Sécheresse en France : 18 départements en crise et une situation hydrique très préoccupante

Une situation hydrique sous tension : état des lieux en juillet 2025

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a tiré la sonnette d’alarme lors d’un déplacement à Orléans. Elle a insisté sur le caractère « déjà préoccupant » de la ressource en eau, un constat partagé par les autorités et les spécialistes du climat.

Au total, 18 départements sont classés en situation de crise. Cela signifie que l’usage de l’eau y est strictement limité, parfois uniquement sur certains secteurs. 48 départements appliquent des mesures de restriction, avec des règles qui varient suivant la gravité locale.

Des nappes phréatiques en nette baisse

Selon le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), la tendance est à la baisse : 87 % des nappes surveillées affichent un niveau en diminution, contre 62 % l’an dernier à la même période. Plus inquiétant encore, 39 % des nappes sont en dessous des normales mensuelles, alors qu’elles n’étaient que 17 % en 2024.

Ce déficit s’explique notamment par un mois de juin très sec, qui n’a pas permis la recharge des sous-sols. Malgré des précipitations hivernales bénéfiques dans certaines régions comme l’est lyonnais et le bassin parisien, la majorité du territoire reste vulnérable.

Des disparités régionales marquées

La situation hydrique n’est pas homogène sur le territoire. La région parisienne et l’est lyonnais s’en sortent mieux, avec un niveau d’optimisme « élevé » selon la ministre. D’autres secteurs comme la Bretagne, les Hauts-de-France ou le Massif central affichent une situation « intermédiaire ».

En revanche, la vigilance est maximale dans le Languedoc, où les nappes phréatiques sont « très basses » depuis trois ans. Les Pyrénées-Orientales restent un point noir, tandis que des départements comme les Ardennes, l’Aude, la Charente, la Dordogne, la Gironde, l’Indre et l’Indre-et-Loire sont placés en crise.

Restrictions d’eau et gestes à adopter

Partout où la situation l’exige, des restrictions d’eau sont en vigueur. Elles concernent les usages domestiques comme l’arrosage, le lavage des voitures ou le remplissage des piscines, mais aussi les usages agricoles et industriels.

Les autorités rappellent l’importance de préserver la ressource : privilégier les douches courtes, éviter de laver son véhicule ou de remplir sa piscine, et réserver l’eau aux usages prioritaires comme la santé, l’eau potable ou les interventions des pompiers.

Le dérèglement climatique, cause principale

Pour la ministre comme pour les experts, cette sécheresse est avant tout la conséquence du dérèglement climatique. Les épisodes de déficit hydrique deviennent plus fréquents, imposant une adaptation rapide de nos usages et une gestion des risques sur le long terme.

La conservation de l’eau en ce début d’été est donc essentielle, en attendant des précipitations suffisantes pour recharger les nappes.