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Surtourisme : quels endroits fuir absolument en été pour éviter la foule ?

Publié par Justine Météocity , le 06 août 2025 à 16:34

Chaque été, le surtourisme transforme certains lieux en véritables fourmilières, au point d’en effacer le charme originel. On vous explique comment repérer ces zones à risque et pourquoi les éviter, pour vivre des vacances plus authentiques et sereines.

plage envahie par les touristes

Le surtourisme : un phénomène qui s’amplifie chaque été

Le surtourisme désigne l’afflux massif de visiteurs dans certains lieux, jusqu’à saturer les infrastructures, dégrader l’environnement et compliquer la vie des habitants. Vous saviez qu’en 2019, la France a accueilli plus de 89 millions de touristes étrangers ? C’est un record européen !

Mais pourquoi certains endroits deviennent-ils impraticables en été ? La météo estivale, synonyme de chaleur et de journées longues, attire tout le monde au même moment. Dès fin juin, les plages de la Côte d’Azur voient leur fréquentation exploser, avec des vagues de chaleur dépassant parfois 38 °C. Les réseaux sociaux, eux, mettent sous les projecteurs des lieux déjà fragilisés.

Résultat : embouteillages records, files d’attente interminables, hausse des prix, pollution… Des conséquences bien réelles pour nos vacances et la planète.

Top 5 des destinations françaises à éviter en période de forte affluence

Pour voyager au calme, mieux vaut contourner certains incontournables l’été. On vous partage notre palmarès des lieux où le surtourisme atteint des sommets :

  • Le Mont-Saint-Michel (Manche) : jusqu’à 20 000 visiteurs par jour en août, soit l’équivalent d’un stade de football plein ! En 2023, le site a connu des embouteillages records sur la route d’accès, surtout lors des grandes marées.
  • La Côte d’Azur : Nice, Cannes, Saint-Tropez… Les plages affichent complet dès la mi-juillet, avec des températures qui flirtent avec les 35 °C. L’autoroute A8 a enregistré plus de 220 000 véhicules/jour lors du chassé-croisé du 29 juillet 2023.
  • Les Calanques de Marseille : jusqu’à 3 000 personnes par jour sur certaines criques, provoquant des restrictions d’accès lors des pics de chaleur et de vigilance sécheresse. Les sentiers sont parfois fermés pour risque d’incendies, comme en août 2022.
  • Le centre historique de Paris : le Louvre, la Tour Eiffel, Montmartre… En juillet, les files d’attente dépassent 2 heures et la chaleur urbaine fait grimper les températures jusqu’à 39 °C, accentuant la sensation d’étouffement.
  • Le bassin d’Arcachon et la dune du Pilat (Gironde) : plus d’1,2 million de visiteurs entre juillet et août, avec des restrictions d’accès en période de vigilance incendies. En 2022, la dune a été temporairement fermée lors de la canicule et d’un important feu de forêt.

Vous en connaissez d’autres ? Les Gorges du Verdon, le Château de Versailles ou Étretat font aussi partie des lieux où la foule est telle que l’expérience perd tout son sens.

Quelles destinations éviter à l’étranger en plein été ?

Le surtourisme frappe fort aussi hors de France, transformant certains lieux emblématiques en véritables marées humaines en juillet et août. Voici une liste non exhaustive de destinations internationales à éviter en haute saison estivale, si vous cherchez calme, authenticité… ou simplement un peu d’espace vital :

  • Venise (Italie) : jusqu’à 80 000 visiteurs par jour en été ; introduction d’un système de quotas, de réservation et d’une taxe journalière pour les visiteurs à la journée. Les ruelles et les vaporettos sont saturés dès le matin.
  • Barcelone (Espagne) : le centre historique et les plages sont bondés, au point que la ville intensifie ses campagnes anti-tourisme de masse. Les locaux fuient les Ramblas et la Barceloneta en été.
  • Santorin (Grèce) : ses points de vue iconiques sont pris d’assaut à toute heure, les croisiéristes débarquent en masse chaque jour, provoquant embouteillages, déchets et hausse des prix.
  • Machu Picchu (Pérou) : victime de son succès, le site est désormais soumis à des quotas de visiteurs journaliers et à des circuits balisés pour limiter l’impact sur les vestiges.
  • Dubrovnik (Croatie) : très populaire depuis "Game of Thrones", la vieille ville étouffe sous l'afflux des bateaux de croisière en été, avec des restrictions temporaires mises en place.
  • Bali (Indonésie) : affluence massive entre juillet et septembre, notamment à Ubud, Seminyak et Canggu. Conséquences : embouteillages monstres, surconsommation d’eau et pressions sur les ressources naturelles.
  • Phuket (Thaïlande) : bien que la saison des pluies commence, la fréquentation reste forte, notamment sur les plages de Patong ou Kata, entraînant pollution et dégradation des fonds marins.
  • Les Cinque Terre (Italie) : trop petites pour accueillir autant de monde, ces villages pittoresques sont bondés dès 10h du matin. Des quotas de touristes sont parfois envisagés.
  • Kyoto (Japon) : l’été est chaud, humide, et pourtant les temples comme Fushimi Inari ou Kinkaku-ji sont pris d’assaut. La ville tente de rediriger les touristes vers des zones moins fréquentées.
  • Le Grand Canyon (États-Unis) : les mois d'été y attirent des millions de visiteurs, ce qui provoque de longues files d’attente, des pénuries de logement et une forte pression sur les sentiers.

Comment savoir à l’avance si un site est victime de surtourisme ?

Bonne nouvelle : on peut anticiper et éviter les mauvaises surprises. Voici nos astuces pour repérer en amont les lieux sous pression :

  • Consultez les sites officiels (Offices de tourisme, Météo-France) : jauges d’affluence, prévisions météo, alertes vigilance sécheresse ou incendies. Les Calanques ou la Dune du Pilat publient leurs jauges en temps réel l’été.
  • Analysez les tendances Google : tapez le nom du lieu, observez les pics de recherches. Un site très recherché en juillet-août ? Il y a de fortes chances que la foule soit au rendez-vous.
  • Regardez les réseaux sociaux : une avalanche de photos « instagrammables » en pleine saison, souvent sous le soleil et la chaleur, indique une surfréquentation.
  • Privilégiez les prévisions météo locales : par forte chaleur ou risque d’orages, certains sites deviennent impraticables ou dangereux (fermetures pour vigilance incendies ou crues).
  • Demandez l’avis des habitants : forums, blogs, groupes Facebook locaux sont d’excellentes sources pour avoir un retour franc sur la fréquentation, les pics de chaleur ou les fermetures exceptionnelles.

Quelles conséquences pour l’environnement et le climat ?

Le surtourisme a des impacts visibles : érosion des sols, pollution de l’air et de l’eau, déchets, pression sur la biodiversité. Par exemple, la surfréquentation des plages du sud de la France entraîne une augmentation de +35 % des déchets plastiques collectés chaque été.

La météo extrême aggrave cette situation. Lors des vagues de chaleur, les milieux naturels deviennent plus vulnérables : sécheresse, végétation stressée, risques accrus d’incendies. En 2022, plus de 25 000 hectares de forêts ont brûlé en France, souvent à proximité de sites touristiques. La fréquentation excessive accélère aussi la dégradation des sentiers et des zones humides, notamment lors d’épisodes d’orages violents qui favorisent l’érosion.

On constate aussi une augmentation des émissions de CO2 liées aux déplacements, surtout lors des grands départs. Un aller-retour Paris-Nice en voiture en plein été émet près de 250 kg de CO2, soit l’équivalent de 1 500 km parcourus en train.