Actualités météo | Crues et inondations en Bretagne, Normandie et Pays de la Loire : une nouvelle semaine à haut risque
Actualités météo

Crues et inondations en Bretagne, Normandie et Pays de la Loire : une nouvelle semaine à haut risque

Publié par Claire Météocity , le 26 nov. 2025 à 17:16

Une succession de perturbations atlantiques va arroser la France durant plusieurs jours consécutifs. Dans un contexte de sols déjà gorgés d’eau en cette fin de mois de novembre, le risque de crues et d’inondations augmente nettement au début de l’hiver météorologique (à partir du 1er décembre). On fait le point sur les régions les plus exposées et sur les conséquences possibles.

Un homme marche dans une rue inondée

Une succession de perturbations atlantiques en début d’hiver météorologique

La semaine à venir s’annonce dominée par un défilé rapide de perturbations venues de l’Atlantique. Ces systèmes dépressionnaires circulent d’ouest en est et apportent des pluies répétées sur une grande partie de la France

Une perturbation se caractérise par une zone de contraste marqué de température et de pression, souvent associée à un front chaud puis un front froid. Elle s’accompagne de nuages denses et de pluies continues ou d’averses. Ici, les perturbations se succèdent sans intervalle sec suffisant, ce qui empêche les sols de se ressuyer entre deux épisodes pluvieux.

Au fil des jours, cette dynamique installe un flux perturbé durable, avec des précipitations qui se renouvellent régulièrement. Ce scénario est typique d’un début de saison froide dominé par l’influence océanique.

Des sols saturés après un mois de novembre très pluvieux

Le mois de novembre a déjà été marqué par un excès de pluie dans de nombreuses régions. Les sols ont progressivement accumulé l’eau, jusqu’à atteindre un état de saturation. Un sol saturé est un sol dont les pores sont presque entièrement remplis d’eau, ce qui réduit fortement sa capacité à absorber de nouveaux apports.

À cette période de l’année, l’évaporation est quasi nulle. Les températures plus basses et un ensoleillement limité réduisent l’évaporation à la surface des sols et la transpiration de la végétation. Le cycle de l’eau se ralentit et l’excédent d’eau s’évacue plus difficilement vers l’atmosphère.

Dans ces conditions, chaque nouvelle pluie se transforme plus rapidement en ruissellement. L’eau glisse à la surface des terrains, rejoint les fossés, ruisseaux, rivières puis fleuves. Cette réponse plus directe du milieu aux précipitations augmente le risque de réactions hydrologiques rapides.

Réactions hydrologiques rapides : montée des cours d’eau et ruissellements

Lorsque les précipitations tombent sur des sols déjà humides, une part plus importante de l’eau s’écoule en surface. Ce ruissellement peut provoquer des montées rapides de niveau sur de petits cours d’eau, mais aussi alimenter progressivement les rivières et les fleuves plus importants.

On parle de réaction hydrologique rapide quand un cours d’eau répond en quelques heures à un épisode pluvieux, avec une hausse significative de son niveau par rapport à son débit de base. Ce phénomène est amplifié par :

  • la saturation des sols, qui limite l’infiltration ;
  • la répétition des épisodes pluvieux sur plusieurs jours ;
  • la configuration du bassin versant, plus ou moins favorable à la concentration des eaux.

Les régions les plus exposées aux fortes pluies

Un large quart nord-ouest en première ligne

Les cumuls de pluie les plus importants sont attendus sur un large quart nord-ouest du pays. Cette zone inclut :

  • la Bretagne ;
  • la Normandie ;
  • les Pays de la Loire.

Ces régions, directement exposées au flux océanique, reçoivent souvent les précipitations en premier lors des arrivées de perturbations atlantiques. La répétition des passages pluvieux au cours de la semaine pourra y engendrer des cumuls journaliers élevés, augmentant sensiblement le risque de crues.

Façade atlantique et sud-ouest également concernés

La façade atlantique du Poitou-Charentes jusqu’au sud de la Nouvelle-Aquitaine sera aussi fortement arrosée. Là encore, les pluies se succéderont sans répit notable, avec un risque de montée des niveaux d’eau sur les cours d’eau côtiers et les rivières intérieures.

Sur ces secteurs, la proximité de l’océan et la persistance d’un flux humide favorisent des pluies fréquentes. Certaines rivières déjà hautes pourraient franchir de nouveaux seuils si les cumuls se confirment jour après jour.

Propagation des perturbations vers l’est du pays

En progressant vers l’est, les perturbations atlantiques toucheront progressivement d’autres régions. Les pluies concerneront notamment :

  • le Centre-Val de Loire ;
  • la Bourgogne-Franche-Comté ;
  • la région Rhône-Alpes.

Dans ces zones, les précipitations pourront être parfois moins continues que sur le littoral atlantique, mais la répétition des passages pluvieux restera marquée. L’enchaînement d’épisodes, même modérés, peut suffire à gonfler les cours d’eau déjà fragilisés par un automne très humide.

Les secteurs s’étendant du Centre-Est vers le couloir rhodanien apparaissent particulièrement sensibles au risque de crues si les pluies quotidiennes se prolongent plusieurs jours consécutifs.