Actualités météo | Deux Français vont traverser l'Antarctique en ski et kitesurf pour mieux comprendre le climat
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Deux Français vont traverser l'Antarctique en ski et kitesurf pour mieux comprendre le climat

Publié par Sandrine Météocity , le 04 nov. 2025 à 15:24

Deux Français se lancent dans une expédition inédite à la surface de l’Antarctique. Leur but : extraire de la glace vieille de 130 000 ans pour mieux comprendre l’histoire climatique de la planète. 

Glacier

Une traversée extrême pour la science et la planète

Matthieu Tordeur, explorateur polaire, et Heïdi Sevestre, glaciologue, ont posé le pied sur la base de Novolazarevskaya en Antarctique de l’Est. C’est le point de départ d’une aventure scientifique et humaine hors norme.

Ils disposent de 90 jours pour traverser le continent. On parle ici de plus de 4 000 kilomètres, reliant les hauts plateaux orientaux à l’ouest du continent. Pourquoi choisir cette période ? L’été austral offre des conditions climatiques moins hostiles, rendant l’expédition possible.

Le choix du mode de déplacement n’est pas anodin. Les deux scientifiques progressent à skis, tractés par des voiles de kite-surf. Cette technique leur permet d’avancer rapidement, parfois jusqu’à 200 kilomètres par jour si le vent le permet. 

Transporter tout le nécessaire est un défi en soi. Chacun tire un traîneau de 200 kilos chargé de vivres, d’équipements de survie et du matériel scientifique indispensable. L’autonomie est totale, la sécurité dépend de leur préparation et de leur capacité à anticiper l’imprévu.

Plonger dans le passé du climat grâce à la glace millénaire

On parle ici de carottes de glace : ce sont des cylindres extraits des couches profondes du glacier, conservant des bulles d’air et des particules piégées depuis des milliers d’années. Véritables archives naturelles, ces carottes permettent d’étudier l’évolution du climat sur de très longues périodes.

Les échantillons collectés pourraient remonter à plus de 130 000 ans. Cette période correspond à la dernière grande phase de réchauffement naturel de la Terre. En analysant la composition de la glace – et notamment la concentration des gaz à effet de serre (comme le dioxyde de carbone et le méthane, qui piègent la chaleur dans l’atmosphère) – on peut reconstituer l’histoire des grandes variations climatiques.

Si l’Antarctique de l’Ouest venait à fondre massivement, les conséquences seraient planétaires : élévation du niveau des mers, modification des courants océaniques, perte d’espèces. Pourtant, ce scénario n’est pas une fatalité.

Une expédition engagée pour la sauvegarde de l’Antarctique

La COP30, qui se tiendra au Brésil le 10 novembre, rassemblera les décideurs mondiaux autour de la lutte contre le réchauffement climatique. Les deux Français veulent rappeler que l’avenir de l’Antarctique ne dépend pas que de la nature, mais aussi de nous tous.

Les scientifiques insistent : la disparition de l’Antarctique de l’Ouest n’est pas inéluctable. Elle dépend des efforts collectifs pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. 

En s’appuyant sur des faits et des mesures concrètes, cette mission veut renforcer la prise de conscience. Sensibiliser à l’urgence, c’est aussi donner les moyens d’agir.