Actualités météo | Iran : sécheresse extrême et barrages presque à sec, Téhéran menacée de pénurie d’eau
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Iran : sécheresse extrême et barrages presque à sec, Téhéran menacée de pénurie d’eau

Publié par Sandrine Météocity , le 03 déc. 2025 à 11:10

L’Iran traverse en 2025 une sécheresse d’une gravité exceptionnelle. À Téhéran, les réserves d’eau ont atteint des niveaux inédits de faiblesse, remettant en cause la viabilité même de la capitale. Plusieurs régions du pays doivent affronter rationnements, rendements agricoles en chute et risques de migrations internes.

Terre craquelé par la sécheresse

Sécheresse historique en Iran : une crise sans précédent

Depuis six ans, l’Iran cumule les épisodes de sécheresse, mais 2025 marque une aggravation notable. La période censée reconstituer les réserves en eau (automne-hiver) n’a pas permis de combler le déficit : seulement 1,7 mm de pluie enregistrée à Téhéran au début du troisième mois de l’automne, soit 96 % de précipitations en moins par rapport à l’an passé. Les premières pluies d’automne, arrivées tardivement, se sont avérées largement insuffisantes pour améliorer la situation. Selon les autorités locales, la baisse des précipitations constitue une situation quasi inédite depuis près d’un siècle pour la capitale.

Le phénomène s’étend à 20 provinces, avec des records de sécheresse dans des régions telles que Bouchehr, Khorasan du Sud, Qom et Yazd. Parallèlement, l’ensemble des 31 provinces iraniennes enregistrent des précipitations inférieures à la normale cette année. Le contexte est celui d’une mauvaise gestion hydrique sur plusieurs décennies, d’une urbanisation intense et de l’impact du réchauffement climatique : la hausse des températures augmente l’évaporation et tend à réduire la recharge des nappes et des réservoirs en eau douce.

Réserves d’eau au plus bas : risques majeurs pour Téhéran

À la fin de l’année 2025, les barrages qui alimentent Téhéran sont à des niveaux critiques :

  • Réservoirs principaux : 11 % de leur capacité
  • Lac du barrage de Latyan : 9 %
  • Lac du barrage Amir Kabir : 8 %
  • Mashhad, la deuxième ville du pays avec 3 millions d’habitants, voit ses réserves tomber à 3 %

Le volume d’eau stocké à Téhéran atteint 170 millions de m³, nettement inférieur aux 381 millions de m³ recensés l’année précédente.

Face au manque, le gouvernement met en œuvre des coupures nocturnes dès novembre pour préserver la ressource restante. Le président Masoud Pezeshkian a averti publiquement que l’évacuation de Téhéran resterait une option si la situation ne s’améliorait pas en décembre.

Conséquences sociales, agricoles et économiques

Les restrictions d’eau accentuent le stress quotidien dans la capitale et les autres villes affectées. Des prières collectives pour la pluie témoignent de l’angoisse ambiante.

À l’échelle nationale, plus de 90 % de l’eau consommée sert à l’agriculture. Or, ces systèmes utilisent souvent une irrigation peu performante, ce qui fragilise les récoltes et empire la situation. Les agriculteurs voient leurs revenus baisser, provoquant des migrations internes vers les villes et des tensions économiques prégnantes. Au fil des années, la dépendance à des stratégies de court terme limite la résilience du pays face à ces extrêmes climatiques.

FAQ – Sécheresse et pénurie d’eau en Iran

Qu’est-ce qu’une “faillite hydrique” ?

On parle de faillite hydrique lorsque l’eau stockée et disponible ne suffit plus à couvrir les besoins essentiels d’une population, de l’agriculture et de l’industrie. Ce phénomène s’accompagne de rationnements, de risques sanitaires et parfois, de déplacements forcés.

Pourquoi la situation à Téhéran est-elle particulièrement préoccupante ?

Téhéran concentre plus de 15 millions d’habitants et dépend en grande partie de ses barrages, aujourd’hui vides à plus de 85 %. La moindre perturbation rend critique l’alimentation en eau potable et le fonctionnement essentiel de la ville.

Quelles régions d’Iran sont les plus exposées ?

Au moins 20 provinces subissent une sécheresse exceptionnelle. Bouchehr, Khorasan du Sud, Qom et Yazd figurent parmi les plus touchées. L’ensemble des 31 provinces iraniennes connaissent cependant une situation de précipitations inférieures à la normale.

En quoi l’agriculture aggrave-t-elle la pénurie ?

En Iran, plus de 90 % de la consommation d’eau concerne l’irrigation agricole. Or, l'essentiel de ces pratiques est très peu efficace, ce qui accentue la surconsommation et réduit les réserves pour les autres usages.

Quels gestes adopter pour économiser l’eau au quotidien ?

  • Privilégier les douches courtes
  • Limiter les lavages de véhicules et surfaces extérieures
  • Utiliser des robinets économes en eau
  • Collecter l’eau de pluie pour certains usages