Chauffage d’appoint : solution économique ou gouffre énergétique ?
Selon l’Ademe, plus de 30 % des ménages français utilisent un chauffage d’appoint lors des épisodes de froid extrême. Mais entre économies attendues et risques de surconsommation énergétique, comment arbitrer ?

Quels sont les différents types de chauffage d’appoint ? Lequel choisir chez vous ?
L'utilisation d'un chauffage d'appoint est très répandue en France : selon l'Ademe, selon concernerait plus de 30% des ménages.
Face à la diversité des climats en France — hiver doux à Bordeaux, gelées fréquentes à Dijon — le choix du chauffage d’appoint dépend autant de la météo locale que du type d’habitat.
Voici un comparatif clair :
Type | Puissance (W) | Coût à l’achat | Coût d’utilisation (€/h) | Risques principaux |
---|---|---|---|---|
Radiateur soufflant électrique | 1 000 - 2 000 | 20 à 60 € | 0,40 - 0,50 | Surchauffe, incendie |
Bain d’huile électrique | 1 500 - 2 500 | 40 à 120 € | 0,50 - 0,65 | Lente à chauffer, encombrement |
Poêle à gaz | 2 000 - 3 500 | 70 à 180 € | 0,30 - 0,45 | CO, ventilation obligatoire |
Chauffage à pétrole | 2 000 - 3 000 | 80 à 200 € | 0,35 - 0,50 | Odeurs, particules, incendie |
Dans les appartements toulousains, le radiateur électrique reste le plus courant, tandis que dans les zones rurales du Massif central, on privilégie parfois le chauffage à gaz ou à pétrole pour leur puissance et leur autonomie lors des coupures.
Chauffage d’appoint : économie réelle ou piège budgétaire pour les foyers français ?
À première vue, installer un chauffage d’appoint semble une option économique dans une maison mal isolée ou pour chauffer une salle de bain.
Mais attention : en cas d’utilisation quotidienne, la dépense grimpe très vite. Selon les prévisions de l’Ademe, un radiateur soufflant utilisé 3 h/jour pendant un mois coûte 45 à 60 € — soit plus de 500 €/an si le rythme se maintient tout l’hiver.
La consommation nationale d’électricité atteint souvent des records lors des vagues de froid, comme celle de janvier 2023 où la France a franchi la barre des 90 000 MW de puissance appelée — une grande part étant liée à la multiplication des chauffages d’appoint électriques.
En complément ponctuel, un chauffage d’appoint peut dépanner. Mais en faire sa source principale, c’est prendre le risque de payer cher pour peu de confort.
Un chauffage d’appoint devient rentable si :
- il sert peu de temps, par exemple pour une pièce rarement utilisée
- le logement bénéficie d’une isolation correcte
- il compense un chauffage central défectueux, jamais en complément permanent
Quels sont les risques pour la santé et l’environnement ? Vigilance de rigueur
Les dangers du chauffage d’appoint ne s’arrêtent pas à la facture. Chaque hiver, les pompiers interviennent pour des intoxications au monoxyde de carbone liées à des poêles à gaz mal ventilés, ou des incendies domestiques (près de 10 000/an selon la Fédération française des sociétés d’assurances).
- Pollution de l’air intérieur : les appareils à combustion relâchent des particules, des oxydes d’azote et du CO. Les logements anciens à Marseille ou Paris sont particulièrement exposés en l’absence de ventilation.
- Incendies domestiques : un appareil sur six mis en cause lors des sinistres hivernaux.
- Émissions de gaz à effet de serre : l’usage massif de chauffages électriques ou à pétrole alourdit le bilan carbone local, notamment dans les régions où l’électricité provient encore en partie d’énergies fossiles.
Il est primordial, pour la santé, de bien aérer.