Inondations : quelles sont les régions de France les plus touchées ?

Les régions françaises les plus exposées aux inondations : êtes-vous concerné ?

On distingue principalement deux types d’inondations en France : les crues de débordement des cours d’eau et les inondations soudaines causées par des pluies intenses.

La géographie, le climat et l’urbanisation jouent un rôle clé dans la répartition du risque. Mais alors, votre département est-il sur la liste des zones les plus vulnérables ?

Le Sud-Est : une zone sous haute vigilance

Le Sud-Est de la France, notamment les départements du Gard, de l’Hérault, du Var et des Alpes-Maritimes, fait figure de région la plus sensible aux inondations. Ces territoires sont régulièrement touchés par les épisodes cévenols et les pluies méditerranéennes, capables de faire tomber en quelques heures l’équivalent de plusieurs mois de précipitations.

En octobre 2020, la tempête Alex a engendré des crues historiques dans les Alpes-Maritimes : on a relevé 500 mm de pluie en 24 heures à Saint-Martin-Vésubie, un record absolu d’inondations pour la région selon Météo-France. Ces phénomènes, souvent rapides et violents, laissent peu de temps pour réagir.

Les Hauts-de-France, une zone également sensible

La région Hauts-de-France est particulièrement exposée aux inondations en raison de sa géographie et de son climat. Traversée par de nombreux cours d’eau comme la Lys, la Scarpe et l’Escaut, mais aussi dotée d’un réseau dense de canaux, elle se situe dans une zone de plaines et de bassins qui favorisent la stagnation et la montée rapide des eaux lors d’épisodes pluvieux intenses.

Le Pas-de-Calais en est l’exemple le plus marquant : les crues récurrentes, notamment en 2023 et 2024, ont entraîné des milliers d’évacuations, endommagé des infrastructures et mis en évidence la vulnérabilité d’un territoire déjà fortement urbanisé et agricole. Ces phénomènes sont accentués par le dérèglement climatique, qui augmente la fréquence et l’intensité des pluies extrêmes.

Les grandes vallées fluviales : des crues à surveiller

Les bassins de la Seine, de la Loire et du Rhône-Garonne sont également concernés par les inondations, généralement liées aux crues lentes. Paris, Orléans, Lyon ou Toulouse connaissent périodiquement des épisodes de montée des eaux.

Par exemple, la crue de la Seine en 2016 a provoqué la fermeture de musées et la mise en place de milliers d’évacuations en Île-de-France, avec un pic à 6,10 m au pont d’Austerlitz selon les données de Météo-France.

Le littoral Atlantique et la Bretagne : une vulnérabilité accrue

Dans l’Ouest, la Bretagne, les Pays de la Loire et le Sud-Ouest (Landes, Gironde) sont exposés à la fois à la montée des eaux fluviales et aux submersions marines lors de tempêtes. L’hiver 2014 a marqué les esprits, avec des inondations majeures à Quimper, Vannes et La Rochelle, comme l’ont confirmé les relevés du programme européen Copernicus.

Comment savoir si je vis en zone inondable ?

Pour savoir si l’on vit en zone inondable, il existe plusieurs outils et démarches accessibles à tous. En France, la première étape consiste à consulter le site officiel GéoRisques (georisques.gouv.fr), qui permet de vérifier si son logement se situe dans une zone à risque grâce aux Plans de Prévention du Risque Inondation (PPRI) établis par l’État.

Ces documents cartographient les secteurs exposés aux crues de rivières, aux ruissellements ou encore aux submersions marines. Lors d’une transaction immobilière, le vendeur ou le bailleur est également tenu de fournir un État des Risques et Pollutions (ERP), mentionnant la présence éventuelle du bien en zone inondable.

Enfin, les mairies et préfectures peuvent délivrer des informations locales détaillées, et certaines communes organisent même des réunions publiques de prévention. Croiser ces différentes sources permet d’obtenir une vision claire de la vulnérabilité de son habitation face aux inondations.

Pourquoi certaines régions sont-elles plus touchées par les inondations ?

Plusieurs facteurs expliquent les disparités régionales face aux inondations :

• Climat : Le Sud-Est subit des précipitations intenses en automne, tandis que le Nord et l’Est connaissent plus de crues de plaine.
• Relief : Les vallées encaissées (Cévennes, Alpes du Sud, Pyrénées) favorisent la concentration rapide des eaux lors des inondations.
• Urbanisation : L’imperméabilisation des sols aggrave le risque d’inondations dans les villes (Marseille, Montpellier, Paris).
• Proximité du littoral : Les zones côtières subissent des submersions lors de fortes marées ou de tempêtes, aggravant les risques d’inondations.