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Pollution des plages en Bretagne : un risque même en hiver, attention aux surfeurs et autres sports nautiques

Publié par Claire Krust , le 10 oct. 2025 à 13:24

La pollution des plages bretonnes ne s’arrête pas avec la fin de la saison estivale. Selon l’association Eau et Rivières de Bretagne, les niveaux de bactéries fécales restent préoccupants tout au long de l’année, y compris en hiver. Cette situation soulève des enjeux sanitaires majeurs, particulièrement pour les adeptes de sports nautiques et les habitants de la région.

Plage de Bretagne

Un programme participatif pour surveiller la pollution toute l’année

Habituellement, la Bretagne surveille la qualité de ses eaux de baignade grâce à l’Agence régionale de santé (ARS), mais seulement de fin mai à septembre. Or, l’association Eau et Rivières de Bretagne a lancé un programme nommé Qualiplage, mobilisant des bénévoles pour effectuer des prélèvements tout au long de l’année, entre novembre 2024 et juin 2025, sur neuf plages réparties dans quatre départements bretons.

Les analyses ont suivi le protocole officiel des autorités sanitaires, permettant une comparaison directe avec les données estivales. Résultat : la pollution aux bactéries indicatrices d’origine fécale (notamment Escherichia coli et entérocoques intestinaux) ne cesse pas hors saison touristique, et atteint parfois des pics en hiver.

Des pics de pollution en hiver : quelles explications ?

Sur certaines plages, les niveaux de pollution restent élevés toute l’année, voire augmentent en hiver. Cette tendance est particulièrement marquée sur la plage de Lerret à Kerlouan (Finistère nord), où la baignade est d’ailleurs interdite depuis dix ans.

Cette aggravation hivernale coïncide avec les périodes de fortes pluies. Selon Christophe Le Visage, vice-président d’ERB, « ce phénomène oriente très probablement vers une pollution d’origine agricole ». La Bretagne, qui héberge 6,5 millions de porcs et plus de 80 millions de volailles, est en effet soumise à un épandage massif de lisier et de fumier. Lorsqu’il pleut, ces effluents sont lessivés vers les cours d’eau, puis atteignent les plages.

Des prélèvements en amont des stations d’épuration dans les rivières confirment cette pollution, montrant que le problème dépasse le cadre urbain ou celui des réseaux d’assainissement.

Un enjeu de santé publique pour tous les usagers du littoral

La persistance de la pollution concerne l’ensemble des usagers des plages, pas seulement les touristes. De nombreux pratiquants de sports nautiques (surf, longe-côte, paddle…) continuent à fréquenter le littoral toute l’année, exposant ainsi leur santé à des risques accrus.

Face à cette situation, ERB insiste sur la nécessité de prolonger et renforcer la surveillance de la qualité de l’eau de baignade en dehors de la période estivale, afin d’apporter une information fiable et continue au public.

Quelle surveillance et quelles données ?

ERB publie depuis 2024 son propre classement des plages françaises via le site labelleplage.fr, en complément des données officielles. L’ARS Bretagne met toutefois en garde contre l’utilisation de ce classement, en rappelant que seuls les résultats issus des protocoles officiels font foi pour la qualité des eaux de baignade.

Ce désaccord met en lumière la question de la transparence et de la fiabilité des informations accessibles au public, en particulier hors saison touristique.