Inondations meurtrières dans le sud de la Thaïlande : Hat Yai submergée après des pluies exceptionnelles
Le sud de la Thaïlande fait face à des crues d’une intensité rare après plusieurs jours de pluies diluviennes. La grande ville de Hat Yai, dans la province méridionale de Songkhla, se retrouve en grande partie sous l’eau, avec un lourd bilan humain et de vastes destructions.
Hat Yai, ville coupée par les eaux
Au cœur du sud thaïlandais, la ville de Hat Yai, qui compte environ 150 000 habitants, a vu l’eau envahir la quasi-totalité de ses quartiers en très peu de temps. La montée du niveau des rivières et le ruissellement urbain ont transformé les rues en couloirs d’eau boueuse. Les habitants comme les autorités locales ont été déstabilisés par la rapidité du phénomène, difficile à anticiper à cette échelle.
Dans certains secteurs, l’eau est montée jusqu’à environ 2 mètres, submergeant voitures et deux-roues après des pluies diluviennes qui ont transformé les rues en couloirs d’eau boueuse. Les rez-de-chaussée ont été rapidement inutilisables, et dans plusieurs bâtiments, les premiers étages ont eux aussi été touchés, piégeant des familles et rendant l’évacuation par l’entrée principale impossible.
Les scènes de sauvetage se sont multipliées. Des groupes de résidents ont passé près de dix-neuf heures sur les toitures en attendant l’arrivée des secours, finalement acheminés en jet-skis ou en embarcations légères. Une famille a dû ouvrir un passage dans la charpente de sa maison, grimpant sous le toit pour échapper à l’eau qui s’élevait dans les pièces inférieures.
Absolute devastation in the South of Thailand today. Hat Yai is completely underwater 😔#น้ำท่วมหาดใหญ่ #น้ำท่วมสงขลา #ประชาธิปัตย์ #ภูมิใจไทย #น้ำท่วม#น้ำท่วมภาคใต้ pic.twitter.com/ohecOKRZ2r
— ⚔️ The British Groyper 🏴 (@ThaiLegal123) November 25, 2025
Songkhla reconnue en situation de catastrophe, au moins 33 décès
Face à l’ampleur de la crise, les autorités nationales ont officiellement qualifié la province de Songkhla de zone en catastrophe naturelle grave et ont déclenché un régime d’urgence. Cette reconnaissance administrative permet d’ouvrir plus largement les fonds publics, de simplifier l’acheminement du matériel de secours et de coordonner l’action des différents services de l’État sur place.
Les pluies diluviennes ont frappé l’ensemble du sud du pays, touchant au moins sept provinces. Le gouvernement a annoncé un total d’au moins 33 décès, principalement dus à des noyades, à des crues rapides surprenant les riverains et à des accidents électriques dans des zones inondées. Ce bilan reste susceptible d’évoluer au fur et à mesure de la progression des secours.
Dans la seule province de Songkhla, plus de 1 200 habitants ont dû quitter leur domicile depuis le milieu de la semaine précédente. Ils ont été dirigés vers des centres d’hébergement d’urgence ou accueillis dans des zones plus élevées et moins exposées. Les opérations donnent la priorité aux personnes vulnérables : malades, personnes âgées, enfants et familles sans solution de repli.
Des pluies remarquablement fortes dans un pays familier des moussons
Ces inondations surviennent après plusieurs jours de pluies intenses dans le sud de la Thaïlande. Le pays est habitué à un régime de mousson, avec des précipitations abondantes principalement entre juin et septembre. L’épisode actuel se distingue par l’ampleur des pluies tombées en fin d’année et par la concentration de ces volumes d’eau sur une courte période.
Les sols déjà gorgés d’eau, associés à des systèmes de drainage saturés, ont favorisé des crues importantes, aussi bien dans les zones rurales que dans les espaces urbains fortement imperméabilisés. Les autorités nationales indiquent que le niveau de l’eau pourrait progressivement reculer dans le sud du pays, sans exclure la possibilité de poches d’inondation persistantes.
Parallèlement, les services de prévision annoncent encore des épisodes pluvieux dans les jours à venir. Cette incertitude complique la gestion de crise : même si une décrue générale se profile, des remontées locales de l’eau ou de nouvelles accumulations restent possibles, en particulier dans les zones basses et les vallées encaissées.