Faut-il couper le chauffage la nuit ? Les bons réglages pour consommer moins

Couper ou baisser le chauffage la nuit ? La logique énergétique

La question revient chaque hiver : faut-il couper complètement le chauffage pendant la nuit, ou le laisser tourner à faible intensité ? Sur le plan énergétique, les spécialistes convergent : baisser la température est préférable à un arrêt total dans la plupart des logements classiques, surtout en climat tempéré comme en France.

Quand on coupe le chauffage, le logement se refroidit progressivement. Si l’isolation est moyenne (fenêtres anciennes, murs peu isolés, plancher froid), la température peut chuter de plusieurs degrés en quelques heures. Le matin, le système de chauffage doit alors fonctionner à plein régime pour rattraper ce retard. On consomme donc beaucoup d’énergie sur une courte période.

À l’inverse, un abaissement de 2 à 3 °C la nuit limite les pertes de chaleur tout en réduisant les besoins. On évite le « grand froid » dans le logement et le chauffage redémarre plus doucement au réveil. Les études de terrain montrent qu’une baisse modérée et régulière est plus efficace que des coupures brutales répétées.

À combien mettre le chauffage la nuit ?

Les autorités sanitaires et les agences de l’énergie recommandent depuis plusieurs années une température dite de confort raisonné. Ces valeurs restent de bonnes références pour régler son chauffage la nuit comme la journée.

Températures de confort recommandées pièce par pièce

Concrètement, on peut viser une consigne globale autour de 17 °C à 18 °C la nuit dans le logement, en surveillant surtout la température ressentie dans les chambres.

Pour les personnes âgées, malades ou très sensibles au froid, abaisser à 16 °C peut être trop bas. Dans ces situations, on reste plutôt autour de 18 °C, tout en renforçant l’isolation du lit (couette, couverture, bouillotte) plutôt que de surchauffer tout l’appartement.

Faut-il éteindre le chauffage électrique la nuit ?

Les radiateurs électriques modernes (convecteurs récents, panneaux rayonnants, radiateurs à inertie) fonctionnent mieux en régime stable. Les couper totalement la nuit n’est pas optimal, surtout dans les logements mal isolés.

Pour ce type de chauffage, les spécialistes préconisent plutôt :

• Un abaissement de 2 à 3 °C sur le thermostat ou les radiateurs programmables.
• La programmation d’horaires fixes (par exemple : 22 h – 6 h en mode « éco »).
• Un redémarrage progressif avant le lever, pour éviter les à-coups de consommation.

Couper complètement peut se justifier dans un logement très bien isolé, avec une forte inertie thermique (béton, isolation renforcée). Dans ces cas, la température baisse peu pendant la nuit. On ne déclenche alors le chauffage qu’au moment le plus utile, sans inconfort.

Faut-il baisser le chauffage au gaz la nuit ?

Pour une chaudière gaz (murale ou au sol), le raisonnement est similaire. Un abaissement nocturne de quelques degrés est recommandé, notamment si l’on dispose d’un thermostat programmable ou d’une régulation centralisée.

En pratique, on peut programmer :

• 19 °C le matin et le soir (plages de présence).
• 17 °C à 18 °C la nuit.
• 16 °C à 17 °C en journée si le logement est vide.

Éteindre complètement la chaudière la nuit est rarement pertinent dans un climat humide ou froid, car les parois se refroidissent fortement. Le redémarrage coûte cher en énergie et peut créer une sensation de parois « glacées » le matin, même si l’air est à la bonne température.

Faut-il baisser le chauffage la nuit avec une pompe à chaleur ?

Les pompes à chaleur (PAC air-air ou air-eau) ont un rendement optimal lorsqu’elles fonctionnent de manière continue à basse puissance. Les coupures totales et les redémarrages fréquents dégradent souvent leur performance, surtout quand il fait froid et humide dehors.

Dans ce cas précis, les experts recommandent plutôt :

• Un abaissement limité de 1 à 2 °C la nuit par rapport à la consigne de jour.
• Le maintien d’un fonctionnement quasi continu, avec modulation automatique de la puissance.
• Éviter les passages de 15 °C à 21 °C en peu de temps, qui sollicitent fortement la machine.

Autrement dit, sur une pompe à chaleur, couper le chauffage la nuit n’est généralement pas une bonne idée. Une courbe de température douce et régulière permet de consommer moins et d’augmenter la durée de vie de l’appareil.

FAQ : chauffage la nuit, les réponses aux questions concrètes

Faut-il couper le chauffage la nuit pour faire des économies ?

Dans la plupart des cas, non. Il est plus efficace de baisser la consigne de 2 à 3 °C que de couper totalement. Le logement reste tempéré, la remise en température est plus douce et la consommation globale est souvent moindre, surtout si l’isolation n’est pas optimale.

À quelle température régler le chauffage la nuit dans la chambre ?

Les recommandations convergent vers une plage de 16 °C à 18 °C. En dessous, certaines personnes ressentent un inconfort marqué, au-dessus de 19 °C le sommeil peut être moins réparateur. On ajuste ensuite selon l’âge, l’état de santé et l’épaisseur de la literie.

Faut-il éteindre le chauffage la journée quand on est au travail ?

Si le logement reste vide plusieurs heures, baisser la température à 16 °C à 17 °C est une bonne stratégie. Couper totalement peut être intéressant dans un logement très bien isolé, mais dans une habitation classique cela entraîne souvent un rattrapage énergivore au retour. L’idéal reste une programmation qui remonte progressivement la température avant l’arrivée des occupants.

Une pompe à chaleur consomme-t-elle moins si on la coupe la nuit ?

Généralement non. Une pompe à chaleur travaille mieux quand elle maintient une température quasi constante, avec de petites variations. On privilégie donc un léger abaissement nocturne plutôt qu’un arrêt complet, pour préserver le rendement (COP) et le confort.

Combien peut-on économiser en baissant le chauffage d’1 °C ?

Les estimations des agences de l’énergie indiquent qu’1 °C de moins sur la saison de chauffe représente environ 7 % d’économie sur la consommation de chauffage. Sur une facture annuelle de 1 200 €, cela correspond à près de 80 € économisés, simplement en passant par exemple de 20 °C à 19 °C de consigne moyenne.