant 118 km/h. Selon la zone géographique, on parle de cyclone (océan Indien, Pacifique sud) ou de typhon (Asie de l’Est).

Ces systèmes naissent sur des océans chauds (température de l’eau supérieure à 26 °C) et puisent leur énergie dans l’évaporation, générant des vents violents, des pluies diluviennes et des ondes de tempête.

Mais alors, faut-il vraiment craindre un ouragan sur nos côtes ? L’histoire météorologique européenne n’a jamais enregistré de cyclone tropical touchant directement la France métropolitaine.

Pourtant, la question refait surface à chaque tempête majeure sur l’Atlantique. Un souvenir marquant : en 2017, l’ouragan Ophelia, devenu tempête extratropicale, a apporté sable du Sahara et ciel orange jusqu’à la Bretagne — illustration frappante de l’influence possible de ces phénomènes lointains.

La France métropolitaine : hors de portée des ouragans… mais pas des tempêtes

La France métropolitaine se situe trop au nord et sur une façade atlantique trop froide pour voir un ouragan arriver intact sur ses côtes. Même lors d’années exceptionnelles, comme la saison cyclonique 2005 dans l’Atlantique nord, aucun ouragan n’a directement touché la Bretagne, la Normandie ou l’Île-de-France.

Cependant, certains ouragans, après avoir traversé l’Atlantique, perdent leur force en rencontrant les eaux plus froides et deviennent des "tempêtes extratropicales". Ce fut le cas de l’ouragan Ophelia en 2017 : il a touché l’Irlande, mais la France n’a subi que des vents forts et de la houle sur le littoral atlantique.

Les tempêtes notables comme Xynthia (2010) ou Lothar (1999) étaient d’origine extratropicale et non pas issues de cyclones tropicaux. Pourtant, leurs effets (vents > 150 km/h localement, submersions marines) peuvent être tout aussi dévastateurs.

Les territoires français d’outre-mer : en première ligne face aux cyclones

Contrairement à la métropole, plusieurs territoires d’outre-mer se trouvent dans des zones à risque cyclonique élevé. Chaque année, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et la Guyane sont sous la menace de cyclones atlantiques (de juin à novembre).

Dans l’océan Indien, La Réunion ou Mayotte subissent régulièrement la saison cyclonique, avec des vents dépassant parfois 200 km/h. La Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique, est aussi concernée.

Les conséquences sont majeures : coupures de courant, inondations, glissements de terrain, dégâts matériels et humains importants. Les plans ORSEC et des systèmes d’alerte sont activés dès la formation d’un cyclone menaçant.

Comparatif des risques cycloniques — Métropole vs Outre-mer

Le changement climatique peut-il changer la donne ?

Les modèles climatiques du GIEC et de Météo-France prévoient une intensification des tempêtes tropicales, notamment dans leur intensité, à l’échelle mondiale. Mais la trajectoire habituelle des cyclones reste cantonnée aux zones tropicales.

Selon Copernicus, il existe un risque que certaines tempêtes post-tropicales remontent plus au nord, mais elles perdent rapidement leur force. La France métropolitaine pourrait donc connaître des tempêtes plus puissantes, mais pas d’ouragans purs.

En revanche, l’élévation du niveau de la mer et l’urbanisation des littoraux augmentent la vulnérabilité face aux submersions marines et aux vents forts, même pour des tempêtes non tropicales.

Conseils pratiques et gestes de prudence

• En métropole :
  • Suivre les alertes météo officielles et éviter de sortir lors des pics de tempête.
  • Sécuriser les objets extérieurs (mobilier, jardinières).
  • Éviter de circuler en forêt ou près des côtes lors d’une tempête.
  • Prévoir une lampe, des piles et de l’eau en cas de coupure d’électricité.
• En outre-mer :
  • Préparer un kit d’urgence (eau, vivres, lampes, radio à piles).
  • Connaître les abris les plus proches et les itinéraires d’évacuation.
  • Respecter strictement les consignes d’évacuation des autorités.
  • Surélever les objets de valeur pour limiter les dégâts des inondations.
• Pour les zones côtières :
  • Surélever les installations sensibles et mettre à l’abri les véhicules.
  • Ne pas s’exposer aux vagues lors d’une alerte submersion.
  • Anticiper la fermeture des volets et fenêtres.

FAQ — Cyclones, ouragans et risques en France

Un ouragan peut-il toucher Paris ou Lyon ?

Non. Paris et Lyon sont beaucoup trop éloignées des zones où les ouragans se forment. Les tempêtes qui frappent ces villes sont d’une autre nature (tempêtes d’automne/hiver).

La Méditerranée peut-elle voir un ouragan ?

On parle parfois de « médicanes », des tempêtes tropicales méditerranéennes, mais elles restent rares et bien moins puissantes qu’un cyclone atlantique. Leur impact est limité, même sur des villes comme Marseille ou Montpellier.

Quels sont les territoires français les plus exposés aux cyclones ?

La Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin, La Réunion, Mayotte et la Nouvelle-Calédonie font face chaque année à un risque cyclonique élevé entre juin et novembre (Atlantique) ou novembre à avril (océan Indien).

Le réchauffement climatique va-t-il augmenter la fréquence des ouragans en France ?

Pas en métropole : la fréquence ne devrait pas augmenter, mais l’intensité des tempêtes pourrait croître. En outre-mer, l’augmentation de la température de la mer peut accroître la puissance des cyclones.