Sécheresse dans le Pas-de-Calais : la vigilance reste de mise malgré le retour de la pluie

Des pluies encourageantes, mais un déficit qui persiste

Le mois de septembre s'est avéré plus humide que la moyenne dans le Pas-de-Calais, avec 87 mm de précipitations à Ambleteuse et 108 mm à Boulogne-sur-Mer, dépassant les normales mensuelles. Cette amélioration a permis une augmentation temporaire du débit des cours d'eau locaux, laissant espérer une amélioration des ressources en eau.

Cependant, cette pluviométrie récente n’a pas suffi à combler le déficit hydrique accumulé depuis l’été. Les nappes souterraines, essentielles pour l’alimentation en eau de la région, affichent toujours des niveaux jugés bas à modérément bas selon les données d’info-secheresse.fr. Les mesures réalisées par piézomètres indiquent que le niveau des eaux souterraines reste en deçà des moyennes saisonnières.

Où la vigilance sécheresse est-elle appliquée ?

Face à ce constat, la préfecture du Pas-de-Calais a décidé le 13 octobre 2025 de placer plusieurs bassins-versants en vigilance sécheresse :

• L’Audomarois
• Le delta de l’Aa
• Le Boulonnais
• La Lys
• La Marque-Deûle
• La Canche

Dans ces zones, tous les cours d'eau sont concernés, notamment ceux qui alimentent les principales agglomérations et zones agricoles. La vigilance sécheresse ne signifie pas de restrictions obligatoires, mais elle encourage une gestion responsable de la ressource.

Quelle sobriété pour quels usages ?

La vigilance sécheresse, déclenchée par le préfet, n’impose pas de mesures coercitives pour l’instant. Cependant, habitants, collectivités et entreprises sont invités à réduire volontairement leurs consommations d’eau, notamment pour les usages non essentiels. Les secteurs concernés doivent privilégier :

• L’arrêt ou la limitation du remplissage des piscines
• La réduction de l’arrosage des jardins et espaces verts
• La diminution du lavage des véhicules

Les efforts accomplis par certains, comme les industriels du Boulonnais, ont déjà permis de diminuer la consommation d’eau de 11% par rapport à l’année précédente, selon la préfecture. Ces gestes contribuent à préserver la ressource pour les besoins essentiels.

Pourquoi les nappes souterraines peinent-elles à se recharger ?

Le fonctionnement des nappes phréatiques dépend non seulement de la quantité de pluie, mais aussi de sa répartition dans le temps. Après une période sèche prolongée, les sols restent souvent trop imperméables pour permettre une infiltration efficace. Même en cas de précipitations abondantes, une partie de l’eau ruisselle en surface sans atteindre les nappes profondes.

Les experts rappellent que la recharge des nappes s’effectue principalement en automne et en hiver, lorsque la végétation consomme moins d’eau et que l’évaporation est réduite. C’est donc sur la durée que l’on pourra juger d’une éventuelle amélioration.