Un Français sur deux se sent mal protégé chez lui face aux canicules selon une étude
Alors que les canicules s’intensifient sous l’effet du changement climatique, la question de l’adaptation des logements devient cruciale. Un sondage Ipsos réalisé pour l’association Qualitel, mené entre avril et mai 2025, révèle que de nombreux Français estiment leur habitat mal préparé aux vagues de chaleur.

Des logements vulnérables : que révèlent les chiffres sur la canicule ?
Les résultats du baromètre Ipsos-Qualitel posent une question directe : nos logements sont-ils prêts à supporter la répétition des canicules ? D’après le sondage, 57 % des personnes ayant souffert de la chaleur dans leur habitation au cours des dix dernières années estiment que leur logement ne résiste pas suffisamment aux vagues de chaleur.
Le constat est encore plus alarmant pour les habitants dépourvus d’extérieur, dont sept sur dix se sentent exposés sans protection lors des épisodes de canicule. Ce sentiment d’inconfort est loin d’être marginal : près des trois quarts des répondants ont déjà traversé des périodes de fortes chaleurs, et deux sur trois déclarent avoir peiné à maintenir une température supportable chez eux.
L’augmentation de la fréquence des canicules, alimentée par le réchauffement climatique, met à l’épreuve des logements souvent conçus pour retenir la chaleur, pas pour l’évacuer.
Changement climatique : toutes les régions exposées aux canicules et autres risques
L’étude, réalisée avant les épisodes caniculaires de l’été 2025, confirme que le phénomène touche l’ensemble du territoire. Selon Estelle Chandèze (Ipsos), aucune région de France n’est épargnée : la proportion de personnes affectées par la chaleur est élevée partout, et la canicule s’ajoute à d’autres aléas comme la sécheresse ou la grêle.
Les chiffres sont parlants :
- 56 % des participants ont souffert de la sécheresse,
- 56 % ont été concernés par la grêle,
- 55 % touchés par les tempêtes,
- 33 % confrontés à des inondations.
La canicule n’est donc qu’un aspect d’une menace climatique plus large, renforcée par le réchauffement global. Cette exposition généralisée alimente l’inquiétude : 15 % des sondés pensent devoir quitter leur logement dans les vingt prochaines années pour échapper à ces risques, un chiffre qui grimpe à 28 % chez les moins de 25 ans.
Dans ce contexte, suivre régulièrement les prévisions météo devient un réflexe essentiel pour anticiper les pics de chaleur et les événements extrêmes.
Comment mieux protéger son logement contre la canicule ?
Face à la multiplication des épisodes de canicule, de nombreux propriétaires cherchent à renforcer la résistance de leur habitat. Les solutions envisagées varient, mais toutes visent à limiter la chaleur intérieure et à anticiper l’intensification des vagues de chaleur.
Voici un tableau récapitulatif des principales mesures envisagées, conçu pour être lisible sur tous les supports, y compris mobiles :
Type d’amélioration | Part des propriétaires concernés |
---|---|
Renforcer l’isolation thermique | 43 % |
Installer un système de récupération d’eau de pluie | 32 % |
Solidifier la toiture | 29 % |
Ajouter des volets ou des brise-soleil | 28 % |
En matière d’équipements, la ventilation naturelle – c’est-à-dire l’aération croisée grâce à l’ouverture de fenêtres sur deux façades opposées – et la climatisation sont parmi les solutions les plus citées, suivies par l’ajout de volets pour limiter l’entrée des rayons solaires.
Ventilation naturelle et brise-soleil : des solutions d’avenir ?
Les experts recommandent de repenser la conception des logements pour mieux résister à la canicule. Les brise-soleil, dispositifs extérieurs qui filtrent et atténuent les rayons directs du soleil, sont de plus en plus adoptés, tout comme la double orientation des logements, qui favorise une ventilation naturelle efficace.
L’architecte Ingrid Taillandier attire l’attention sur les orientations ouest, particulièrement exposées lors des fins de journée caniculaires. Elle préconise de renforcer la protection de cette façade pour limiter la pénétration de la chaleur. Ces orientations architecturales, combinées à des mesures d’isolation, pourraient devenir un standard pour affronter des étés plus chauds, conséquence directe du changement climatique.