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Canicule dans les Alpes : la Mer de Glace fond à un rythme inédit

Publié par Claire Krust , le 13 août 2025 à 15:59

La vague de chaleur qui touche la France début août 2025 accélère la fonte de la Mer de Glace, principal glacier du massif du Mont-Blanc. Face à des températures hors normes, la haute montagne subit des pertes spectaculaires, illustrant l'impact direct du changement climatique sur nos glaciers alpins.

La mer de glace dans les Alples

La Mer de Glace : un glacier qui fond à vue d’œil

Qui aurait imaginé voir la Mer de Glace perdre, en pleine saison, plus de dix centimètres d’épaisseur en vingt-quatre heures ? C’est pourtant la réalité observée début août 2025 à Chamonix.

La chaleur s’installe, et même le sommet du Mont-Blanc ne résiste pas à ces températures positives en journée. Pour les spécialistes comme Ludovic Ravanel, ce n’est « ni banal ni rassurant » : en trente ans, on a vu le visage de la haute montagne se transformer bien plus vite que prévu.

Pourquoi une telle accélération ? On assiste à un double effet : d’un côté, la neige de protection disparaît tôt dans la saison ; de l’autre, le glacier se retrouve exposé à un véritable « gril » climatique, jour après jour. Le résultat : la glace recule, centimètre après centimètre, comme si on observait une bougie fondre sous un soufflet brûlant.

Jusqu’où ira la fonte des glaciers alpins ?

Si on regarde les projections scientifiques, le constat est glaçant : d’ici 2050, la plupart des glaciers auront déjà perdu une grande partie de leur volume. Pour la fin du siècle, on risque de n’en retrouver que quelques vestiges, éparpillés dans les plus hautes vallées alpines. La question se pose alors : que deviendra la montagne sans ses glaciers ?

Au-delà de la glace, c’est tout l’équilibre de la haute montagne qui vacille — le permafrost, cette couche gelée qui stabilise les pentes, fond lui aussi. Cela pose des défis concrets pour la sécurité, la biodiversité et l’accès à l’eau dans nos régions alpines.

Un été 2025 sous le signe de l’alerte précoce

La saison estivale a démarré sur les chapeaux de roue, avec une première vague de chaleur dès la fin juin. Résultat immédiat : la neige de l’hiver n’a pas eu le temps de jouer son rôle de bouclier, laissant la glace à découvert dès le début de l’été. On voit ici une conséquence directe de la crise climatique : plus l’été s’étire, plus la période de fonte s’allonge, et plus la montagne s’en trouve fragilisée.

Doit-on s’habituer à voir nos glaciers reculer ainsi chaque année ? Pour les experts, cette tendance n’est pas une anomalie isolée, mais bien le reflet d’un climat qui change en profondeur.