Actualités météo | Comment l'ex-ouragan Melissa entraîne une hausse des températures en France cette semaine
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Comment l'ex-ouragan Melissa entraîne une hausse des températures en France cette semaine

Publié par Météocity , le 04 nov. 2025 à 09:45

L’ex-ouragan Melissa, après avoir ravagé les Caraïbes fin octobre 2025, influence fortement la météo en France début novembre. On aurait pu craindre une dégradation, mais non. Son passage sur l’Atlantique Nord génère une remontée d’air subtropical, provoquant des températures exceptionnellement élevées et un risque de fortes pluies dans le sud du pays. 

Carte chaleur

L’ex-ouragan Melissa : du cœur des Caraïbes à la dépression extra-tropicale

Melissa s’est formé dans l’Atlantique tropical avant de frapper la Jamaïque le 28 octobre 2025, avec des rafales atteignant 300 km/h. Devenu le cyclone le plus puissant dans cette région depuis 90 ans, il a ensuite touché Haïti et Cuba. Les dégâts y sont importants, avec plus de 50 victimes.

Après avoir traversé les Caraïbes, Melissa a migré vers le nord, longeant les côtes américaines. Il a perdu progressivement ses caractéristiques tropicales. Le 31 octobre, le système s’est transformé en dépression extra-tropicale. Cette notion désigne un ancien cyclone tropical qui, après être sorti des eaux chaudes, se modifie sous l’influence de l’air plus froid des latitudes tempérées. Il s’intègre alors dans une vaste zone dépressionnaire (région de basse pression atmosphérique, souvent associée à des perturbations et à une météo instable).

Melissa a ensuite fusionné avec une large zone dépressionnaire au sud du Groenland et de l’Islande. Ce transfert d’énergie et d’humidité se répercute sur l’Atlantique Nord, modifiant la circulation atmosphérique sur l’Europe de l’Ouest.

Une remontée d’air subtropical : températures anormalement élevées sur la France

Le système dépressionnaire issu de Melissa s’est installé au sud de l’Islande, avec une pression de 960 hPa le 3 novembre. Cette configuration a généré un puissant flux d’air chaud et humide en provenance du sud-ouest, qui a envahi la France.

Dès les premiers jours de novembre, les températures se sont envolées. On observe des valeurs comprises entre 17°C et 22°C sur la majorité du territoire, avec des pointes jusqu’à 24°C dans le sud-ouest. Ces niveaux dépassent de 4 à 10°C les moyennes saisonnières, un écart remarquable pour cette période de l’année.

Le pic de douceur est attendu le 5 novembre. Ensuite, une évolution s’annonce, avec un retour progressif à des conditions plus proches des normales saisonnières. La région méditerranéenne, moins concernée, reste légèrement en retrait de cette douceur.

Sur la carte ci-dessous, on voit bien l'air chaud remonter sur la France.

Un épisode méditerranéen et des risques accrus dans le sud

L’influence de l’ex-ouragan Melissa ne se limite pas à la douceur. À partir du 6 novembre 2025, une nouvelle dépression se forme sur le golfe de Gascogne. Elle favorise l’arrivée d’air chaud, humide et instable venu de la Méditerranée, dont la température est supérieure de 1 à 2°C à la normale.

Cette situation déclenche un épisode méditerranéen. Ce terme désigne un phénomène caractérisé par des pluies abondantes et orageuses liées à l’apport d’air chaud et humide depuis la mer Méditerranée. Les précipitations touchent d’abord le Portugal et l’Espagne, puis se concentrent sur le sud de la France : Languedoc-Roussillon, sud-est du Tarn, Aveyron, Provence et Côte d’Azur. Sur ces secteurs, le risque d’inondations localisées et d’orages violents est particulièrement élevé.

Dans le reste du pays, notamment le nord-est, le temps reste plus stable, sous l’influence de l’anticyclone. Il s’agit d’une zone de hautes pressions atmosphériques, généralement synonyme de temps calme et sec. L’ouest, quant à lui, subit des effets de dépressions plus atténuées.

Des conséquences marquées, mais temporaires

L’épisode de douceur et de précipitations intenses reste bref. Dès la fin de la semaine, le système dépressionnaire progresse vers la France. On observe alors un retour des températures vers des niveaux plus conformes aux moyennes de saison et une météo plus perturbée sur l’ensemble du territoire.

Ce type de phénomène illustre l’impact du réchauffement climatique sur l’intensité des tempêtes et la fréquence des épisodes extrêmes. Les météorologues et les modèles numériques soulignent que ces cas devraient devenir plus fréquents à l’avenir.