Pompe à chaleur ou poêle à bois : quel chauffage est le plus économique cet hiver ?

Résumé : Pompe à chaleur ou poêle à bois, que faut-il retenir ?

• La pompe à chaleur assure un chauffage performant, surtout dans les régions au climat tempéré comme la Loire-Atlantique ou la Gironde, mais demande un investissement initial élevé.
• Le poêle à bois reste très compétitif dans les territoires forestiers (Vosges, Massif central), avec un coût d’utilisation faible si le bois est local, mais un confort parfois moins homogène.
• Le choix dépend de l’isolation du logement, des conditions climatiques locales, et des aides disponibles.
• L’impact environnemental est globalement positif pour les deux systèmes, sous conditions d’usage raisonné.

PAC et poêle à bois : fonctionnement, coûts et perspectives pour l’hiver

Quel système de chauffage correspond vraiment à vos besoins ?

Avant de trancher, il faut comprendre comment chaque solution fonctionne et ce qu’elle implique au quotidien. Avez-vous déjà pensé à la facilité d’utilisation ? À la sécurité d’approvisionnement en énergie dans votre région ? À la durée de vie de votre installation ?

La pompe à chaleur (PAC) capte les calories de l’air extérieur ou du sol pour chauffer votre intérieur. En Île-de-France, à Nantes ou dans le Bordelais, la PAC air/eau est très prisée car elle offre un rendement stable et un confort constant, même lors de variations modérées de température. Son coefficient de performance (COP) oscille entre 3 et 4 : pour 1 kWh d’électricité consommé, elle restitue jusqu’à 4 kWh de chaleur. Le principal atout : son pilotage automatique et sa discrétion.

Le poêle à bois, qu’il fonctionne à bûches ou à granulés, séduit particulièrement dans les régions rurales ou boisées, comme le Limousin ou la Savoie. Son rendement peut atteindre 90 % pour les modèles à granulés récents. Il apporte une chaleur immédiate et conviviale, mais nécessite un approvisionnement régulier en combustible et une gestion du stock.

Le choix du système de chauffage dépend avant tout de l’adaptation à l’habitat et aux usages, mais aussi de la disponibilité locale des énergies.

Tableau comparatif : coûts et rendement 

Source : ADEME, Observatoire des énergies renouvelables 2024

Coûts, efficacité, confort : comment arbitrer entre PAC et poêle à bois ?

Le prix de l’énergie, un critère décisif cet hiver

Le coût du bois reste très stable, entre 60 et 90 € la stère pour des bûches dans le Périgord ou les Ardennes, et 330 à 380 € la tonne de granulés (avec une disponibilité parfois tendue, comme constaté en Auvergne cet automne). L’électricité, elle, a subi une hausse de +15 % début 2025, avec un tarif autour de 0,25 €/kWh (tarif réglementé en vigueur à Lyon ou Toulouse).

Pour un logement de 100 m² bien isolé, une pompe à chaleur consommera entre 2 500 et 3 500 kWh/an, tandis qu’un poêle à bois nécessitera 6 à 8 stères/an de bûches ou 2 tonnes de granulés/an.

Confort d’usage et entretien : des expériences différentes

• PAC : chauffage homogène, programmation facile, bruit limité. Idéal pour les grandes villes ou les pavillons modernes (exemple : Nantes, Toulouse).
• Poêle à bois : chaleur rayonnante, ambiance conviviale, idéal pour une pièce principale ou en appoint. Privilégié dans les maisons de campagne, chalets de montagne ou zones rurales (Savoie, Corrèze).
• Entretien : ramonage annuel obligatoire pour le poêle, contrôle régulier pour la PAC. La disponibilité du bois peut varier selon la région et la météo (sècheresse, intempéries).

Dans les régions très froides (Alpes, Vosges), le poêle à bois en complément d’une PAC peut garantir un confort optimal, même lors de vagues de froid extrême.

Enjeux écologiques et aides financières : le chauffage responsable

Sur le plan environnemental, la pompe à chaleur fonctionne à l’électricité, dont la part renouvelable et nucléaire progresse en France, ce qui réduit son empreinte carbone. Le poêle à bois est neutre en CO₂ si le bois provient de filières locales et durables, comme dans le Jura ou le Limousin. Attention : en zone urbaine (Paris, Grenoble), la combustion du bois génère des particules fines, un enjeu de santé publique reconnu par l’ANSES.

En 2025, les aides publiques à la rénovation énergétique sont importantes : on retrouve MaPrimeRénov’, les primes CEE, l’éco-prêt à taux zéro et un taux de TVA réduit pour certains travaux. Pour une pompe à chaleur, l’aide de MaPrimeRénov’ peut aller jusqu’à 11 000 € dans les cas les plus favorables, tandis que pour un poêle à granulés l'aide est souvent de l’ordre de quelques milliers d’euros selon le profil de revenus. Les collectivités locales (par exemple en Bretagne, Grand Est) proposent parfois des bonus supplémentaires pour les équipements très performants, selon les territoires.

Conseils pratiques : optimiser son chauffage cet hiver

• Faites réaliser un diagnostic énergétique avant tout achat : chaque logement a ses spécificités.
• Pensez à renforcer l’isolation : c’est le premier levier d’économies, surtout dans les maisons anciennes
• Comparez les coûts sur 10 ans : installation, énergie, entretien, durée de vie du matériel.
• Renseignez-vous sur les aides nationales et locales : elles peuvent faire basculer la rentabilité.
• En cas de grand froid, combiner PAC et poêle à bois peut offrir flexibilité et sécurité.
• Stockez toujours du bois sec ou prévoyez un contrat d’entretien pour la PAC : anticipation = économies.

Mais dans tous les cas, c’est l’isolation qui reste la meilleure alliée pour limiter la consommation et protéger la planète. En choisissant un chauffage adapté, performant et bien entretenu, on agit pour son confort, son portefeuille et l’environnement.