Actualités météo | Pourquoi des tonnes d’algues rouges recouvrent-elles les plages de Vendée cette année ?
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Pourquoi des tonnes d’algues rouges recouvrent-elles les plages de Vendée cette année ?

Publié par Claire Krust , le 13 oct. 2025 à 14:15

Depuis plusieurs jours, un phénomène impressionnant attire l’attention sur la plage de Sion, à Saint-Hilaire-de-Riez, en Vendée : des milliers de tonnes d’algues rouges s’accumulent sur le sable, formant parfois des amas d’un mètre de haut. Face à cette invasion inédite, riverains et vacanciers s’interrogent sur l’origine de ces dépôts, leurs impacts et les solutions mises en place pour y faire face.

Algues rouges sur une plage

Un phénomène naturel, mais spectaculaire sur la côte vendéenne

À Saint-Hilaire-de-Riez, la plage de Sion est recouverte d’épais tapis d’algues rouges, au point de surprendre les habitués. Certains promeneurs témoignent n’avoir « jamais vu autant d’algues dans la baie » en plus de deux décennies.

Si la quantité est remarquable cette année, le phénomène n’est pourtant pas inédit sur le littoral vendéen. Ce sont les tempêtes et les forts mouvements de houle qui décrochent ces algues, principalement de l’espèce Soliera chordalis, d’un plateau rocheux situé à une dizaine de mètres de profondeur au large de la côte. Portées par la mer, elles échouent en masse, particulièrement dans la baie de Sion, qui agit comme un piège naturel.

Chaque année, on estime que 40 000 à 50 000 tonnes d’algues rouges s’échouent sur cette plage, rendant par endroits l’accès à la mer difficile, voire dangereux pour les promeneurs.

Des risques sanitaires très limités

Contrairement aux algues vertes qui posent parfois des soucis de toxicité, les algues rouges n’entraînent aucun risque majeur en dehors des périodes de forte chaleur. En automne, la météo clémente de la région ne favorise pas la dégradation rapide de ces végétaux, ce qui écarte tout danger sanitaire immédiat pour la population ou les animaux domestiques.

Néanmoins, l’accumulation d’algues peut gêner la circulation sur la plage et, lors de leur décomposition en été, entraîner des désagréments olfactifs.

Un recyclage local : de la plage au champ ou à l’étable

Plutôt que de considérer ces algues comme un simple déchet, la Vendée a développé depuis onze ans une véritable filière de valorisation. Localement, les jardiniers utilisent les algues rouges comme fertilisant naturel, appréciant leur capacité à enrichir le sol en iode et à limiter la pousse des mauvaises herbes.

À plus grande échelle, l’entreprise vendéenne Thomsea collecte et lave une partie des algues échouées, avant de les expédier vers Olmix, une société bretonne spécialisée dans la transformation des algues en produits agricoles et en granulés pour l’alimentation animale (porcs, volailles).

Pour la saison en cours, Thomsea prévoit d’envoyer 2 500 tonnes d’algues à Olmix, avec l’objectif de doubler ce volume à l’horizon 2030. Ce circuit permet de limiter l’envasement des plages tout en créant une activité économique locale et régionale.