Actualités météo | Pourquoi et comment se forment les inondations ? Décryptage scientifique, actualité et prévention
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Pourquoi et comment se forment les inondations ? Décryptage scientifique, actualité et prévention

Publié par Sandrine , le 06 sept. 2025 à 19:56

Chaque année, des milliers de foyers français sont confrontés à une inondation : rues de Paris transformées en canaux, villages du Gard coupés du monde ou encore quartiers submergés à Marseille après une nuit d’orage. Mais pourquoi l’eau déborde-t-elle ainsi, et peut-on vraiment anticiper ces catastrophes ?

Inondations dans une rue

Qu’est-ce qu’une inondation ? Catégories, anecdotes et vigilance renforcée

Qui n’a jamais vu ces images impressionnantes de voitures emportées par les flots à Nîmes ou à Lourdes ? L’inondation, c’est avant tout une submersion rapide et temporaire d’un espace habituellement sec, provoquée par un excès d’eau d’origine météorologique ou géographique.

En France, ce risque concerne près de 21 000 communes et expose 17 millions d’habitants (source : DREAL).

On distingue principalement :

  • Inondations fluviales : débordement des rivières, fleuves ou torrents lors de crues, comme la Loire à Orléans ou la Seine à Paris.
  • Inondations par ruissellement : accumulation d’eau en surface lors de fortes pluies, notamment en zone urbaine où le sol est imperméabilisé ; on parle alors de crue « éclair ».
  • Inondations maritimes : submersion temporaire des côtes lors d’une tempête, souvent aggravée par une surcote (élévation du niveau de la mer sous l’effet du vent et de la pression atmosphérique).

À noter : les épisodes cévenols, typiques du Sud-Est (Gard, Hérault, Ardèche), désignent des pluies diluviennes et stationnaires sur les reliefs, capables de faire tomber jusqu’à 300 mm d’eau en 24h, soit l’équivalent de deux mois de précipitations en une seule journée.

Pourquoi les inondations surviennent-elles ? Les facteurs scientifiques et humains

Selon Météo-France, une inondation se produit lorsque la quantité d’eau précipitée dépasse la capacité d’absorption du sol ou d’écoulement des cours d’eau. Plusieurs mécanismes s’entrecroisent :

  • Intensité et durée des précipitations : lors d’orages violents, on peut enregistrer plus de 100 mm/h sur certains secteurs (exemple : Vaison-la-Romaine, 1992).
  • Nature et état du sol : un sol saturé, gelé ou bétonné n’absorbe plus l’eau, favorisant le ruissellement.
  • Topographie : vallées encaissées, pentes marquées et cuvettes naturelles accélèrent la concentration et la violence des crues.
  • Urbanisation : la multiplication des surfaces imperméables (bâtiments, routes) bloque l’infiltration naturelle de la pluie.
  • Entretien et gestion des cours d’eau : l’encombrement des rivières ou la suppression des zones d’expansion naturelle des crues aggravent le risque.

Le changement climatique amplifie l’occurrence et l’intensité des épisodes extrêmes. Selon le dernier rapport du GIEC (IPCC), le réchauffement de l’atmosphère augmente la capacité de l’air à contenir l’humidité, d’où des pluies plus intenses sur de courtes périodes.

Étapes et conséquences d’une inondation : du phénomène à la vie quotidienne

Le déroulement d’une inondation suit généralement quatre grandes étapes, avec des impacts concrets sur la population et l’économie :

Étape Description Conséquences
Saturation Le sol ou le réseau d’eaux pluviales atteint sa capacité maximale Premier ruissellement, montée rapide des eaux
Débordement L’eau sort de son lit naturel (rivière, mer, réseau urbain) Inondation des rues, caves, champs
Propagation L’eau s’étend aux points bas et zones vulnérables Évacuations, coupures d’accès, arrêt des transports
Retrait L’eau se retire progressivement Dégâts matériels, risques sanitaires, nettoyage

En France, une inondation majeure coûte en moyenne plus de 30 000 € par sinistre pour un particulier (source : Fédération Française de l’Assurance).

Les conséquences dépassent largement les dégâts matériels : coupures de courant, pollution de l’eau, évacuations massives, pertes agricoles et interruption de l’activité économique sont fréquentes.

Après la tempête Xynthia en 2010, plus de 50 000 personnes ont été déplacées sur la façade atlantique.

Où et quand le risque d’inondation est-il le plus élevé en France ? 

La carte du risque évolue selon la saison et la localisation :

  • Sud-Est (Gard, Hérault, Var) : épisodes cévenols d’automne et crues éclairs, vigilance maximale de septembre à novembre.
  • Bassin de la Seine, Loire et Rhône : crues hivernales majeures pouvant toucher Paris, Lyon ou Orléans. En janvier 2018, la Seine a atteint 5,84 m à Paris, soit près du double de son niveau habituel.
  • Littoral atlantique et Manche : submersions marines lors de tempêtes associées à des surcotes, comme lors de la tempête Xynthia.

Selon le rapport du Ministère de l’Écologie, un Français sur quatre vit en zone inondable. La vigilance est donc de mise toute l’année, avec un pic entre septembre et avril, mais les orages d’été ne sont pas à sous-estimer.