Actualités météo | L'ouragan Melissa a dévasté la Jamaïque, désormais "zone sinistrée"
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L'ouragan Melissa a dévasté la Jamaïque, désormais "zone sinistrée"

Publié par Météocity , le 29 oct. 2025 à 09:23

L’ouragan Melissa, l’un des plus violents jamais observés dans les Caraïbes, a laissé derrière lui un lourd tribut humain et matériel. Avec au moins sept victimes recensées avant l’arrivée du cyclone sur Cuba, des centaines de milliers de personnes contraintes de fuir et des infrastructures essentielles dévastées, c’est toute une région qui se trouve en état d’urgence. 

Débris emportés par l'eau

L’ouragan Melissa : intensité record et réalités locales

Melissa appartient à la catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, une référence scientifique qui classe les cyclones tropicaux de 1 à 5 selon la vitesse de leurs vents. Ici, on a mesuré localement jusqu’à 300 km/h – un niveau synonyme de destructions massives. Cette échelle, établie par les météorologues Herbert Saffir et Robert Simpson, permet d’anticiper les dégâts potentiels selon la force du cyclone.

Plusieurs paroisses du sud et de l’ouest – Kingston, Manchester, Hanover et Saint James – ont vu leurs toits s’envoler, leurs routes coupées et des quartiers entiers sous l’eau. À Savanna-la-Mar, par exemple, la montée soudaine des eaux a surpris de nombreux habitants. Dans la capitale Kingston, des arbres centenaires ont été déracinés, paralysant plusieurs grandes avenues.

Dans les zones rurales comme Port Antonio ou May Pen, les agriculteurs ont vu des hectares de cultures anéantis en quelques heures. Si l’on additionne la superficie inondée dans les paroisses de Saint-Elizabeth, Manchester et Trelawny, on dépasse 500 km² submergés en moins de 48 heures.

Et ce n’est pas tout : plus de 530 000 foyers – soit près d’un Jamaïcain sur cinq – ont été plongés dans le noir. À Montego Bay, les coupures de courant ont affecté les hôpitaux, dont six sont partiellement hors service selon les autorités sanitaires.

La désignation officielle de "zone sinistrée" par l’exécutif a ouvert la voie à la mobilisation de fonds d’urgence. Mais au-delà des mots, ce sont les gestes concrets et la solidarité locale qui font la différence sur le terrain.

Une crise humanitaire qui s’étend – chiffres et mobilisation

Dès mardi soir, la Croix-Rouge et l’ONU estiment à 1,5 million le nombre de personnes potentiellement touchées dans la zone Caraïbes. À la Jamaïque, plus de 15 000 personnes ont trouvé refuge dans 150 centres d’accueil improvisés. On ne compte plus les maisons éventrées, les écoles fermées ni les exploitations agricoles ravagées.

Les coupures d’électricité massives – jusqu’à 77 % du réseau – paralysent la distribution d’eau potable et l’accès aux soins. Les autorités sanitaires mettent en garde contre les risques d’épidémies, surtout dans les secteurs de Spanish Town et Old Harbour, où les eaux stagnantes favorisent la prolifération de moustiques et de bactéries.

L’aide internationale s’organise : denrées, groupes électrogènes, médicaments affluent grâce à la coordination entre le gouvernement, la Croix-Rouge et le Programme alimentaire mondial. Les réseaux sociaux, inondés de vidéos parfois trompeuses générées par intelligence artificielle, compliquent la gestion de la crise. Les autorités multiplient les messages pédagogiques pour rappeler où trouver les informations fiables.

Le secteur touristique, vital pour l’économie locale, est également en suspens : 25 000 visiteurs étrangers étaient présents lors du passage du cyclone, notamment à Negril et Ocho Rios. Les opérateurs télécoms, en partenariat avec des entreprises comme Starlink, s’efforcent de rétablir les communications dans les zones les plus frappées.

FAQ – Ce que l’on doit savoir sur l’ouragan Melissa

Quels types de dommages observe-t-on après un ouragan de catégorie 5 ?

On constate des destructions massives : habitations éventrées, arbres arrachés, routes coupées. Plusieurs villes comme Kingston, Montego Bay, Savanna-la-Mar ou Port Antonio sont touchées. Les hôpitaux et écoles paient un lourd tribut, avec au moins six établissements gravement endommagés.

Comment fonctionne l’échelle de Saffir-Simpson ?

Cette échelle classe les ouragans de 1 (faible) à 5 (extrême) selon la vitesse des vents. Un cyclone de catégorie 5, comme Melissa, implique des rafales supérieures à 252 km/h et des dégâts quasi systématiques sur les bâtiments non renforcés.

Quelles sont les modalités d’alerte cyclonique dans les Caraïbes ?

Les autorités déclenchent des niveaux d’alerte gradués (« vigilance », « alerte cyclonique », « évacuation obligatoire »), relayés par les médias et la radio locale. Des sirènes et SMS d’alerte sont utilisés dans les grandes agglomérations comme Kingston ou Santiago de Cuba.

Combien de personnes ont dû quitter leur domicile à Cuba ?

Plus de 735 000 habitants ont été évacués dans l’est du pays, principalement à Santiago de Cuba, Granma et Holguín. Les autorités recommandent d’attendre la fin de l’alerte avant de regagner son logement.

Quels sont les principaux risques sanitaires après un ouragan ?

Les inondations favorisent la propagation de maladies infectieuses (leptospirose, gastro-entérites), surtout si l’eau potable est contaminée. Les coupures d’électricité peuvent compliquer la conservation des aliments et l’accès aux soins.

Comment lutter contre la désinformation en période de crise ?

Il est essentiel de s’informer uniquement via les sources officielles, de vérifier les alertes sur les sites gouvernementaux ou auprès des radios publiques. En cas de doute, ne pas partager d’images ou de messages douteux.