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Pourquoi certaines personnes supportent mieux la chaleur ?

Publié par Claire Krust , le 08 août 2025 à 14:30

Quand le mercure grimpe, on n’est pas tous égaux face à la canicule. Certains gardent la tête froide, d’autres suffoquent dès les premiers 30 °C. Qu’est-ce qui explique ces différences ? Entre génétique, adaptation quotidienne et facteurs environnementaux, la résistance à la chaleur se révèle bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Homme en train de boire

Comment le corps s’adapte (ou non) à la chaleur

Face à une vague de chaleur, notre organisme déploie une véritable stratégie de survie. La transpiration, la vasodilatation et l’évaporation de l’eau à la surface de la peau permettent d’évacuer les excès de chaleur interne. Mais toutes les personnes ne sont pas logées à la même enseigne.

En France, lors de la canicule de juin 2022, on a constaté que les personnes âgées de plus de 75 ans étaient les plus vulnérables : leur corps transpire moins, la sensation de soif diminue et le risque de déshydratation s’accentue. À l’opposé, les jeunes adultes et les sportifs, déjà habitués à des efforts sous la chaleur, s’en sortent souvent mieux.

Les facteurs qui font la différence

1. La génétique, un avantage caché ?

Notre patrimoine génétique influence la capacité de nos glandes sudoripares à produire de la sueur. Certaines populations, comme celles originaires du bassin méditerranéen ou d’Afrique de l’Ouest, ont développé au fil des générations une meilleure tolérance aux fortes températures. On parle ici d’adaptation évolutive.

2. L’acclimatation : le corps apprend

Vivre dans une région chaude, comme le Sud-Est de la France, ou exercer un métier en extérieur (agriculteur, ouvrier du BTP à Marseille, par exemple), favorise l’adaptation du corps à la chaleur. Après quelques jours d’exposition, nos vaisseaux sanguins se dilatent plus facilement, et notre organisme apprend à transpirer plus efficacement.

3. L’état de santé et les traitements

Les maladies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque) ou certains traitements médicamenteux (diurétiques, antihypertenseurs) entravent parfois la capacité du corps à réguler sa température. Les enfants en bas âge, dont le système de thermorégulation n’est pas mature, nécessitent aussi une vigilance accrue.

Habitudes, adaptation et environnement : tout compte !

Les gestes du quotidien influent fortement sur la tolérance à la chaleur. Une hydratation régulière, une alimentation légère, des vêtements amples et clairs : autant de réflexes qui préparent le corps à affronter la canicule. À l’inverse, l’alcool, les boissons sucrées ou la sédentarité augmentent le risque de coup de chaleur.

Enfin, l’environnement immédiat joue un rôle majeur. Les habitants des grandes villes, comme Paris ou Lyon, souffrent davantage du phénomène d’îlot de chaleur urbain : le béton et l’asphalte stockent la chaleur, rendant les nuits étouffantes et la récupération difficile.

Chaleur et changement climatique : un défi croissant

Selon les chiffres de Météo-France, la fréquence des vagues de chaleur a été multipliée par trois depuis les années 1980. En 2023, la France a connu pas moins de six épisodes de canicule, affectant particulièrement la vallée du Rhône et le Sud-Ouest. Le GIEC alerte : le dérèglement climatique rend ces phénomènes plus intenses et plus longs, mettant à l’épreuve notre capacité d’adaptation.

« Face à la multiplication des records de température, il devient essentiel de comprendre et d’anticiper les risques pour les populations les plus fragiles », explique le Dr Marie Dupuis, médecin climatologue.