Actualités météo | Inondations à Bali 2025 : une catastrophe sans précédent qui questionne la vigilance climatique
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Inondations à Bali 2025 : une catastrophe sans précédent qui questionne la vigilance climatique

Publié par Claire Météocity , le 15 sept. 2025 à 17:28

L’île indonésienne de Bali fait face à des inondations d’une ampleur inégalée depuis plus de dix ans. Seize morts, plus de 500 évacuations, et 18 glissements de terrain ont été recensés le 10 septembre, principalement dans le sud de l’île et à Denpasar. Les pluies, inattendues avant la saison des moussons, ont submergé quartiers, routes et mangroves.

Une fillette devant sa maison à Bali

Bali et Florès face à la montée dramatique des eaux

En Indonésie, le choc est palpable. Depuis mardi soir, les eaux ont envahi sept districts de Bali, touchant notamment Denpasar. Les secours ont découvert seize victimes, tandis qu’à Florès on déplore cinq morts et plusieurs disparus. Les rues sont devenues impraticables, les communications coupées dans 18 villages, forçant plus de 500 personnes à quitter leur domicile.

Ce phénomène extrême n’est pas isolé : cette année, des catastrophes similaires ont déjà frappé Java. Mais ici, la rapidité de la montée des eaux et l’ampleur des dégâts surprennent même les habitants. Pourquoi ces épisodes deviennent-ils plus fréquents et plus intenses ? Les experts pointent le réchauffement climatique, qui accentue la fréquence des précipitations extrêmes et augmente les risques pour les populations.

Des conséquences humaines et matérielles majeures amplifiées par l’urbanisation

À Bali, les inondations n’ont pas seulement emporté des vies. Elles ont également détruit des bâtiments, bloqué des routes et forcé des centaines de résidents à trouver refuge dans des abris provisoires : écoles, mosquées, bâtiments publics. Les opérations de secours sont compliquées par la persistance de l’eau dans certains quartiers, notamment proches des mangroves, où les secouristes poursuivent leurs recherches.

Le déploiement de 300 militaires vise à accélérer l’aide et la sécurisation des zones sinistrées. À Florès, la situation reste critique : 18 villages isolés attendent encore une assistance, faute de routes praticables et de moyens de communication.

Déchets et béton : des facteurs aggravants sous-estimés

Pourquoi la vigilance est-elle plus que jamais nécessaire à Bali ? Parce que la catastrophe a révélé la fragilité du territoire face à la mauvaise gestion des déchets et à l’urbanisation galopante. Les pluies ont charrié des tonnes de plastiques et d’ordures qui ont bouché les canaux de drainage, aggravant la montée rapide des eaux. On constate aujourd’hui que les rizières, autrefois capables d’absorber les fortes pluies, ont laissé place à des hôtels et des villas. Résultat : l’eau ne s’écoule plus, elle submerge tout.

Des équipes de volontaires parcourent les zones sinistrées en canoë pour collecter les déchets et limiter la pollution des océans. Cette mobilisation d’urgence souligne la nécessité d’une vigilance accrue et d’un changement de pratiques, tant pour les habitants que pour les visiteurs.

Météo extrême et climat : un lien de plus en plus visible

Peut-on encore parler d’événements exceptionnels ? Les scientifiques s’accordent à dire que le changement climatique modifie la donne. La hausse des températures de l’air et de la mer augmente la quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère, ce qui favorise des précipitations plus intenses et soudaines. Ainsi, à Bali comme ailleurs en Indonésie, on observe une croissance de la fréquence et de la violence des inondations.

Les ONG, à l’image de 350.org, insistent : ces catastrophes illustrent l’urgence d’accélérer la transition énergétique. Le gouvernement indonésien s’est fixé pour objectif la neutralité carbone d’ici 2050, avec la fermeture progressive des centrales à charbon et le développement des énergies renouvelables.