Pluies et inondations : 2024 bat tous les records d’alertes météo en France

Un record de vigilance pluie-inondation en 2024

L’année 2024 s’est distinguée par un nombre inédit de journées en vigilance orange ou rouge en France métropolitaine et en Corse. On compte 132 journées de vigilance sur l’ensemble de l’année, un chiffre nettement supérieur à la moyenne de 114 journées observée depuis 2011.

En particulier, 23 épisodes de vigilance pluie-inondation ont été recensés, alors que la moyenne sur la période 2012-2023 était de 15. Ce record s’explique par des conditions météorologiques très humides, notamment au printemps.

Deux vigilances rouges ont été déclenchées : une en Moselle le 17 mai, l’autre sur les Alpes-Maritimes et l’Ardèche les 17 et 18 octobre. Ce niveau d’alerte, le plus élevé du dispositif, témoigne de la gravité des phénomènes observés.

Un printemps exceptionnellement pluvieux

Le printemps 2024 a été le plus pluvieux depuis 2008, et même le quatrième plus humide depuis le début des mesures en 1959. Cette situation illustre la variabilité inter-annuelle du climat, qui fait alterner des années très sèches (comme 2022) et d’autres beaucoup plus humides.

Parmi les 69 épisodes de dangers météorologiques ayant justifié des vigilances orange ou rouge, 18 concernaient des orages, confirmant la diversité des phénomènes à surveiller, des fortes pluies aux tempêtes électriques.

Canicule : une accalmie en 2024, mais une tendance à la hausse

En 2024, la France a été relativement épargnée par les épisodes de canicule, avec seulement deux alertes orange ou rouge. Ce chiffre contraste avec les années précédentes, plus marquées par les vagues de chaleur.

Cependant, la tendance globale reste à l’augmentation du nombre d’épisodes de canicule. Sur les dix dernières années, on recense en moyenne 4,9 épisodes nécessitant une vigilance jaune ou plus chaque année, contre 2,2 par an entre 2004 et 2014. Cette évolution témoigne du réchauffement climatique en cours.

Grand froid : des épisodes de plus en plus rares

À l’inverse, les épisodes de grand froid se raréfient. Depuis 2013, un seul événement de ce type a été noté, en février 2021. La décennie écoulée s’est caractérisée par une hausse moyenne de la température de 2,2 °C par rapport à la fin du XIXe siècle, réduisant la fréquence de ces épisodes hivernaux extrêmes.

Des systèmes d’alerte efficaces et fiables

La fiabilité du dispositif de vigilance météo est largement confirmée. 99,1 % des événements dangereux ont été détectés par nos modèles, avec une alerte donnée au moins six heures à l’avance dans 72 % des cas. Le taux de fausses alertes reste limité à 11 %.

En pratique, cela signifie que dans près de 9 cas sur 10, les phénomènes dangereux prévus se sont bien produits avec la sévérité attendue. Les cartes de vigilance, en place depuis 2001, couvrent aujourd’hui neuf types de risques météo : vent violent, orages, neige-verglas, avalanches, canicule, grand froid, pluie-inondation, vagues-submersion et crues.