Pluviométrie à Montpellier : peut-il souvent ? Données chiffrées
Communément, on pense qu'il ne pleut pas beaucoup à Montpellier. Mais est-ce vrai ? Analyse.

Montpellier : des pluies concentrées mais pas si abondantes
Montpellier, chef-lieu de l’Hérault, profite d’un climat méditerranéen typique : des hivers doux, des étés chauds et secs, et la majorité des pluies concentrée en automne. Mais combien de pluie tombe réellement chaque année ?
Sur la période 2015-2024, la station météo de Fréjorgues (la plus proche de la ville) enregistre en moyenne 649 mm de précipitations annuelles (source : Météo-France, données 2024).
À titre de comparaison, la moyenne nationale française tourne plutôt autour de 770 mm/an. Montpellier est donc une ville plutôt sèche à l’échelle de l’Hexagone, malgré sa réputation d’épisodes pluvieux spectaculaires.
Évolution de la pluviométrie à Montpellier depuis dix ans
Les dernières années illustrent la variabilité climatique qui caractérise la région. Entre 2015 et 2024, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. La ville a connu :
- Des années sèches, comme 2017 (495 mm) ou 2022 (512 mm)
- Des années plus humides, telles que 2018 (774 mm) ou 2020 (790 mm)
Voici un tableau récapitulatif de la pluviométrie annuelle à Montpellier sur la dernière décennie :
Année | Pluviométrie (mm) |
---|---|
2015 | 712 |
2016 | 621 |
2017 | 495 |
2018 | 774 |
2019 | 665 |
2020 | 790 |
2021 | 628 |
2022 | 512 |
2023 | 684 |
2024 | 601 |
La tendance ? Une grande irrégularité, avec des années humides suivies de périodes de sécheresse. Dans ce contexte, la gestion de l’eau devient un défi majeur pour la métropole.
Pluviométrie mensuelle moyenne à Montpellier
Si l’on regarde la répartition des pluies dans l’année, on constate que l’automne concentre l’essentiel des précipitations, notamment en raison des épisodes méditerranéens. Voici la pluviométrie moyenne mensuelle sur la période 1991-2020 (Météo-France) :
Mois | Pluviométrie moyenne (mm) |
---|---|
Janvier | 53 |
Février | 41 |
Mars | 44 |
Avril | 48 |
Mai | 49 |
Juin | 32 |
Juillet | 18 |
Août | 28 |
Septembre | 68 |
Octobre | 97 |
Novembre | 96 |
Décembre | 55 |
On observe que plus de 30 % des précipitations annuelles tombent entre septembre et novembre, ce qui explique la réputation d’automnes parfois catastrophiques.
Montpellier : une ville vraiment arrosée ? Comparatif national
Montpellier est-elle une ville particulièrement humide pour le sud de la France ? Pour y voir plus clair, comparons la pluviométrie annuelle moyenne de Montpellier avec celle d’autres villes françaises :
Ville | Pluviométrie annuelle moyenne (mm) |
---|---|
Montpellier | 650 |
Marseille | 540 |
Nice | 730 |
Toulouse | 650 |
Lyon | 830 |
Paris | 640 |
Rennes | 740 |
Bordeaux | 850 |
En résumé : Montpellier n’est pas la ville la plus pluvieuse du sud, et reste loin derrière l’ouest et le nord en termes de volumes annuels. Sa particularité tient surtout à la concentration des pluies en peu d’événements, ce qui peut provoquer crues ou inondations soudaines.
Impact du changement climatique : sécheresses, nappes phréatiques et gestion de l’eau
Le modèle méditerranéen de Montpellier, fait d’alternance entre sécheresse et orages violents, est accentué par le réchauffement climatique. Que disent les experts ? Depuis une décennie, on observe :
- Des périodes de sécheresse estivale plus longues et plus intenses
- Des épisodes pluvieux courts, mais potentiellement dévastateurs (risque d’inondations accrues)
- Des nappes phréatiques sous tension, avec des recharges insuffisantes entre deux automnes
Cette évolution pose la question de la sécurité de l’approvisionnement en eau potable pour la métropole, déjà soumise à des restrictions d’usage certains étés. L’indice de sécheresse des sols (rapport entre la quantité d’eau présente dans le sol et la normale saisonnière) reste souvent inférieur à la moyenne, surtout au printemps et en été.
La capacité du territoire à stocker l’eau lors des épisodes pluvieux et à l’utiliser durant les périodes sèches devient un enjeu crucial pour les années à venir.