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Thermostat obligatoire en 2027 : un tournant pour la gestion du chauffage en France

Publié par Claire Météocity , le 08 nov. 2025 à 14:23

Dès le 1er janvier 2027, chaque logement et bâtiment tertiaire en France devra disposer d'un dispositif permettant de contrôler automatiquement la température : le thermostat programmable.

Thermostat

Un thermostat programmable est un appareil qui ajuste le chauffage de façon automatique, selon des horaires choisis à l’avance ou en fonction de la présence des occupants. On peut donc décider, par exemple, de chauffer moins la nuit ou pendant les heures d’absence, sans avoir à intervenir manuellement à chaque fois. Cette technologie offre une gestion plus fine du confort thermique tout en limitant le gaspillage d’énergie.

Cette nouvelle règle, portée par le décret n° 2023-444 du 7 juin 2023, s’intègre dans la stratégie nationale pour une meilleure maîtrise de la consommation d’énergie et la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur résidentiel.

Une mesure inédite pour réduire la consommation énergétique

La réglementation introduite par le décret du 7 juin 2023 prévoit que d’ici 2027, chaque logement, qu’il soit nouvellement construit ou déjà existant, devra être muni d’un système de gestion automatique du chauffage. Cette obligation s’étend également aux bâtiments à usage professionnel, comme les bureaux ou les commerces.

Aujourd’hui, le secteur résidentiel représente une part très importante de l’énergie utilisée en France : il compte pour 44 % de la consommation globale et génère 19 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, soit environ 644 millions de tonnes d’équivalent CO₂ chaque année.

En renforçant le pilotage du chauffage, on vise une baisse significative de ces chiffres, tout en s’inscrivant dans la trajectoire de neutralité carbone à l’horizon 2050.

Quels bâtiments sont concernés et quelles exceptions ?

L’obligation s’applique à toutes les habitations : maisons individuelles, appartements en copropriété (y compris en présence d’un chauffage collectif), ainsi qu’aux bâtiments tertiaires.

Toutefois, certains cas particuliers échappent à la règle. On parle, par exemple, des logements chauffés seulement par des équipements manuels utilisant du bois (comme les poêles traditionnels) ou des situations où l’installation technique ou le coût seraient disproportionnés par rapport au gain attendu.

La réglementation admet donc que, dans ces configurations spécifiques, l’installation d’un thermostat ne soit pas imposée. Pour tous les autres, il faudra choisir un dispositif adapté au mode de chauffage installé.

Panorama des thermostats : choisir le bon modèle

On trouve plusieurs familles de thermostats, et chacune répond à des besoins différents :

  • Thermostat programmable : Il permet de définir à l’avance les plages horaires et la température souhaitée, pièce par pièce ou par zone. Cela évite de chauffer inutilement quand on est absent ou la nuit.
  • Thermostat connecté : Ce type d’appareil offre le pilotage à distance via un smartphone ou une tablette. On peut ainsi ajuster la température même si on n’est pas à la maison.
  • Thermostat intelligent : Plus évolué, il apprend des habitudes des occupants et prend en compte les conditions extérieures (température, météo) pour ajuster automatiquement le chauffage.
  • Thermostat manuel : Il propose un réglage simple de la température, mais sans programmation ni connexion. C’est la solution de base, moins efficace pour optimiser la consommation.

Investissement : combien prévoir et quelles aides solliciter ?

Pour s’équiper, on peut compter un budget de 60 à 250 € pour l’achat d’un thermostat, selon ses fonctionnalités. À cela s’ajoutent généralement 150 à 300 € pour la pose, le montant variant selon la configuration du logement et le système de chauffage déjà en place.

Selon l’Ademe, installer un thermostat adapté peut permettre de réaliser jusqu’à 15 % d’économies sur la facture annuelle de chauffage. Sachant que la part du chauffage représente environ 66 % de l’énergie dépensée par un foyer, l’impact sur le budget est loin d’être négligeable.

Pour alléger cet investissement, il existe différentes aides financières : Certificats d’économies d’énergie (CEE), MaPrimeRénov’, ou une TVA réduite à 5,5 % sur les équipements éligibles. Certaines communes ou régions proposent également des subventions complémentaires. Même si le « Coup de pouce Pilotage connecté » a pris fin en novembre 2024, on peut encore bénéficier d’un accompagnement pour accélérer la transition.