New Delhi suffoque sous un smog toxique : pollution record et inquiétudes sanitaires
À la veille de la fête de Diwali, New Delhi fait face à une pollution de l’air hors normes. Malgré les tentatives de régulation, la capitale indienne et ses 30 millions d’habitants subissent un nuage toxique qui menace la santé publique.

Des chiffres inquiétants sur la qualité de l'air et définition des termes scientifiques
À la veille de Diwali, les concentrations de PM2.5 – ces particules fines capables de pénétrer dans la circulation sanguine – atteignent 248 microgrammes par mètre cube dans certains secteurs, d’après la société suisse IQAir.
Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé préconise un seuil maximal de 15 µg/m³ en moyenne journalière. Les PM2.5 désignent donc les particules en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres ; elles sont particulièrement dangereuses pour la santé humaine car elles peuvent atteindre les alvéoles pulmonaires et franchir la barrière pulmonaire.
La pollution chronique provoque chaque année plusieurs milliers de morts prématurées, principalement par maladies respiratoires, cancers et complications cardiaques. Une étude publiée dans *The Lancet* estime à 1,67 million le nombre de décès liés à la pollution en Inde rien qu’en 2019. La vigilance sanitaire est donc essentielle lors de ces pics.
Diwali : des festivités qui aggravent la situation
La fête de Diwali, célébrée cette année les lundi et mardi, est traditionnellement marquée par l’explosion de pétards et de feux d’artifice. Ces pratiques contribuent à l’émission massive de particules fines et de gaz toxiques. Les particules PM2.5, par exemple, sont des poussières microscopiques d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres : elles pénètrent profondément dans les poumons et peuvent passer dans le sang, provoquant de graves problèmes de santé.
En septembre, la Cour suprême indienne a tenté de limiter l’impact en autorisant uniquement les « feux d’artifice verts », réputés moins polluants. Pourtant, leur présence reste marginale dans les commerces, et les restrictions sont souvent contournées. Sur le terrain, les vendeurs témoignent de la difficulté à respecter l’interdiction, certains stockant les pétards chez eux pour éviter les contrôles policiers.
Les années précédentes, les mesures de restriction avaient été peu suivies, laissant craindre une aggravation de la pollution à New Delhi lors des festivités. Face à ce risque, il est recommandé d’éviter les zones où les feux d’artifice sont nombreux et de privilégier les espaces clos équipés de purificateurs d’air.
Une pollution atmosphérique alarmante à New Delhi : pourquoi la météo aggrave-t-elle le phénomène ?
Mais pourquoi la qualité de l’air se détériore-t-elle particulièrement à cette période ? La réponse se trouve dans la météo : la baisse des températures et les vents faibles jouent un rôle clé. Quand l’air se refroidit, il a tendance à rester près du sol, emprisonnant les polluants émis par les véhicules, les usines et l’agriculture. Et sans vent pour disperser ces particules, la pollution s’accumule dangereusement au-dessus de la ville.
Ce phénomène, appelé « smog », s’accompagne d’une odeur âcre et d’une visibilité réduite, affectant directement le quotidien de dizaines de millions d’habitants.
Dans ce contexte, la vigilance est de mise : il est conseillé de consulter régulièrement les prévisions de qualité de l’air et d’adapter ses activités en conséquence, surtout pour les plus fragiles.
Mesures et innovations : l’ensemencement des nuages, une nouvelle arme ?
Face à l’urgence, les autorités locales multiplient les initiatives. L’organisme gouvernemental responsable de la lutte contre la pollution a demandé un approvisionnement continu en électricité pour limiter le recours aux générateurs diesel, particulièrement polluants.
Pour la première fois, la capitale va également expérimenter l’ensemencement des nuages par avion. Cette technique consiste à disperser dans l’atmosphère des substances, comme l’iodure d’argent, pour favoriser la formation de gouttelettes d’eau et ainsi provoquer des pluies artificielles. L’objectif : « faire pleuvoir » afin d’abattre les particules de pollution et de dissiper le brouillard toxique. Des pilotes ont été formés et des vols d’essai ont eu lieu au début du mois d’octobre, selon le ministre de l’Environnement Manjinder Singh Sirsa.