Canicule ou vague de chaleur : quelles différences entre les deux ?
On confond souvent canicule et vague de chaleur. Pourtant, ces deux phénomènes extrêmes n’ont ni la même définition, ni le même impact sur notre quotidien. Mieux les comprendre, c’est se préparer efficacement face aux épisodes de chaleur qui se multiplient en France.

Canicule : une chaleur qui s’installe, même la nuit
On parle de canicule quand la chaleur s’installe durablement, de jour comme de nuit, avec des températures qui ne redescendent pas suffisamment. Les seuils précis varient selon les départements. Par exemple, à Paris, la canicule est déclarée si la température ne descend pas sous 21 °C la nuit et dépasse 31 °C le jour, durant au moins trois jours consécutifs.
Le vrai danger : l’organisme ne peut plus récupérer la nuit. Les risques pour la santé (déshydratation, coup de chaleur, aggravation de maladies chroniques) explosent, en particulier chez les personnes âgées ou isolées. On se souvient de la canicule meurtrière d’août 2003 : plus de 15 000 décès supplémentaires en France en seulement deux semaines.
Vague de chaleur : un pic de chaleur moins sévère, mais à surveiller
Une vague de chaleur désigne une période pendant laquelle les températures dépassent les normales de saison, mais sans atteindre les seuils de la canicule ou sans durer aussi longtemps. À Lyon, par exemple, une vague de chaleur peut se produire dès que le thermomètre grimpe au-dessus de 30 °C pendant deux jours, sans passer les seuils officiels de la canicule.
Ces épisodes restent dangereux pour les plus fragiles, mais ils concernent aussi les travailleurs en extérieur, les agriculteurs, et les enfants. En 2022, plusieurs vagues de chaleur successives ont touché la France dès le mois de mai, affectant la croissance des cultures et augmentant le risque de sécheresse et d’incendies de forêts, notamment dans le Sud-Ouest.
Pourquoi ces épisodes deviennent-ils plus fréquents ?
Selon Météo-France et le GIEC, le réchauffement climatique rend nos étés plus chauds et plus longs. Le nombre de jours de canicule a triplé depuis 1947. Des villes comme Toulouse ou Montpellier subissent désormais jusqu’à 20 jours de canicule par an, contre 3 à 5 auparavant.
La fréquence et la durée des vagues de chaleur augmentent aussi, favorisant l’évaporation des sols et la multiplication des incendies. « Prévoir la canicule, c’est comme anticiper une marée de chaleur qui ne redescend jamais », explique Samuel Morin, climatologue à Météo-France.