Quelle est la ville la plus pluvieuse de France en 2024 ?

Biarritz : record de précipitations et vigilance météo, faut-il s’inquiéter ?

Pourquoi Biarritz décroche-t-elle le titre de ville la plus pluvieuse en 2024 ? Depuis le 1er janvier, la station de Météo-France à Biarritz affiche déjà 1 700 mm de précipitations, un chiffre impressionnant qui surpasse de loin la moyenne nationale. À titre de comparaison, Paris n’atteint pas 900 mm et Brest, connue pour son climat humide, plafonne à 1 200 mm.

Ce volume exceptionnel de précipitations a suscité de nombreuses questions chez les riverains et les acteurs locaux. Peut-on parler d’un phénomène exceptionnel ? 

Les données recueillies par les stations météo et satellites confirment la tendance : « L’enchaînement inhabituel de tempêtes et de fronts pluvieux a généré des cumuls inédits dans le Sud-Ouest, particulièrement sur le littoral basque », note un climatologue du centre national de recherches météorologiques (CNRM), cité par Météo-France.

La succession des épisodes pluvieux a entraîné plusieurs vigilances pluie-inondation depuis le début de l’année. Ce dispositif, déclenché par Météo-France, signale aux populations et aux autorités la probabilité élevée d’événements dangereux liés à la pluie, comme les crues soudaines, les glissements de terrain ou les débordements de cours d’eau.

En pratique, cela signifie que les écoles, les transports et les chantiers publics ont dû s’adapter, voire interrompre leur activité lors des pics de précipitations.

Pourquoi autant de pluie sur la Côte basque ? Explications scientifiques

La position géographique de Biarritz joue un rôle déterminant. La ville se trouve à l’interface entre l’océan Atlantique et les Pyrénées, une configuration qui amplifie l’effet orographique. Ce phénomène météorologique, fréquent dans les régions montagneuses, se produit lorsque des masses d’air chargées d’humidité venues de l’océan rencontrent un relief : obligées de s’élever, elles se refroidissent et la vapeur d’eau se condense, provoquant ainsi des précipitations intenses et localisées.

En 2024, la répétition des dépressions traversant le golfe de Gascogne a renforcé cet effet. Lors des tempêtes Isha et Louis, par exemple, il est tombé jusqu’à 120 mm en 24 heures sur certains quartiers de Biarritz.

D’autres villes du Sud-Ouest, comme Pau ou Saint-Jean-de-Luz, ont également connu des précipitations supérieures à la normale, mais restent derrière Biarritz au classement national.

Impacts locaux : inondations, glissements de terrain et adaptation

Ces précipitations record n’ont pas été sans conséquence pour les habitants et les infrastructures de la région. La saturation des sols, due à la fréquence et à l’intensité des pluies, a déclenché plusieurs épisodes d’inondations dans les quartiers bas de la ville et le long des rivières Nive et Adour. Les habitants ont parfois dû évacuer temporairement leurs maisons face à la montée rapide des eaux.

Les routes secondaires, notamment dans les zones pentues, ont été coupées à plusieurs reprises par des glissements de terrain. Ce phénomène géologique se produit lorsque la terre, gorgée d’eau, perd sa cohésion et se déplace brutalement, emportant parfois arbres et infrastructures. Les agriculteurs ont également été touchés, avec des parcelles inondées et des semis retardés ou perdus.

Face à ces risques, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a multiplié les messages d’alerte, renforcé la surveillance des cours d’eau et augmenté la fréquence des patrouilles sur le terrain. La vigilance pluie-inondation est définie par Météo-France comme un niveau d’alerte météorologique signalant un risque élevé de débordements, de crues éclairs ou de glissements de terrain, et incitant à suivre des consignes de sécurité strictes.

Tableau comparatif : précipitations 2024 dans les principales villes françaises