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Méduse : les plages seront-elles envahies cet été ?

Justine Météocity

Publié par Justine Météocity

Publié le 10 juil. 2025 à 16:23

La chaleur s’installe sur la Méditerranée et, avec elle, une question taraude les vacanciers : les méduses vont-elles gâcher les plaisirs de la baignade cet été ? On fait le point sur les risques, les raisons de leur présence… et les astuces pour bronzer tranquille.

Plage vue du dessus

Des invasions de méduses… pas si simples à prévoir

La Méditerranée chauffe, mais les méduses ne sont pas en vacances tous les jours sur nos plages. Si la température de l’eau grimpe année après année, la présence de méduses reste imprévisible. Comme l’explique Benoît Derijard, biologiste à l’université de Nice, la hausse des températures favorise le développement du plancton, ce dont raffolent les méduses. Ajoutez à cela la chute des populations de prédateurs naturels – thons, espadons, tortues –, et vous avez un cocktail idéal pour une explosion de leur nombre.

Mais avant de vous imaginer entouré de tentacules à chaque baignade, gardez en tête que les méduses se déplacent surtout au gré des courants et des vents.

En Méditerranée, le courant Ligure, qui longe la côte d’est en ouest, et les vents du sud-est peuvent amener les méduses jusqu’aux plages. À l’inverse, un bon mistral ou un vent du nord les repousse vers le large, éloignant les éventuels bancs. Ouf ! Les méduses ne décident donc pas seules de leur destination estivale.

Un site recense la présence des méduses

Un site, Meduseo, centralise des signalements de méduses sur les plages françaises et européennes, un bon moyen de savoir si votre destination de vacances est infestée ou non. 

Notez que, si le poste de surveillance hisse un drapeau violet, cela peut signifier une présence de méduses ! En effet, cette couleur drapeau est hissée en cas de pollution mais aussi de faune aquatique dangereuse ou protégée.

Des espèces variées et des risques différents selon les plages

Toutes les méduses ne se valent pas côté désagréments. Les côtes méditerranéennes françaises voient surtout deux espèces : la fameuse Pelagia (ou « piqueur-mauve »), à la piqûre urticante redoutée des baigneurs, et la méduse « œuf au plat », plus impressionnante par sa taille que par sa dangerosité, car elle n’est pas urticante.

En Espagne, c’est la galère portugaise qui fait parler d’elle, notamment sur les plages de Catalogne, d’Andalousie ou des Baléares. Sa prolifération au printemps 2025 a mené à la fermeture temporaire de plages et à une hausse marquée des consultations médicales pour piqûres.

En 2024, les signalements de piqûres de méduses ont bondi de 40 % sur les plages espagnoles. Certaines municipalités déploient désormais des applications collaboratives pour signaler leur présence, et un drapeau blanc orné de deux méduses avertit les vacanciers du risque. Pratique pour éviter d’improviser un concours de grimaces après une baignade.

Pourquoi voit-on de plus en plus de méduses sur nos plages ?

La prolifération des méduses n’est pas un simple caprice météorologique. Plusieurs facteurs se combinent :

  • Réchauffement de la mer : l’eau plus chaude favorise la reproduction des méduses, qui raffolent aussi des eaux salines et calmes.
  • Pollution et plancton : la hausse du CO2 stimule la croissance du plancton, leur principale source de nourriture.
  • Diminution des prédateurs : surpêche et déclin des tortues et gros poissons laissent le champ libre aux méduses.
  • Courants marins perturbés : le changement climatique modifie la circulation des eaux, rapprochant parfois les méduses des plages.

Et pour ne rien arranger, les méduses supportent des eaux pauvres en oxygène, là où beaucoup de poissons ne peuvent survivre. Résultat : elles trouvent des zones « refuges » près des côtes, parfois au grand dam des baigneurs.

Piqures, précautions et bons réflexes à adopter

La plupart des méduses croisées en Méditerranée sont urticantes, mais pas toutes. Leurs piqûres provoquent en général des brûlures, démangeaisons, douleurs voire réactions allergiques nécessitant parfois un passage chez le médecin. Quelques conseils pour limiter les mauvaises surprises :

  • Évitez de toucher les méduses, même mortes : leurs filaments restent actifs.
  • Portez un t-shirt ou une combinaison légère pour la baignade si la présence de méduses est signalée.
  • Consultez les applications ou les drapeaux sur la plage pour connaître le risque.
  • En cas de piqûre, rincez à l’eau de mer (surtout pas d’eau douce), retirez les filaments avec précaution et consultez un secouriste ou un médecin si nécessaire.

Et si vous aviez prévu de piquer une tête lors d’un épisode de mistral, bonne nouvelle : ces vents sont vos alliés pour éloigner les méduses.