Actualités météo | L'ouragan Melissa passe en catégorie 5, avec des vents à 260km/h, et progresse dans les Caraïbes
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L'ouragan Melissa passe en catégorie 5, avec des vents à 260km/h, et progresse dans les Caraïbes

Publié par Météocity , le 27 oct. 2025 à 09:19

Melissa, ouragan de catégorie 5, balaie actuellement les Caraïbes avec des rafales dépassant les 230 km/h. Les habitants de la Jamaïque, de Cuba, d’Haïti et de la République dominicaine sont en alerte maximale. Face à des pluies records et des inondations déjà dévastatrices, la région se prépare à affronter l’un des épisodes les plus violents de l’année.

Trajet ouragan Mélissa

Mise à jour 11h12 : Mélissa passe en catégorie 5

Melissa a connu une intensification spectaculaire en l’espace de quelques jours. D’abord qualifiée de tempête tropicale, elle est passée en catégorie 3 samedi 25 octobre, avant d’atteindre le niveau maximal d’alerte, la catégorie 5, dans la journée du lundi 27 octobre, selon l’échelle de Saffir-Simpson.

D’après le National Hurricane Center (NHC) basé à Miami, Melissa présente désormais des vents soutenus de 260 km/h et une pression centrale de 917 hPa, des valeurs caractéristiques des ouragans les plus puissants. Le phénomène s’accompagne également d’une houle cyclonique destructrice et de pluies torrentielles, susceptibles d’engendrer des inondations catastrophiques ainsi que des glissements de terrain sur la Jamaïque et une partie des Caraïbes.

L’ouragan Melissa est le deuxième phénomène de catégorie 5 de la saison atlantique 2025, après l’ouragan Beryl en juillet. Il s’agit du premier ouragan aussi puissant à menacer directement la Jamaïque depuis Gilbert en 1988.

Quand la saison cyclonique surprend jusqu’à la dernière minute

Cette année, la treizième tempête baptisée de l’Atlantique, Melissa, montre que les menaces peuvent surgir même à la toute fin de la période cyclonique.

L’eau de mer affiche des températures supérieures à 30 °C sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Or, lorsque la température de l’océan grimpe, l’évaporation s’intensifie et alimente l’ouragan en énergie. C’est ce qui explique le renforcement soudain de Melissa, passé en quelques heures à la catégorie 4.

Cette classification, sur l’échelle de Saffir-Simpson (qui mesure l’intensité des ouragans de 1 à 5 selon la force des vents), correspond à des rafales comprises entre 209 et 251 km/h. De quoi redouter des dégâts majeurs.

Melissa : trajectoire précise et puissance inédite

Dimanche 26 octobre, Melissa se trouvait à 190 km au sud-est de Kingston, capitale de la Jamaïque, et à 450 km au sud-ouest de Guantánamo, à Cuba. Son déplacement est lent, environ 8 km/h, ce qui favorise l’accumulation de précipitations. En République dominicaine, plusieurs routes autour de Santo Domingo et de Santiago ont été englouties par la montée des eaux. À Haïti, des crues soudaines ont frappé Port-au-Prince et ses environs.

La Jamaïque se prépare à l’impact direct de l’ouragan entre lundi soir et mardi matin. Les météorologues évoquent la possibilité que la tempête franchisse le seuil de catégorie 5, le niveau maximal, avec des vents pouvant atteindre 250 km/h et des vagues de 8 mètres. Ce serait, pour la Jamaïque, une première historique.

La République dominicaine n’est pas épargnée. Près de 1,1 million de personnes sont privées d’accès à l’eau après la destruction de réseaux d’alimentation dans la région de La Vega et autour de Santiago de los Caballeros. Les autorités ont déployé des drones pour livrer nourriture et médicaments dans des quartiers inondés où la circulation est impossible.

Des conséquences humaines et matérielles déjà lourdes

On dénombre déjà au moins quatre victimes — trois à Haïti, une en République dominicaine —, principalement à cause de crues soudaines et d’effondrements de maisons. Les images de Port-au-Prince et de Santo Domingo témoignent d’habitations envahies par l’eau, d’arbres arrachés et de routes impraticables.

Les projections sont préoccupantes : d’ici mercredi, il pourrait tomber entre 380 mm et 760 mm de pluie sur la Jamaïque et Hispaniola, avec des pics dépassant 1 000 mm par endroits. Cela équivaut à plusieurs mois de précipitations en seulement trois jours. Le risque de glissements de terrain n’a jamais été aussi grand, notamment dans les zones pentues des Blue Mountains en Jamaïque et de la Cordillère Centrale en République dominicaine.

En Haïti, les autorités ont lancé des appels répétés à la population du sud-ouest, notamment vers Les Cayes et Jacmel, pour qu’elle se mette à l’abri ou évacue si nécessaire. À Cuba, les provinces de Guantánamo et de Santiago de Cuba se préparent à recevoir la tempête dès mardi.

Infrastructures fragilisées et mobilisation d’urgence

À quoi faut-il s’attendre dans les prochaines heures ? Outre les vents, c’est l’eau qui inquiète le plus. Les inondations pourraient provoquer l’isolement de nombreux quartiers, comme c’est déjà le cas dans la banlieue de Kingston et dans la région de San Pedro de Macorís en République dominicaine. Les routes coupées compliquent la tâche des secours, qui redoutent de ne pas pouvoir atteindre certains villages sinistrés pendant plusieurs jours.

Face à l’ampleur du risque, la Jamaïque a ordonné la fermeture des écoles, suspendu les transports publics et mobilisé les centres d’hébergement d’urgence. Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a appelé la population à faire preuve de “prudence extrême”. Les autorités en République dominicaine placent neuf provinces en vigilance maximale pour inondations et glissements de terrain.

Du côté des habitants, la peur est palpable. Nombreux sont ceux qui stockent de l’eau, de la nourriture, des piles et des médicaments, redoutant une coupure prolongée des services essentiels. Les souvenirs des dégâts de l’ouragan Béryl, qui avait déjà frappé la Jamaïque en juillet, restent dans toutes les têtes.

FAQ : comprendre l’ouragan Melissa et ses enjeux

Que signifie “catégorie 4” pour un ouragan ?

Sur l’échelle de Saffir-Simpson, une catégorie 4 désigne un ouragan avec des vents soutenus de 209 à 251 km/h. Ce niveau implique des destructions majeures, toitures arrachées, coupures de courant généralisées et routes impraticables.

Qu’est-ce que l’échelle de Saffir-Simpson et à quoi sert-elle ?

L’échelle de Saffir-Simpson classe les ouragans de 1 à 5 selon l’intensité de leurs vents. Elle permet d’estimer le potentiel de dégâts : plus la catégorie est élevée, plus les risques pour les biens et les personnes sont importants.

Pourquoi la température de l’océan influence-t-elle les ouragans ?

La chaleur de l’eau alimente l’ouragan en énergie. Plus l’océan est chaud, plus l’évaporation est forte : cela fournit de la vapeur d’eau, qui est le “carburant” du cyclone. C’est pourquoi un océan exceptionnellement chaud, comme ces jours-ci, favorise l’intensification rapide d’une tempête tropicale.

Quels sont les principaux dangers pour les habitants ?

En plus des vents violents, le risque majeur reste la montée rapide des eaux : inondations, crues éclairs, glissements de terrain et isolement de quartiers entiers. Les coupures d’eau potable et d’électricité compliquent encore la situation.

Comment expliquer le niveau d’alerte maximal en Jamaïque et dans la région ?

La Jamaïque est directement sur la trajectoire de Melissa, qui pourrait battre des records d’intensité. Le risque d’impact frontal, associé à des précipitations jamais vues, justifie la mobilisation générale et les mesures d’évacuation en cours.

La situation peut-elle évoluer rapidement ?

Oui, un ouragan peut fluctuer en intensité en quelques heures. Selon les dernières prévisions, Melissa pourrait encore s’intensifier ou au contraire s’affaiblir près de Cuba. Il est donc crucial de suivre heure par heure les mises à jour officielles.