| Pourquoi le mois de juin est-il souvent orageux ?

Pourquoi le mois de juin est-il souvent orageux ?

Claire Krust

Publié par Claire Krust

Publié le 05 juin 2025 à 10:00

Depuis la fin mai, la France connaît une série d’épisodes orageux marqués par une forte instabilité atmosphérique, notamment sur un axe sud-ouest / centre-est. Mais pourquoi le mois de juin est-il particulièrement orageux ?

éclair orages

De nombreux épisodes orageux ces dernières semaines

Le dimanche 1er juin, des supercellules très actives ont été observées entre le Puy-de-Dôme, la Loire, le Rhône et l’Ain. Des chutes de grêle dépassant 5 cm de diamètre ont été signalées, accompagnées de pluies diluviennes et d’une activité électrique exceptionnelle, avec plus de 4 000 éclairs en une heure sur certaines zones . Le département de l'Aveyron a également subi de fortes chutes de grêle en fin de journée, notamment entre Gabriac, Bozouls et Saint-Côme-d'Olt, occasionnant quelques dégâts.

Le mardi 3 juin, 14 départements allant du sud-ouest au Jura ont été placés en vigilance orange pour orages violents. Des cumuls de pluie importants ont été enregistrés, dépassant localement 80 mm, notamment entre les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le sud de la Haute-Garonne. Ces orages ont été accompagnés de fortes rafales de vent, de chutes de grêle et d'une activité électrique intense.

Ces événements s'inscrivent dans une tendance plus large d'un mois de juin souvent orageux, avec des épisodes pluvio-orageux intenses. Les conditions anticycloniques ne se sont réellement installées sur la France que du 22 au 24 juin, avec un pic de chaleur entre le 23 et le 26 .

Une atmosphère sous tension : juin, mois de transition

Le mois de juin occupe une place charnière dans le calendrier météorologique. À mi-chemin entre le printemps et l’été, il réunit souvent tous les ingrédients nécessaires à la formation d’orages. L’élévation progressive des températures diurnes, combinée à un sol encore bien humide des mois précédents, crée une atmosphère très instable.

De la chaleur… et de l’instabilité

L’ensoleillement s’intensifie en juin, atteignant son maximum autour du solstice. Cette chaleur rapide accumulée en journée réchauffe le sol, lequel réchauffe à son tour l’air en surface. Cet air chaud, plus léger, a alors tendance à s’élever. Si de l’air plus frais est présent en altitude, cela provoque un contraste thermique vertical : l’un des facteurs clés de l’instabilité atmosphérique.

L’humidité, carburant des orages

L’air chaud est souvent chargé d’humidité, surtout dans une France sous influence océanique ou méditerranéenne. Lorsque cet air humide monte, il se refroidit, la vapeur d’eau qu’il contient se condense et forme des nuages cumulonimbus, typiques des orages. Plus l’humidité est présente, plus le potentiel orageux est important.

Des déclencheurs supplémentaires

Outre les contrastes thermiques verticaux, d’autres facteurs viennent favoriser les orages en juin :

  • La topographie : le relief accentue les ascendances d’air, en particulier sur les massifs comme les Alpes ou le Massif central.
  • Les fronts ou lignes de convergence : l’arrivée d’une perturbation atlantique ou un flux d’air convergeant localement peut suffire à déclencher un orage.
  • Le cycle diurne : la chaleur accumulée durant la journée rend les fins d’après-midi et soirées particulièrement propices aux orages.

Des orages parfois violents

En juin, les orages peuvent se montrer soudains et violents. Ils sont souvent localisés mais accompagnés de phénomènes intenses : fortes pluies, rafales de vent, grêle, voire trombes marines ou tornades localisées. C’est également une période propice aux orages multicellulaires ou super cellulaires, notamment en cas de flux d'altitude bien organisé.