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Il fait un « Froid de canard » : mais d’où vient cette expression ?

Publié par Sandrine Météocity , le 23 nov. 2025 à 09:12

On l’emploie dès que le mercure plonge : « il fait un froid de canard ». L’expression, née à la fin du XIXe siècle, mêle scènes de chasse hivernales et ressenti mordant du vent. Voici son histoire, et ce qu’elle dit de nos hivers qui changent en France.

Un canard dans la neige

D’où vient l’expression « froid de canard » ?

Qui n'a jamais prononcé ou entendu cette expression ? Sitôt que le thermomètre commence à chuter, elle est sur toutes les lèvres. Une expression toutefois étrange, vous en conviendrez... mais alors, d'où vient-elle ? Et qu'est-ce que les canards ont donc à voir là-dedans ?

L'explication la plus répandue renvoie à la chasse au canard. En période de gel, les plans d’eau se figent ; les canards gagnent alors rivières et ruisseaux, devenant plus faciles à approcher. Les chasseurs, camouflés des heures durant dans le froid, ont popularisé l’image d’un froid « de canard » : un froid piquant, tenace, qui transperce. 

D’autres sources rappellent un raisonnement ancien : le canard, réputé très « chaud » grâce à son duvet, ne cède au froid que lorsque celui-ci est franchement rigoureux. On lisait ainsi au début du XXe siècle que « le canard est de tous les volatiles celui qui renferme le plus de chaleur animale » ; s’il grelotte, c’est que l’air est vraiment glacial. 

Les lexicographes situent l’apparition de « froid de canard » à la fin du XIXe siècle, avec une première mention souvent attribuée à 1888, puis une diffusion rapide au XXe siècle, y compris dans la littérature. 

Les canards, vraiment frileux ? Le point scientifique

Paradoxalement, les canards supportent bien le froid. Leur duvet isole efficacement et leurs pattes sont équipées d’un système d’échangeur de chaleur à contre-courant : les artères chaudes réchauffent le sang veineux plus froid, limitant les pertes thermiques dans l’eau glacée ou sur la glace. C’est un atout commun aux oiseaux aquatiques. 

Ce paradoxe linguistique s’explique donc : l’expression décrit moins la fragilité du canard que l’intensité du froid hivernal qui accompagne sa chasse traditionnelle.

Une information amusante à partager autour du repas de Noël, vous ne trouvez pas ?