Actualités météo | Pourquoi voit-on parfois des aurores boréales en France ?
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Pourquoi voit-on parfois des aurores boréales en France ?

Publié par Claire Météocity , le 16 nov. 2025 à 11:34

Phénomène rare sous nos latitudes, l’aurore boréale peut devenir visible en France lors de fortes tempêtes géomagnétiques. Particules solaires, magnétosphère, indice Kp : on décrypte les mécanismes, les secteurs les plus favorisés et les bons réflexes pour optimiser l’observation, en s’appuyant sur des données issues de satellites et de modèles de prévision géospatiale.

Aurore boréale

Ce qui se passe au-dessus de nos têtes

Le Soleil éjecte en continu un flux de particules chargées, le vent solaire. Lors d’éruptions et d’éjections de masse coronale (CME), ce flux s’intensifie et atteint la Terre à des vitesses souvent supérieures à 600–800 km/s. La magnétosphère dévie la majorité de ces particules, mais une partie pénètre près des pôles, le long des lignes de champ magnétique.

En altitude, ces particules excitent les atomes d’oxygène et de diazote : leur “désexcitation” émet de la lumière. Le vert (longueur d’onde 557,7 nm) provient surtout de l’oxygène vers 100–150 km, le rouge (630 nm) de l’oxygène plus haut, vers 200–300 km. Les teintes violettes et rosées traduisent l’implication de l’azote. Résultat : des arcs, draperies et piliers lumineux, parfois immobiles, parfois ondulants.

Quand l’ovale auroral glisse vers le sud

La “force” géomagnétique se lit via l’indice Kp (échelle de 0 à 9). Sous Kp 4, l’aurore reste confinée aux hautes latitudes. En revanche :

  • Kp 7 : l’extrême nord de la France peut apercevoir une aurore basse sur l’horizon, côté nord.
  • Kp 8 : visibilité possible sur une large moitié nord et le centre, avec lueurs verdâtres ou rougeoyantes.
  • Kp 9 : épisodes majeurs, observables jusqu’au sud, parfois avec structures bien dessinées.

Deux paramètres affinent le pronostic : l’orientation du champ magnétique interplanétaire (Bz) et la vitesse du vent solaire. Un Bz nettement négatif (≤ −10 nT) facilite le couplage avec la magnétosphère terrestre ; combiné à une vitesse élevée (≥ 700 km/s), il augmente l’intensité et la durée des aurores. Les indices Dst très négatifs (≤ −150 nT) signent aussi des tempêtes majeures.

Où et quand l’observer en France

La probabilité s’améliore en se plaçant au nord et au nord-est du pays, avec horizon dégagé vers la mer ou la plaine. La Bretagne, les caps et côtes de la Manche, les plaines du Nord et une partie du Grand-Est sont souvent aux avant-postes. L’Île-de-France peut aussi observer une lueur diffuse lors des tempêtes les plus fortes, à condition d’échapper à la pollution lumineuse.

En pratique, on regarde vers le nord entre 22 h et 2 h locales, en surveillant des lueurs immobiles ou évolutives au ras de l’horizon. Les épisodes se produisent toute l’année, mais l’automne et l’hiver offrent des nuits plus longues et donc plus de chances.

RégionKp conseilléOù regarderChances (ciel clair)
Hauts-de-France≥ 7Nord, 5–20° au-dessus de l’horizonBon en tempête forte