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Réchauffement climatique : le monde sur une trajectoire de +2,5 °C d’ici 2100, la Chine au cœur des enjeux

Publié par Météocity , le 07 nov. 2025 à 13:26

Selon les dernières analyses du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la planète se dirige vers un réchauffement global de +2,3 à +2,5 °C à l’horizon 2100, même si l’ensemble des engagements climatiques actuels sont respectés.

Chaleur thermomètre

Un réchauffement mondial qui dépasse les engagements de Paris

D’après le rapport Emissions Gap Report 2025 publié par le PNUE, la trajectoire de réchauffement global s’établit actuellement entre +2,3 et +2,5 °C d’ici la fin du siècle. Cette estimation, bien qu’en légère amélioration par rapport à l’an passé (où le chiffre oscillait entre +2,6 et +2,8 °C), reste largement supérieure au seuil de +1,5 °C fixé par l’accord de Paris en 2015.

Cette amélioration modérée s’explique principalement par des ajustements méthodologiques et quelques révisions de plans climatiques nationaux. Toutefois, même si tous les engagements déclarés par les pays étaient rigoureusement tenus, la température mondiale dépasserait encore largement le seuil critique.

Selon les scientifiques, pour espérer limiter le réchauffement à 1,5 °C, il faudrait réduire les émissions mondiales de près de 40 % en seulement cinq ans, soit d’ici 2030. Actuellement, cette ambition est considérée comme hors de portée.

Des conséquences majeures pour les écosystèmes et la société

Le franchissement durable du seuil de +1,5 °C aurait des répercussions considérables sur de nombreux fronts. Les impacts attendus concernent notamment les écosystèmes naturels, la sécurité alimentaire, la santé humaine et la montée du niveau des mers. Chaque dixième de degré supplémentaire multiplie les risques et aggrave les conséquences pour les populations.

Face à cette situation, la communauté scientifique et le PNUE soulignent l’urgence d’accélérer la transition énergétique et d’intensifier les mesures d’adaptation. La fenêtre d’action pour limiter l’ampleur du réchauffement se referme rapidement.

La Chine, acteur central de la trajectoire climatique mondiale

Selon une enquête menée par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) et l’International Society for Energy Transition Studies (ISETS), la majorité des experts s’accordent à situer le pic des émissions chinoises de CO₂ entre 2026 et 2030, avec une forte probabilité autour de 2028. Cette analyse, publiée en novembre 2025, met en évidence l’incertitude qui entoure la date précise de ce pic, élément crucial pour le bilan climatique mondial.

La Chine, premier émetteur mondial, a vu ses émissions diminuer depuis mars 2024, et l’année 2025 pourrait marquer la première baisse annuelle significative. En parallèle, le pays a franchi dès la mi-2024 son objectif de 1 200 GW de capacités éoliennes et solaires installées pour 2030, poursuivant une croissance record des énergies renouvelables.

Cependant, la construction continue de centrales à charbon maintient un niveau élevé d’émissions. Au premier semestre 2025, les capacités éoliennes et solaires de la Chine ont dépassé pour la première fois celles du thermique, traduisant une transition structurelle en cours, mais encore incomplète.

La part des véhicules hybrides et électriques a franchi le seuil symbolique de 50 % des ventes automobiles à l’été 2024, poursuivant sa progression en 2025. Cette dynamique contribue à la transformation du système énergétique chinois, même si la date exacte du pic d’émissions reste sujette à débat.

Les implications pour la gouvernance climatique internationale

L’évolution de la trajectoire chinoise pèse lourdement sur la planification mondiale en matière de climat. L’incertitude sur la date du pic des émissions complique la coordination des efforts internationaux, alors que des négociations majeures, telles que la COP30, s’annoncent.

La progression des énergies renouvelables et des véhicules électriques en Chine représente un signal positif, mais la poursuite de la construction de centrales à charbon freine une baisse rapide des émissions. Les annonces de la Chine constituent des repères essentiels pour la communauté internationale, qui surveille de près l’alignement des objectifs nationaux avec l’urgence climatique.