IMAGES - Pollution record à New Delhi après Diwali : une chape de brume recouvre la ville
Au lendemain de Diwali, la célèbre fête des lumières en Inde, New Delhi s’est retrouvée plongée sous une chape de pollution d’une intensité inédite. L’air y est devenu quasiment irrespirable, forçant les autorités à activer des mesures d’urgence.

Chaque année, la pollution atmosphérique atteint des sommets dans la mégapole indienne à cette période. Au-delà de l’impact immédiat sur la qualité de vie, ce phénomène soulève des questions sur l’évolution de la météo urbaine, les effets du changement climatique et l’efficacité des politiques publiques face à une menace complexe et persistante.
This is a scene from New Delhi after Diwali. This is what over 1000 Air Quality Index looks like.
— Codex India (@Codex_India3) October 21, 2025
India must be held to account for it's irresponsible and devastating pollution of our air and water, with sanctions, fines, deportations, even war. Whatever it takes to stop this. pic.twitter.com/7RwiszrRRS
A sky view of New Delhi during Diwali, where AQI levels reached well over 1000 in many areas. Anything over 300 is extremely hazardous for health.
— Codex India (@Codex_India3) October 22, 2025
Those aren't clouds, that's the thick smog and pollution of India, the city is barely visible below. pic.twitter.com/7bFs6kpa2e
Des niveaux de pollution hors normes après Diwali
Le lendemain de Diwali, le 21 octobre, New Delhi a connu un pic extrême de pollution atmosphérique. Les concentrations de particules fines PM2.5 ont atteint 846 microgrammes par mètre cube dans certains quartiers, un niveau 56 fois supérieur à la limite quotidienne fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Quelques heures plus tard, ce taux est redescendu à 320 µg/m³, restant encore 23 fois au-dessus du seuil recommandé.
Cette situation critique, qualifiée de « chambre à gaz » par les médias locaux, affecte la vie quotidienne : le soleil disparaît derrière un épais brouillard toxique, et l’air sature de particules dangereuses pour la santé. Selon la société suisse IQAir, 32 des 35 stations de mesure à Delhi ont enregistré une pollution jugée nocive, voire très dangereuse.
Avec plus de 30 millions d’habitants, la capitale indienne figure régulièrement parmi les villes les plus polluées du monde. Ce record inquiétant s’explique par un cocktail de facteurs humains et météorologiques qui se conjuguent chaque automne, rendant toute amélioration durable difficile à obtenir.
Pourquoi la pollution explose-t-elle chaque année après Diwali ?
Diwali, aussi appelée la fête des lumières, est célébrée chaque automne à travers l’Inde. À New Delhi, cette tradition s’accompagne d’un usage massif de pétards et de feux d’artifice, même si des restrictions existent. Cette année, malgré une interdiction officielle, la Cour suprême indienne a autorisé l’usage de « feux d’artifice verts », censés moins polluer. Mais dans la réalité, les limitations restent peu appliquées, et la nuit de Diwali voit la ville s’embraser dans un concert pyrotechnique généralisé.
À cela s’ajoutent deux autres facteurs majeurs :
- Les brûlis agricoles dans l’État voisin du Pendjab, qui libèrent d’immenses quantités de particules dans l’atmosphère.
- La circulation urbaine intense de la capitale et ses usines.
Chaque hiver, la situation se complique à cause d’un phénomène météorologique appelé inversion thermique : une couche d’air chaud piège l’air froid et les polluants au niveau du sol, empêchant leur dispersion. Résultat : la pollution s’accumule, et la qualité de l’air chute brutalement.
Des conséquences sanitaires alarmantes
L’impact sur la santé des habitants est immédiat et grave : irritations des yeux, toux persistante, difficultés respiratoires… À long terme, l’exposition chronique à de telles concentrations de polluants majore le risque de maladies cardiovasculaires, de cancers et d’affections respiratoires.
Une étude relayée par la revue scientifique The Lancet estime à 1,67 million le nombre de morts liées à la pollution de l’air en Inde pour la seule année 2019. Chaque année, des milliers de décès prématurés sont directement attribués à la pollution atmosphérique dans la capitale.
Les enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant déjà de troubles respiratoires sont les plus vulnérables. L’exposition répétée à de hauts niveaux de particules fines peut provoquer asthme, bronchites chroniques et aggraver des maladies cardiaques. Les hôpitaux constatent régulièrement une augmentation des consultations pour des pathologies respiratoires durant ces pics de pollution. Les spécialistes alertent aussi sur les risques de retard de croissance chez les enfants exposés et sur la surcharge des systèmes de santé lors de ces épisodes intenses.
Quels dispositifs d’urgence à New Delhi ?
Face à l’ampleur du phénomène, les autorités ont déclenché le niveau 2 sur 4 du plan d’urgence antipollution. Parmi les mesures immédiates :
- Renforcement des contrôles sur les feux d’artifice, même si leur efficacité demeure limitée ;
- Garantie d’un approvisionnement continu en électricité pour limiter l’usage des générateurs diesel ;
- Réflexion sur l’ensemencement des nuages, une technique visant à déclencher des pluies artificielles pour dissiper les particules en suspension.
Malgré ces efforts, la répétition annuelle de ces épisodes montre que les solutions restent encore largement insuffisantes face à l’ampleur du défi. Les habitants s’adaptent comme ils peuvent : certains continuent leurs activités sans protection, d’autres portent désormais des masques filtrants. La sensibilisation progresse, mais le respect réel des restrictions demeure limité, faute de contrôles systématiques et de moyens alternatifs efficaces pour célébrer Diwali sans polluer.