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Black Friday : un désastre écologique et environnemental, comment résister aux promos ? 

Publié par Claire Météocity , le 25 nov. 2025 à 15:03

Le Black Friday s’est imposé en quelques années comme un rendez-vous commercial incontournable en France, avec des réductions parfois spectaculaires. Derrière ces « bonnes affaires », on observe cependant un poids environnemental et social important, directement lié à la surconsommation et à la course aux prix bas.

Une femme perdue avec de nombreux paquets

Promotions massives, publicité agressive et spirale de la surconsommation

Des ventes qui explosent le jour J

Les données récentes montrent l’ampleur du phénomène. Le 25 novembre 2022, jour de Black Friday, les ventes en ligne ont bondi de 221 % par rapport à la moyenne journalière observée en octobre. Cette hausse spectaculaire illustre l’attraction exercée par les promotions sur des millions de consommateurs, souvent concentrés sur quelques heures.

Ce pic de consommation ne se limite pas à un secteur précis. Électronique, mode, électroménager, décoration, jouets ou encore produits culturels : la quasi-totalité des univers marchands se trouve concernée, aussi bien en magasin physique que sur les plateformes de commerce en ligne.

Entre besoin réel et achats dictés par les prix

Le Black Friday n’est pas problématique lorsqu’il s’inscrit dans un besoin déjà identifié. Remplacer un appareil défectueux, acheter une paire de chaussures usée ou anticiper un achat prévu de longue date peut être pertinent, surtout si le rabais offre un gain économique réel.

La difficulté vient de la frontière floue entre besoin et envie. Remises très élevées, campagnes de communication répétées et mises en scène de « super opportunités » créent une incitation permanente à acheter. L’architecture même de l’événement vise à pousser à la consommation de produits supplémentaires, souvent accessoires, simplement parce que le prix paraît imbattable.

Cette mécanique est renforcée par une communication qualifiée d’hyper agressive, qui met en avant la rareté des stocks et le caractère limité dans le temps des offres. L’objectif est d’accélérer la décision d’achat, parfois au détriment de la réflexion.

Une source majeure d’émissions et de déchets : impacts environnementaux et sociaux

Surproduction, logistique et envolée des émissions

Pour absorber la demande concentrée sur quelques jours, les entreprises doivent anticiper et produire davantage de biens. Cette surproduction entraîne une consommation accrue de ressources, d’énergie et de matières premières, souvent extraites ou transformées dans des conditions peu favorables à la biodiversité et aux écosystèmes.

Vient ensuite l’étape de la distribution : transport, stockage, tri et livraisons express multiplient les flux logistiques. En 2018, les activités d’entreposage liées au Black Friday chez un grand acteur du commerce en ligne ont été associées à environ 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Un tel volume d’émissions est comparable à ce que rejette en moyenne sur une année un pays de taille moyenne comme le Portugal, ce qui illustre la lourdeur du bilan climatique de cette période promotionnelle.

À cela s’ajoutent l’empreinte des emballages, des retours de produits et de la communication : affiches, catalogues, bannières numériques, campagnes de publicité en ligne, tous ces éléments consomment de l’énergie et finissent par s’additionner au bilan global.

Accumulation d’objets et explosion des déchets

Une grande partie des biens achetés durant le Black Friday répond à des envies ponctuelles plus qu’à de vrais besoins. De nombreux objets restent peu utilisés, parfois encore emballés, avant de finir au rebut après une durée de vie très courte.

Cette accumulation contribue à gonfler le volume global de déchets, dans un contexte où les systèmes de collecte et de recyclage peinent déjà à suivre. Le Black Friday apparaît ainsi comme une source importante de déchets, qui accentue encore la pression sur les filières de traitement.

Méthode B.I.S.O.U. : cinq questions pour freiner les achats impulsifs

Face à ces constats, on peut agir à l’échelle individuelle. Avant chaque achat, et plus encore durant les périodes de fortes remises, la méthode B.I.S.O.U. propose un cadre simple pour prendre du recul et vérifier si l’achat est vraiment pertinent.

La méthode B.I.S.O.U. se décline en cinq questions, faciles à mémoriser, que l’on peut se poser juste avant de valider un panier ou de passer en caisse, que ce soit pendant le Black Friday ou à tout autre moment de l’année.

LettreQuestion à se poser
B – BesoinEst-ce un achat réellement nécessaire, ou simplement une envie liée à la promotion ?
I – ImmédiatAi-je besoin de ce produit maintenant, ou puis-je différer l’achat pour y réfléchir ?
S – Semblable / SimilairePossédé-je déjà un objet qui remplit la même fonction à la maison ?
O – OrigineSuis-je informé(e) de la provenance du produit, de son mode de fabrication et des matériaux utilisés ?
U – UtileCe produit fera-t-il partie de mon quotidien sur la durée, ou restera-t-il la plupart du temps inutilisé ?

En prenant quelques secondes pour répondre honnêtement à ces cinq points, on peut déjà écarter un grand nombre d’achats impulsifs. On se concentre alors davantage sur ce qui est vraiment utile, avec un effet direct sur la quantité de produits achetés et donc sur les ressources mobilisées.

Green Friday : donner un autre sens à la journée du Black Friday

Un contre-modèle face aux promotions massives

Le Green Friday se positionne comme une réponse critique au modèle du Black Friday. Le principe est de renoncer à la surenchère de rabais : les enseignes qui y participent ne cassent pas leurs prix ce jour-là et maintiennent leur grille tarifaire habituelle.

La différence se joue sur l’utilisation du chiffre d’affaires. Une part, parfois significative, des ventes réalisées à cette date est reversée à des associations ou projets engagés dans la transition écologique ou sociale. Le consommateur paie donc le prix normal, mais sait qu’une fraction de la somme contribue à financer des actions d’intérêt général.

Un levier pour des pratiques plus durables

En refusant la logique du « tout promotionnel », les acteurs du Green Friday mettent aussi en avant une autre façon de produire et de vendre : matériaux plus responsables, produits conçus pour durer, réparabilité, meilleure transparence sur la chaîne de fabrication. L’acheteur est invité à se focaliser sur la qualité, l’impact environnemental et les conditions de production plutôt que sur le pourcentage de réduction.

Des marques et boutiques positionnées sur la mode ou les biens durables utilisent cette journée pour rappeler l’importance d’une consommation mesurée. Elles montrent qu’il est possible d’allier style, confort et respect de l’environnement sans passer par des remises extrêmes et une rotation permanente des collections.