Quand la météo change le cours de l’Histoire : les grandes batailles influencées par le temps
La météo n’est pas qu’une affaire de parapluie ou de lunettes de soleil : elle a parfois bouleversé le destin de nations entières. À travers les siècles, des tempêtes, des hivers rigoureux ou de simples pluies ont décidé du sort d’armées et influencé l’histoire mondiale. Voici quelques-unes des batailles les plus marquées par les caprices du ciel.

La bataille de Salamine (480 av. J.-C.)
Lors des guerres médiques, la puissante flotte perse de Xerxès fit face aux Grecs. Alors que les Perses dominaient numériquement, une tempête dispersa une partie de leur flotte. Les Grecs profitèrent de cette désorganisation et remportèrent une victoire décisive. Sans cette météo capricieuse, l’Empire perse aurait pu s’étendre en Europe bien plus largement.
Les invasions mongoles du Japon (1274 et 1281)
Kubilai Khan, petit-fils de Gengis Khan, tenta par deux fois de conquérir le Japon. À chaque expédition, des typhons dévastèrent sa flotte. Ces vents, appelés « kamikaze » ou « vents divins », furent interprétés comme une protection divine par les Japonais. Ils mirent fin aux ambitions mongoles dans l’archipel.
L’Invincible Armada (1588)
Philippe II d’Espagne lança sa flotte, l’« Invincible Armada », pour envahir l’Angleterre et renverser Élisabeth Ire. Mais une série de tempêtes dispersa les navires espagnols, qui furent harcelés par les forces anglaises. La défaite marqua le début du déclin maritime de l’Espagne et l’ascension de l’Angleterre comme puissance navale.
La campagne de Russie de Napoléon (1812)
La Grande Armée de Napoléon, forte de plusieurs centaines de milliers d’hommes, pénétra en Russie. Mais l’hiver russe, d’une rigueur extrême, combiné à la tactique de la terre brûlée, décima les troupes françaises. Le froid, la faim et les maladies réduisirent l’armée à une poignée de survivants lors de la retraite. Un tournant majeur dans l’histoire de l’Empire napoléonien.
Waterloo (1815)
Trois ans plus tard, la pluie joua encore contre Napoléon. La veille de la bataille de Waterloo, un orage détrempa le sol. L’artillerie française, habituellement redoutable, s’enlisa dans la boue. Le retard pris pour engager les combats permit aux renforts prussiens de rejoindre Wellington. Résultat : la défaite définitive de Napoléon.
L’Opération Barbarossa et la Seconde Guerre mondiale (1941-1942)
Lors de l’invasion de l’URSS par l’Allemagne nazie, la météo fut un adversaire implacable. En automne, la « raspoutitsa » transforma les routes en bourbiers, freinant les blindés.
Puis l’hiver russe, avec des températures atteignant -30 °C, gela le matériel et épuisa les soldats. Cette météo extrême contribua à stopper l’avancée allemande devant Moscou.
Le Débarquement de Normandie (1944)
Le succès du D-Day dépendait entièrement des conditions météo. Prévu initialement le 5 juin, le débarquement fut repoussé d’un jour à cause d’une tempête.
Une courte fenêtre de beau temps, prévue par les météorologues alliés, permit l’opération le 6 juin. Un jour plus tôt ou plus tard, le sort de la Seconde Guerre mondiale aurait pu être bien différent.