Tempête géomagnétique exceptionnelle : aurores boréales visibles en France et perturbations radio, décryptage
Une éruption solaire majeure, mesurée entre X5,1 et X5,16, a éclaté le 11 novembre 2025 et déclenché une tempête géommagétique d’ampleur inhabituelle. On a observé des aurores boréales jusqu’en France, pendant que des perturbations radio touchaient la face éclairée de la Terre. De nouveaux épisodes lumineux et des effets sur les communications restent possibles en milieu de semaine.
Ce qui s’est passé le 11 novembre : une éruption record en 2025
Le Soleil a libéré le 11 novembre 2025 une éruption parmi les plus puissantes du cycle en cours, évaluée entre X5,1 et X5,16. L’événement a culminé vers 11 h (heure française) depuis une région active bien structurée en champs magnétiques complexes.
Des éruptions précurseurs de forte intensité (X1,79 et X1,21) avaient été détectées les jours précédents, signe d’une zone hautement instable. L’explosion principale s’est accompagnée d’une éjection de masse coronale (CME) rapide, lançant un nuage de plasma ionisé en direction de la Terre.
Conséquence immédiate côté terrestre : un blackout radio à haute fréquence (R3) a affecté la Europe et l’Afrique le 11 novembre, dû à la dégradation brutale de l’ionosphère par des radiations extrêmes dans l’ultraviolet. Dans la nuit du 11 au 12, on a observé des aurores boréales à large échelle dans l’hémisphère Nord, jusqu’en France.
Comprendre les termes : éruption X, CME, indice Kp, niveaux R et G
Les éruptions solaires sont classées en A, B, C, M, X, la classe X étant la plus énergique. Le chiffre qui suit précise l’intensité : une éruption X5 libère beaucoup plus d’énergie qu’une X1.
Une éjection de masse coronale (CME) est un nuage de particules chargées et de champ magnétique expulsé par le Soleil. Si la CME est dirigée vers nous, son interaction avec la magnétosphère terrestre peut déclencher une tempête géomagnétique, à l’origine des aurores.
L’indice Kp mesure la perturbation géomagnétique de 0 à 9. Des valeurs proches de 8–9 signalent un événement majeur avec des aurores à basses latitudes. Les perturbations radio sont graduées sur l’échelle R (ex. R3 pour un brouillage important), tandis que la sévérité des orages magnétiques est graduée sur l’échelle G de G1 à G5. Dans ce cas, le risque a été estimé jusqu’à G4 (très fort).
Aurores en France : où et quand observer
La nuit du 11 au 12 novembre a offert de superbes aurores en France, avec des témoignages jusqu’au Jura et en Lorraine. L’indice Kp a dépassé 8, avec un pic à 8,67/9, confirmant une activité géomagnétique exceptionnelle.
Un nouveau créneau était attendu dès le mercredi 12 en soirée, avec un Kp ≈ 8. Pour optimiser l’observation, on regarde vers le nord, on privilégie un horizon bien dégagé et on s’éloigne des sources de lumières artificielles.
Les conditions ont varié selon les régions : au Nord, des nuages élevés ont parfois gêné l’observation (ex. baie de Somme) ; à l’Est, un ciel clair a offert d’excellentes fenêtres (ex. Côte-d’Or vers 3 h) ; en montagne et sur les Alpes, la faible pollution lumineuse a permis d’apercevoir des teintes rosées et parfois des bandes jaune/orangé (ex. Morzine). Le lever du jour met fin aux observations, même si la tempête se poursuit en altitude.
À noter : les photos d’aurores utilisent souvent des poses de plusieurs secondes qui amplifient luminosité et couleurs. À l’œil nu, les couleurs restent plus discrètes mais bien perceptibles lors des pics.
Impacts possibles et niveau de risque
L’arrivée de la CME sur la magnétosphère terrestre, attendue jusqu’à la fin de journée du mercredi 12 novembre, expose à un orage magnétique pouvant atteindre G4. À ce niveau, on peut rencontrer des perturbations des communications satellitaires et, plus rarement, des dommages sur des transformateurs électriques avec coupures de courant locales.
Pour l’épisode en cours, l’évaluation globale demeure plus modérée : des coupures étendues ne sont pas privilégiées, mais la vigilance reste de mise. Les perturbations radio (R3) observées le 11 novembre en Europe et en Afrique illustrent la sensibilité de l’ionosphère, momentanément dégradée par un flux ultraviolet intense.
Au-delà de la nuit du 11 au 12 et de la soirée du mercredi 12, certaines analyses anticipent une intensification à partir du vendredi 14 novembre, en fonction de l’évolution du vent solaire et de l’orientation du champ magnétique interplanétaire.