Actualités météo | Quand sera rallumé le chauffage collectif ? Ce qu’il faut savoir sur les dates, les règles et les recours
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Quand sera rallumé le chauffage collectif ? Ce qu’il faut savoir sur les dates, les règles et les recours

Publié par Sandrine , le 24 sept. 2025 à 09:23

Chaque automne, dans les immeubles équipés de chauffage collectif, une question revient chez les résidents : quand le chauffage sera‑remis en fonctionnement ?

Thermostat contre un mur

À quand le retour du chauffage collectif ?

Températures qui baissent, humidité matinale, ressentis en chute libre dès la fin septembre… Et pourtant, dans de nombreuses copropriétés, les radiateurs collectifs restent désespérément froids. Si vous êtes locataire ou copropriétaire dans un immeuble chauffé collectivement, vous vous êtes peut-être déjà demandé : pourquoi n’a-t-on pas encore allumé le chauffage ?, et surtout, que faire si rien ne bouge alors qu’il fait déjà bien frais ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’existe pas de date officielle et nationale imposée par la loi en France pour l’allumage du chauffage collectif. En revanche, des pratiques largement répandues, des décisions de copropriété, des obligations de confort thermique et des recours en cas d’abus existent. Voici tout ce qu’il faut savoir.

Une date d’allumage souvent fixée localement ou par usage

Dans la majorité des copropriétés, une période de chauffe « standard » est mentionnée dans le règlement de copropriété, généralement comprise entre le 15 octobre et le 15 avril. Ce sont des dates indicatives, non obligatoires, mais qui servent de cadre aux syndics et aux prestataires de chauffage.

La décision de mise en route appartient souvent au syndic, sur avis du conseil syndical et dans le respect du règlement de l’immeuble. Toutefois, certaines copropriétés ont laissé plus de souplesse, en prévoyant une mise en route « en fonction des températures extérieures », ce qui peut générer de l’attente… ou des désaccords.

Dans les régions plus froides, notamment en montagne ou dans le nord-est de la France, l’allumage peut intervenir dès la fin septembre. En revanche, dans des zones à climat plus doux, certains syndics attendent mi-octobre, voire plus tard si l’automne reste clément.

Pourquoi le chauffage tarde parfois à être remis en route

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles un syndic ou une copropriété peut décider de retarder l’allumage du chauffage collectif, même si les résidents commencent à ressentir le froid :

  • Économies d’énergie et de charges : allumer plus tard permet de limiter les frais de chauffage dans un contexte de hausse des coûts de l’énergie.
  • Températures extérieures encore douces dans la journée : certains syndics attendent plusieurs jours consécutifs de froid matinal avant d'agir.
  • Contrats avec les chauffagistes : certaines entreprises de maintenance imposent des délais techniques ou des conditions météorologiques particulières pour intervenir.
  • Travaux ou pannes : un retard peut parfois cacher un problème technique, notamment dans les immeubles anciens ou en rénovation.

Mais le confort thermique des habitants ne doit pas être sacrifié à ces considérations, surtout lorsque la température intérieure devient insuffisante.

Température minimale dans un logement : ce que dit la loi

La loi ne fixe pas une date d’allumage, mais elle impose une température minimale à respecter dans les logements, y compris ceux chauffés collectivement. Selon le code de la construction et de l’habitation (article R*111-6), la température intérieure doit pouvoir atteindre au minimum 18 °C dans les pièces principales, avec une tolérance jusqu’à 19 °C dans de nombreux règlements sanitaires départementaux.

En cas de manquement, et si votre logement reste trop froid plusieurs jours de suite, cela peut être considéré comme une atteinte au droit au logement décent. Cette obligation s’impose aussi bien aux bailleurs qu’aux copropriétés.

Locataires ou copropriétaires : que faire si le chauffage tarde à être allumé ?

Si vous estimez que l’attente est excessive, ou que votre logement devient inconfortable, voici les démarches à envisager.

1. Vérifiez le règlement de copropriété ou le bail

Commencez par consulter les documents officiels. Le règlement de copropriété fixe-t-il une période précise pour la mise en route ? Y a-t-il des clauses conditionnées à la température extérieure ? En tant que locataire, votre bail peut aussi indiquer des conditions de chauffage minimum.

2. Mesurez la température

Avant d’agir, il est essentiel d’objectiver la situation. Utilisez un thermomètre pour mesurer la température de votre logement sur plusieurs jours à différents moments de la journée. Si la température reste inférieure à 18-19 °C, vous êtes fondé à demander une action.

3. Contactez le syndic (ou le bailleur si vous êtes locataire)

Adressez une demande claire et polie, idéalement par écrit, pour signaler le problème et rappeler les obligations de confort. Joignez vos relevés de température si possible. Si vous êtes locataire, vous pouvez aussi vous adresser directement au propriétaire, qui devra agir auprès du syndic.

4. Regroupez les résidents pour une demande collective

Dans de nombreux cas, une plainte individuelle reste lettre morte. Mais une réclamation commune de plusieurs habitants, relayée par le conseil syndical, a souvent plus de poids auprès du syndic.

5. Recours en cas de refus persistant

Si la situation ne s’améliore pas, il est possible de :

  • Envoyer une mise en demeure au syndic ou au bailleur (en recommandé).
  • Alerter la mairie ou la direction départementale de la protection des populations (DDPP).
  • En dernier recours, saisir le tribunal judiciaire pour obtenir une injonction d’allumage du chauffage.

Chauffage collectif et changement climatique : vers des pratiques évolutives

Avec le réchauffement climatique, les automnes sont en moyenne plus doux qu’il y a quelques décennies. Certaines copropriétés ont donc tendance à retarder légèrement l’allumage. Mais les périodes de froid soudain, comme celles observées fin septembre ou début octobre certaines années, montrent que les dates traditionnelles doivent rester flexibles.

Par ailleurs, les préoccupations environnementales et économiques poussent à repenser les usages : isolation renforcée, régulation plus fine des températures, répartition individualisée des frais via des répartiteurs de chaleur… Autant de pistes pour concilier confort et sobriété énergétique.