Cette plage va déplacer 20 000 m³ de galets pour se protéger des tempêtes
À Mers-les-Bains, dans la baie de Somme, on procède actuellement à une fermeture temporaire de la plage pour permettre des travaux sur le cordon de galets, qui est crucial pour la protection de la ville contre les tempêtes hivernales et le risque de voir la mer envahir les quartiers proches du rivage. Cette opération est particulièrement cruciale dans la région Hauts-de-France, exposée aux tempêtes côtières.
Un cordon de galets, une défense naturelle dont on dépend
À Mers-les-Bains, la défense contre la mer repose en grande partie sur un cordon de galets. Cette accumulation naturelle de pierres, déplacées par le jeu des vagues et des courants, agit comme un coussin qui empêche les vagues de venir frapper directement les habitations.
Si on le laisse s’amincir, la ville se retrouve exposée : lors d'événements comme les tempêtes ou les grandes marées (appelées marées de vive-eau, c’est-à-dire des marées particulièrement fortes liées à l’alignement du soleil, de la lune et de la terre), l’eau pourrait alors franchir la plage et s’infiltrer dans la ville.
Après le passage de la tempête Benjamin le 23 octobre, un déséquilibre s’est produit : à cause du transport des galets par la mer, la partie nord de la plage s’est retrouvée surchargée en galets tandis que le sud s’est considérablement vidé, laissant certaines portions urbaines vulnérables. C’est ce que l’on corrige aujourd’hui par une opération hors du calendrier habituel.
Déroulement des travaux : un vaste mouvement de galets pour sécuriser la plage
Pour retrouver un équilibre, on utilise des engins de chantier qui vont transporter environ 20 000 m³ de galets depuis le nord vers les zones où ils font défaut, plus au sud, sur toute la longueur de la plage. Ce déplacement massif de galets demande des va-et-vient quasi constants entre les deux extrémités du littoral.
Si ce chantier se fait généralement au printemps, les dégâts remarqués à l’automne ont imposé d’agir très vite, juste avant l’arrivée des tempêtes et de la saison où l’on connaît généralement des surcotes (montées du niveau de la mer associées aux tempêtes).
Pendant cette période de travaux, la plage a été fermée pour la sécurité de tous : on évite ainsi que des promeneurs se retrouvent sur le trajet des machines ou sous des galets en mouvement. Les informations sont affichées sur les panneaux à l’entrée de la plage, pour que chacun sache à quoi s’en tenir.
On choisit la prévention pour protéger les personnes et les biens
Renforcer et entretenir cette barrière naturelle, c’est aujourd’hui la stratégie retenue par la commune et les gestionnaires du littoral : une solution souple, adaptée aux particularités locales, bien moins rigide qu’une digue et beaucoup plus respectueuse de l’environnement côtier. Ce travail est financé à hauteur de 81 000 euros par la communauté de communes des Villes Sœurs. Grâce à cet entretien régulier, on limite réellement le risque d’inondation marine (quand la mer envahit subitement la terre, souvent lors de fortes tempêtes ou grandes marées) pour les habitants et commerces installés tout près de la plage.
Dans un contexte où les épisodes climatiques extrêmes tendent à se multiplier, on comprend l’importance de surveiller et d’entretenir sans attendre les protections naturelles que nous offre notre littoral.
FAQ – Les questions concrètes que l’on peut se poser à Mers-les-Bains
Pourquoi s’embêter à déplacer les galets plutôt que de construire une digue en béton ?
En renforçant le cordon de galets, on s’offre une solution naturelle et adaptable. À la différence d’une digue, cette barrière épouse les variations de la mer, absorbe les vagues et crée moins de perturbations pour le paysage et les espèces locales.
Quels volumes de galets sont concernés ?
Pour cette opération, on estime qu’il faut déplacer autour de 20 000 m³, ce qui correspond à environ 30 000 tonnes de galets. C’est une opération d’envergure qui peut être renouvelée plus tôt en cas d’hiver particulièrement agité.
Combien cela coûte-t-il et qui prend les frais en charge ?
C’est la communauté de communes des Villes Sœurs qui finance entièrement cette intervention, prévue à hauteur de 81 000 euros.
Pendant combien de temps la plage ne sera-t-elle pas accessible ?
On prévoit que la plage restera fermée du 1er au 12 décembre pour permettre aux équipes de travailler dans les meilleures conditions, mais, si les travaux se terminent plus vite que prévu, il est possible qu’on puisse la rouvrir plus tôt.
À quoi s’expose-t-on si l’opération n’est pas réalisée ?
Sans ce cordon de galets, on placerait directement les habitations et commerces à la merci de la mer lors des phases de tempêtes ou de marées exceptionnellement fortes. La submersion marine, c’est l’arrivée brutale de la mer dans les terres, parfois en quelques heures, et cela peut causer d’importants dégâts matériels.
C’est quoi exactement une submersion marine ou une marée de vive-eau ?
Une submersion marine, c’est le fait que la mer déborde sur le littoral et envahisse les terres lors de conditions météo extrêmes ou de forts coefficients de marée. Quant aux marées de vive-eau, ce sont les périodes où l’on observe des marées très hautes, souvent lorsque le soleil, la lune et la terre sont alignés. À ces moments-là, les risques pour le littoral sont accrus et il faut redoubler de vigilance.