Actualités météo | Assurance habitation : face au climat, des hausses de prix inédites pour les assurés
Actualités météo

Assurance habitation : face au climat, des hausses de prix inédites pour les assurés

Publié par Claire Météocity , le 02 déc. 2025 à 16:25

Les conséquences du réchauffement climatique pèsent de plus en plus lourd sur le secteur de l’assurance habitation en France. L’envolée des catastrophes naturelles multiplie les frais pour les compagnies, ce qui fragilise la protection et le pouvoir d’achat des ménages. Le coût des garanties grimpe, tandis que la couverture se restreint, exposant davantage les assurés face aux périls climatiques.

Maquette d'une maison

Un secteur bousculé par la multiplication des catastrophes naturelles

Le dérèglement climatique provoque une hausse du nombre et de la violence des aléas tels que tempêtes, grêles, inondations ou sécheresses. L’année 2024 a coûté cinq milliards d’euros aux compagnies d’assurance françaises pour le volet habitation, ce qui en fait la neuvième année la plus coûteuse depuis la création du régime des catastrophes naturelles en 1982.

Le régime des catastrophes naturelles (CatNat) est un dispositif spécifique mis en place en France pour indemniser les victimes d’événements climatiques exceptionnels lorsque ceux-ci sont reconnus officiellement par un arrêté interministériel. Ce système permet aux assurés d’être indemnisés pour des dégâts hors normes, qui seraient exclus des garanties courantes.

En France, plus de quatre millions de sinistres ont donné lieu à indemnisation en 2024, pour un total de huit milliards d’euros de remboursements toutes garanties confondues. Cette intensification des phénomènes oblige les assureurs à revoir leur modèle économique.

L’assurance habitation : un coût en forte hausse pour les ménages

Pour compenser l’augmentation de leurs dépenses, les assureurs répercutent une part croissante des risques climatiques sur les particuliers. Entre 2022 et 2024, la « surprime catastrophe naturelle » (c’est-à-dire un supplément ajouté à la cotisation pour compenser le risque croissant des sinistres climatiques) est passée en moyenne de 25 à 42 euros.

En cas de sécheresse, la franchise légale (la somme restant obligatoirement à la charge de l’assuré en cas de sinistre) a bondi de 380 euros à 1 520 euros, rendant tout remboursement plus difficile à obtenir pour les foyers sinistrés.

Les contrats d’assurance tendent aussi à s’alléger : de nombreuses clauses d’exclusion, notamment pour « défaut d’entretien », permettent de refuser l’indemnisation des dégâts, même si ceux-ci sont la conséquence directe d’un événement climatique. Cette situation laisse les assurés exposés à un risque financier accru, alors que leur marge de manœuvre diminue.

Une forte hausse annoncée pour janvier 2026

Selon plusieurs sources, une hausse encore plus marquée des tarifs d’assurance habitation est prévue à partir de janvier 2026. Cette échéance inquiète les associations de consommateurs car elle accentuera la pression sur les ménages déjà fragilisés par la hausse continue des coûts et la diminution des garanties. Les experts du secteur s’attendent à ce que cette nouvelle vague d’augmentations concerne la grande majorité des assurés, sans précision chiffrée pour l’instant.

Des disparités territoriales et des risques croissants d’exclusion

La hausse des cotisations n’affecte pas tous les assurés de façon identique. À profil égal, la prime peut doubler selon la commune de résidence, notamment dans les zones considérées comme particulièrement exposées aux événements climatiques. Dans certains territoires vulnérables, des familles éprouvent des difficultés à souscrire une assurance habitation abordable, voire à en trouver une tout court.

Cette évolution soulève le spectre de territoires "inassurables", où la présence d’assureurs se limite dramatiquement. Certaines populations pourraient ainsi se retrouver privées de toute couverture face aux catastrophes naturelles.