Peut-on vraiment tomber malade à cause du froid ? Décryptage scientifique et conseils pratiques
Chaque hiver, la même question revient : le froid rend-il malade, ou s'agit-il d'une simple idée reçue ? Grippes, rhumes, angines… Les infections respiratoires se multiplient dès que les températures chutent. Pourtant, le lien direct entre froid et maladie reste sujet à débat.

Pourquoi associe-t-on le froid aux maladies hivernales ?
Le froid sec, les températures négatives et la baisse de luminosité caractérisent l’hiver en France, particulièrement entre novembre et février. Durant cette période, les consultations pour syndromes grippaux, rhinites ou bronchites explosent. Mais le froid est-il vraiment responsable de ces affections ?
Sur le plan scientifique, ce ne sont pas les basses températures qui rendent malade, mais bien des virus (rhinovirus, coronavirus, influenza, etc.) transmis d'une personne à une autre. Le froid ne provoque pas l’infection, mais il crée les conditions idéales pour sa propagation.
Comment le froid favorise-t-il la transmission des virus ?
En hiver, plusieurs facteurs liés au froid contribuent à la recrudescence des infections :
- Vie en milieu confiné : On reste davantage à l’intérieur, fenêtres fermées, ce qui augmente la concentration de virus dans l’air.
- Sécheresse de l’air : Le chauffage assèche l’air et fragilise les muqueuses nasales, première barrière contre les germes.
- Fatigue et baisse d’immunité : Le manque de lumière (donc de vitamine D) et la fatigue hivernale diminuent la résistance aux infections.
Des études menées par Météo-France et l’Inserm soulignent que les virus respiratoires survivent mieux dans l’air froid et sec. À 5 °C, le virus de la grippe reste actif bien plus longtemps qu’à 20 °C.
Le froid affaiblit-il vraiment notre système immunitaire ?
Le froid n’affecte pas directement notre immunité, mais il a des effets indirects :
- En refroidissant les voies respiratoires, il diminue l’efficacité des cils qui évacuent les microbes.
- Les muqueuses moins bien irriguées et plus sèches deviennent plus vulnérables.
- Le stress thermique (passage brusque du chaud au froid) peut déséquilibrer l’organisme.
C’est ce cumul de facteurs qui explique pourquoi on attrape plus facilement un rhume ou une grippe en période de grand froid.
Idées reçues : attraper froid, est-ce vraiment tomber malade ?
On entend souvent : « Mets ta veste, tu vas attraper froid ! ». En réalité, être exposé au froid ne suffit pas à rendre malade si aucun virus n’est présent dans l’environnement. Cependant, le froid peut déclencher des rhinites non infectieuses (nez qui coule, éternuements) par simple irritation des muqueuses.
Se mouiller par temps froid ou sortir les cheveux humides n’entraîne pas forcément une infection, mais peut accentuer le stress pour le corps. En revanche, une exposition prolongée au froid sans protection peut entraîner des risques sérieux : hypothermie, engelures, voire aggravation de certaines maladies chroniques.
Quels gestes adopter pour limiter les risques en hiver ?
Pour limiter la propagation des virus et préserver sa santé lorsque les températures chutent, voici quelques recommandations pratiques :
- Lavez-vous les mains régulièrement (eau et savon, au moins 30 secondes).
- Aérez les pièces 10 minutes par jour, même s’il fait froid.
- Évitez le contact rapproché avec des personnes malades.
- Hydratez-vous et humidifiez l’air si besoin.
- Protégez-vous du froid (bonnet, gants, écharpe) pour éviter le stress thermique.
- Veillez à une alimentation équilibrée pour renforcer l’immunité.