Asie du Sud-Est : les images des inondations catastrophiques, plus de 1000 morts en tout
Des inondations d'une ampleur exceptionnelle ont frappé l'Indonésie, la Thaïlande, la Malaisie et le Sri Lanka à la fin novembre et début décembre 2025. Ces phénomènes, aggravés par une saison de mousson particulièrement active et plusieurs cyclones tropicaux, ont causé des centaines de morts, des dizaines de milliers de disparus et bouleversé la vie de millions d'habitants.
Des pluies extrêmes à l’origine de catastrophes en série
Depuis la fin novembre, plusieurs pays d’Asie du Sud et du Sud-Est sont confrontés à des pluies torrentielles et des crues subites. Une tempête tropicale rare, formée dans le détroit de Malacca, a généré pendant une semaine de très fortes précipitations accompagnées de rafales violentes, touchant en particulier l’île de Sumatra en Indonésie, mais aussi la Thaïlande, le Sri Lanka et la Malaisie.
Les experts expliquent que cette mousson a été perturbée et amplifiée par le passage de plusieurs cyclones tropicaux. Ces tempêtes, alimentées par une atmosphère et des océans plus chauds sous l’effet du réchauffement climatique, rendent les événements météorologiques extrêmes (phénomènes peu fréquents et d’une violence inhabituelle, comme tempêtes, précipitations records ou canicules) plus intenses et plus dévastateurs. Le changement climatique est désigné comme facteur aggravant.
Indonesia and Sri Lanka rush aid to hundreds of thousands left stranded by deadly flooding that has killed around 1,200 people in four countrieshttps://t.co/JgSj5Fe6L3 pic.twitter.com/uEYvtqmc8I
— AFP News Agency (@AFP) December 2, 2025
A 15-tonne tanker truck was lifted off the ground in Aceh Tamiang during past flood. Indonesia.. pic.twitter.com/67eFVE8Z9g
— CMNS_Media✍🏻 (@1SanatanSatya) December 2, 2025
L’Indonésie, pays le plus durement touché
À Sumatra, la catastrophe a provoqué 659 morts et 475 disparus. Près de 2 600 personnes ont été blessées et plus de 3,3 millions d’habitants sont concernés, dont 1 million contraints de quitter leur domicile. Les provinces d’Aceh, Sumatra Nord et Sumatra Ouest figurent parmi les plus sinistrées. Plus de 28 000 habitations ont été endommagées. Des localités restent coupées du monde, accessibles uniquement par air ou par mer, ce qui complique l’acheminement de l’aide humanitaire.
La ville de Palembayan illustre la gravité des dégâts : de nombreuses maisons effondrées, rues recouvertes de boue, et une population mobilisée pour dégager les débris dans l’attente des secours.
Le gouvernement indonésien a expédié 34 000 tonnes de riz et 6,8 millions de litres d’huile de cuisson à destination des régions sinistrées, tout en appelant à une distribution rapide. Malgré ces efforts, la pénurie alimentaire menace, notamment dans la province d’Aceh : certaines organisations humanitaires estiment que les stocks de vivres pourraient s'épuiser sous une semaine si l’approvisionnement n’est pas rétabli. Sur les marchés locaux, les prix alimentaires ont triplé et de nombreux produits de base sont introuvables.
Un drame régional : la Thaïlande, le Sri Lanka et la Malaisie touchés
En Thaïlande, 162 décès et des dizaines de milliers de sinistrés sont recensés, avec une mobilisation massive de secours et la suspension de responsables locaux mis en cause pour leur gestion de crise. Des indemnisations allant jusqu'à 53 000 euros par foyer endeuillé sont prévues. En Malaisie, au moins deux personnes ont perdu la vie dans l'État de Perlis.
Au Sri Lanka, les conséquences sont tout aussi dramatiques : 410 morts, 336 disparus, près de 1,5 million de sinistrés, dont 833 000 déplacés. La moitié de la population est affectée par les coupures d’eau et d’électricité, et environ 122 000 habitants sont hébergés dans des refuges. L’état d’urgence a été instauré afin de faciliter l’arrivée des secours et le début des reconstructions. Les forces armées sri-lankaises, indiennes et pakistanaises ont été déployées pour renforcer les opérations d’aide.
Le pays vit la pire catastrophe naturelle depuis 2017.
Le bilan régional a presque doublé entre samedi et lundi, dépassant aujourd'hui les 1 200 morts, avec des centaines de disparus et des millions de personnes déplacées, pour une catastrophe parmi les plus graves de la décennie.
Crise humanitaire et enjeux climatiques
Les infrastructures routières détruites, l’isolement de certaines communautés et l’ampleur des besoins alimentaires mettent à rude épreuve les dispositifs d’urgence. La pression sur les centres d’hébergement temporaires s’accentue avec l’afflux de déplacés. Les populations touchées subissent directement les effets du changement climatique, qui, selon de nombreux scientifiques, favorise la multiplication et l’intensification de ces événements extrêmes en Asie du Sud-Est.
Les catastrophes actuelles s’ajoutent à d’autres épisodes récents dans la région, comme des typhons majeurs aux Philippines ou au Vietnam, dessinant une tendance inquiétante pour les années à venir.
FAQ
Quels pays sont les plus touchés par ces inondations ?
L’Indonésie (notamment Sumatra), le Sri Lanka, la Thaïlande et la Malaisie ont subi les pertes humaines et matérielles les plus importantes, avec un impact maximal sur l’Indonésie.
Pourquoi ces inondations ont-elles été si violentes ?
L’intensité des pluies s’explique par une mousson exacerbée par plusieurs cyclones tropicaux et le réchauffement climatique, qui favorisent des précipitations extrêmes et des crues subites. Les crues subites, par leur rapidité et leur imprévisibilité, rendent l’intervention des secours très difficile.
Comment les secours s’organisent-ils dans les zones inaccessibles ?
L’aide est acheminée par voie aérienne ou maritime lorsque les routes sont coupées ; des navires de guerre, des avions militaires et des hélicoptères sont mobilisés pour distribuer vivres et matériel médical.
Quels sont les principaux risques sanitaires ?
La pénurie d’eau potable, la contamination des sources, les ruptures de stocks alimentaires et la promiscuité dans les abris provisoires augmentent les risques de maladies hydriques et d’épidémies.
Le changement climatique joue-t-il un rôle dans cette crise ?
Oui, selon de nombreux scientifiques, le réchauffement de l’atmosphère et des océans accentue la puissance des phénomènes météorologiques extrêmes en Asie, rendant ces catastrophes plus fréquentes et plus graves.