Vacances en France : ces sites naturels où il faut désormais réserver pour les visiter

Une fréquentation record qui pousse à réagir

Depuis la crise du Covid, les Français ont redécouvert les trésors naturels de l’Hexagone. Résultat : en 2024, plus de 100 millions de touristes ont sillonné la France, dont près de trois quarts étaient hexagonaux. Certains lieux ont vu leur fréquentation exploser, comme les falaises d’Étretat, le Mont-Saint-Michel ou les gorges de l’Ardèche.

Avec une hausse de 2 % par rapport à l’année précédente, la pression est réelle. Selon une étude de GreenGo, 74 % des voyageurs de l’été souhaitent privilégier la nature, ce qui a contribué à saturer les mêmes spots, souvent sans encadrement suffisant.

Calanques de Marseille : des quotas pour préserver les sentiers

Depuis 2022, certaines calanques des Bouches-du-Rhône ont mis en place un système de réservation obligatoire pendant les périodes de pointe. C’est le cas de la calanque de Sugiton et des Pierres Tombées, à proximité immédiate de Marseille.

Seulement 400 personnes par jour sont désormais autorisées à y accéder sur certaines dates clés, comme les week-ends du 21-22 juin, 28-29 juin ou encore les 6-7 septembre. Avant la mise en place de cette mesure, la calanque pouvait accueillir jusqu’à 2 500 personnes en une journée… avec à la clé une érosion accélérée et une flore piétinée.

Réserver se fait gratuitement en ligne, trois jours avant la date souhaitée. Petit conseil : partez tôt pour éviter la chaleur et les foules.

À Port-Cros, 6000 visiteurs maximum par jour

Le parc national de Port-Cros, dans le Var, est un autre joyau méditerranéen particulièrement fragile. Connu pour ses fonds marins, ses sentiers botaniques et ses criques isolées, l’archipel (Port-Cros, Porquerolles, Levant) attire plus de 10 000 visiteurs les jours d’été.

Face à cette pression, la jauge est désormais fixée à 6 000 personnes par jour. Une « charte des bateliers » a été instaurée, limitant les rotations des navettes et incitant à un tourisme plus lent et responsable.

Le mont Blanc n’est plus en accès libre

Chaque année, plus de 25 000 personnes tentent l’ascension du plus haut sommet d’Europe occidentale. Mais depuis 2019, impossible d’y grimper sans réservation dans un refuge officiel (Goûter, Nid d’Aigle ou Tête Rousse). La préfecture de Haute-Savoie a dû sévir face aux risques d’accidents et à la dégradation du site.

Cette mesure est maintenue pour l’été 2025. Entre mi-juin et septembre, seuls les alpinistes ayant une preuve de réservation peuvent partir à l’assaut du sommet.

L’île de Bréhat instaure un plafond de visiteurs

Située dans les Côtes-d’Armor, l’île de Bréhat est surnommée « la perle de la Bretagne ». En 2022, on y a compté des pics à 6 000 visiteurs par jour sur seulement 3 km².

Pour éviter la saturation, un nouveau quota limite à 4 700 le nombre de personnes autorisées à débarquer chaque jour en juillet et août 2025. Les compagnies maritimes locales (Vedettes de Bréhat, Sur Mer Bréhat) imposent désormais la réservation des traversées.

Les autorités recommandent de visiter l’île en semaine, notamment le lundi ou le jeudi, et d’éviter le samedi, jour de très forte affluence.

Une tendance européenne en plein essor

La France n’est pas la seule à encadrer l’accès à ses sites naturels :

• En Grèce, l’Acropole d’Athènes n’est accessible que sur réservation.
• À Venise, un ticket d’entrée est demandé aux visiteurs à la journée.
• En Espagne, certaines plages des Baléares sont restreintes à des quotas journaliers.
• En Italie, la Sardaigne interdit certains littoraux à certaines périodes.

Que faut-il retenir avant de partir ?

Si vous avez prévu de visiter ces lieux, anticipez !
Voici quelques conseils pour profiter sans frustration :

• Consultez les sites officiels pour savoir si une réservation est nécessaire.
• Réservez vos créneaux plusieurs jours à l’avance, notamment en juillet-août.
• Préférez les visites en semaine ou tôt le matin pour plus de tranquillité.
• Prévoyez une alternative si le site visé est complet (plage ou randonnée voisine).

Sources : ministère de l'Économie, parc national des calanques