Quelle est la ville de France où il pleut le moins ? Le palmarès de la sécheresse
En France, la météo réserve souvent des surprises : entre les averses normandes, les orages du Sud-Ouest et les épisodes méditerranéens, les précipitations varient énormément d’une région à l’autre. Mais existe-t-il une ville française où la pluie se fait vraiment rare ? C’est ce que nous allons décrypter ici, chiffres à l’appui, en prenant soin de comprendre pourquoi certaines communes battent des records de sécheresse.

Marseille, championne de la sécheresse ?
Quand on pense à la ville la moins pluvieuse de France, Marseille s’impose souvent comme référence. En effet, selon les données de Météo-France, la cité phocéenne ne reçoit en moyenne que 515 mm de précipitations par an sur la période 1991-2020. C’est presque deux fois moins que Paris (637 mm) et bien loin des records bretons (plus de 1100 mm à Brest).
À Marseille, il pleut en moyenne 56 jours par an (jours avec au moins 1 mm de pluie), contre plus de 110 à Lyon. Cette faible pluviométrie s’explique par le climat méditerranéen : des hivers doux et humides, des étés très secs, et un ensoleillement record (plus de 2700 heures/an).
Perpignan, Montpellier et Nice : le trio sec du Sud
Marseille n’est pas seule sur le podium. Perpignan affiche une moyenne annuelle de 554 mm, avec seulement 53 jours de pluie par an. La ville bénéficie d’un effet de foehn, vent chaud et sec venu des Pyrénées, qui limite encore les précipitations.
Du côté de Montpellier, la moyenne s’établit autour de 630 mm par an, mais la répartition est très inégale : de longues périodes sans pluie, puis quelques épisodes orageux parfois violents à l’automne. À Nice, la moyenne atteint 733 mm, mais la plupart des précipitations tombent lors de rares épisodes méditerranéens.
Pourquoi si peu de pluie ? Les facteurs météo et géographiques
Pourquoi la pluie évite-t-elle ces villes du Sud ? Plusieurs facteurs s’additionnent :
- Le climat méditerranéen : caractérisé par des étés chauds et secs, des hivers doux, et une grande variabilité interannuelle.
- L’effet de foehn : ce phénomène, lié à l’air chaud et sec qui descend des reliefs (comme les Pyrénées ou le Massif central), assèche l’atmosphère en arrivant sur le littoral.
- La barrière montagneuse : les Alpes et les Pyrénées bloquent souvent les perturbations atlantiques, qui se déchargent en pluie sur les reliefs et n’atteignent que faiblement la côte méditerranéenne.
On observe ainsi un contraste saisissant : Marseille et Perpignan voient des précipitations annuelles deux à trois fois inférieures à celles de villes de l’Ouest comme Biarritz ou Brest.
Sécheresse, canicules : quels impacts pour ces villes ?
La faiblesse des précipitations n’est pas sans conséquences. Ces dernières années, la région méditerranéenne fait face à des épisodes de sécheresse prolongés, à des restrictions d’eau et à un risque accru d’incendies de forêt. En 2022, le département des Bouches-du-Rhône a connu plus de 70 jours consécutifs sans pluie significative.
Avec le réchauffement climatique, ces phénomènes tendent à s’accentuer : hausse des températures, évaporation accrue, sols plus secs, biodiversité sous pression. La gestion de l’eau devient un enjeu majeur pour les grandes villes du Sud.